Pour ceux qui pensent que j’en fais trop ou que je ferais mieux de parler d’autre chose….
La Crimée a donc voté sans grande surprise son rattachement à la Russie, avec 96,77 % de OUI, et 83,1 % de participation. Rappelons que ce territoire était historiquement russe. Et, ce qui ne gâte rien, que le PIB par habitant russe est 4 fois supérieur à celui de l’Ukraine – comme quoi, ils savent compter en Crimée…
Il est clair que si l’Europe n’avait pas entammé sans négocier avec la Russie des négociations pour un traité d’association et de libre échange avec l’Ukraine, reconnu le gouvernement putschiste plein de néo-nazis (et qu’elle ait donc simplement respecté sa signature du 21/02 où le Président avait annoncé son intention de réaliser de nouvelles élections présidentielles), si Elle daignait considérer des néo-nazis comme des personnes « d’extrême droite » en écoutant le Congrès Juif Mondial, par exemple, si Elle avait condamné les atteintes aux droits linguistiques de la minorité russe, si elle avait dit que nous ne signerons aucun accord avec l’Ukraine 1/ avant qu’elle ait un gouvernement élu 2/ et que nous ne le ferions qu’au cours d’une conférence diplomatique Europe/Ukraine/Russie, si ele avait dit que l’Ukraine n’intègrerait jamais l’OTAN, on n’en serait évidemment pas là !
Je rappelle au passage que, contrairement à la soupe servie quotidiennement, aucune « loi internationale » n’interdit ce qu’a fait la Crimée (même si ce n’est pas à favoriser car cela pourrait déstabiliser nombre de pays) – ou alors, qu’on cite ces lois ! Moi, je ne connais que ça au niveau international :
« Les buts des Nations Unies sont les suivants :
2. Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ; » [Article 1 de la Charte des Nations Unies]
« La Cour estime que le droit international général ne comporte aucune interdiction applicable des déclarations d’indépendance. En conséquence, elle conclut que la déclaration d’indépendance du Kosovo du 17 février 2008 n’a pas violé le droit international général. » [Arrêt du 22/07/2010 de la Cour de Justice Internationale]
Reste le Mémorendum de Budapest de 1994 sur l’Ukraine, où Russie, États-Unis et Royaume-Uni s’engageaient entre-autres à :
- respecter l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières existantes ;
- ne pas user de la menace ou de la force contre l’Ukraine ;
- ne pas utiliser de pressions économiques sur l’Ukraine pour influencer sa politique ;
- se consulter pour toute question ayant trait aux points précédents.
Bah, ici, c’est la Crimée qui proclame son indépendance ici. Donc je vois mal où est le problème, surtout avec un gouvernement putschiste en partie néo-nazi… Le point 3 n’a pas été respecté, mais autant par la Russie que par l’UE…
Bref…
Mais comme ce sont les bras cassés au pouvoir depuis 20 ans (qui ont planté l’économie, la finance, le secteur bancaire, l’environnement, la monnaie, l’amitié entre les peuples européens – où vont très bientôt le faire) qui s’occupent de diplomatie, ça se passe évidemment de plus en plus mal…
Sauf qu’en économie, les conneries mettent 10 ou 20 ans à porter leurs fruits ; en géopolitique, c’est plutôt 10 à 20 jours…
Alors les deux infos de la matinée :
Les soldats pro-Kiev ne quitteront pas la Crimée
Par ailleurs, les autorités de Simféropol ont à plusieurs reprises indiqué que les soldats voulant rester fidèles à Kiev seraient obligés de quitter la péninsule. Ceux originaires de Crimée et acceptant de prêter serment au nouveau pouvoir pourront rester puis être incorporés dans l’armée russe.
Selon Serguïï Axionov, qui l’a affirmé dans un tweet, 500 soldats ukrainiens auraient déjà quitté leurs bases dans la ville portuaire de Sébastopol.
Le ministre ukrainien de la Défense, Igor Tenioukh, a rétorqué qu’il était hors de question pour les troupes ukrainiennes de quitter la Crimée. “Les militaires qui sont déployés (en Crimée) resteront là-bas”, a-t-il dit au cours d’une conférence de presse.
L’Ukraine mobilise 40 000 réservistes
Le parlement ukrainien a réagi à la crise politique en approuvant une “mobilisation partielle” des forces armées nationales, destinée à faire face à “l’ingérence de la Russie dans les affaires intérieures de l’Ukraine”. 275 députés ont approuvé cette mobilisation demandée par le président par intérim Olexandre Tourtchinov. 33 députés n’ont pas pris part au vote, tandis qu’aucun n’a voté contre.
La mobilisation concerne 40.000 réservistes, issus de l’armée et de la garde nationale, selon les explications données au parlement par Andriy Parubiy, le chef du conseil de sécurité ukrainien. (Source)
Les 2 ministres ukrainiens cités sont deux néo-nazis, comme j’ai indiqué ici… (ça sert bien ce boulot finalement )
Moi, j’ai du mal à penser qu’ils vont gentiment rendre le pouvoir le 25 mai – mais on verra…
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Rappels historiques :
Exemples de référendums en France :
1/ 15 et 16 avril 1860 : référendum à Nice.
Les citoyens du comté de Nice votent en faveur du rattachement de Nice à la France.
Les adversaires de l’annexion appellent à s’abstenir, d’où le faible nombre de votes « non ». Le « oui » emporte 83 % des inscrits dans l’ensemble du comté de Nice et 86 % à Nice, en partie grâce à la pression des autorités (curés, syndics, fonctionnaires). Le territoire de Nice est officiellement cédé à la France le 14 juin 1860.
2/ 28 avril 1860 : référendum en Savoie.
Les citoyens de Savoie votent en faveur du rattachement de la Savoie à la France.
Les électeurs doivent répondre à la question : « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »
Résultat : 130 533 électeurs votent “oui”, et 235 votent “non”
Dans la plupart des bureaux de vote, on ne trouve pas de bulletins « non ». Le 28 avril 1860, le correspondant à Genève du journal britannique The Times qualifie le plébiscite « de la plus grande farce jamais jouée dans l’histoire des nations ». Aujourd’hui, il est estimé fort probable « qu’un scrutin réellement démocratique aurait permis d’obtenir le même résultat. Avec un score peut-être moins glorieux, mais nettement plus crédible. »
L’enchaînement des évènements de l’été 1914
- 28 juin 1914 : assassinat de l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg à Sarajevo en Bosnie. L’assassin est Gavrilo Princip un étudiant bosniaque lié aux services secrets de la Serbie.
- 5 et 6 juillet 1914 : rencontre entre les dirigeants allemands et autrichiens à Potsdam près de Berlin. Tout en espérant que la guerre se limitera à l’Autriche et la Serbie les deux pays acceptent l’éventualité d’une guerre générale en Europe.
- 23 juillet 1914 : l’Autriche-Hongrie lance un ultimatum à la Serbie. L’Autriche exige des mesures contre les activités anti-autrichiennes jusque-là tolérées par la Serbie. La France fait savoir qu’elle appliquera les mesures militaires de son alliance avec la Russie.
- 25 juillet 1914 : la Serbie refuse l’ultimatum austro-Hongrois, écrit pour être inacceptable. La Russie apporte son soutien militaire à la Serbie.
- 27 juillet 1914 : l’Allemagne refuse le projet britannique d’une conférence à quatre (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie) pour résoudre la crise austro-serbe
- 28 juillet 1914 : malgré les conseils de prudence de l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie attaque la Serbie.
- 29 juillet 1914: la Russie commence la mobilisation partielle de son armée pour faire pression sur l’Allemagne.
- 30 juillet 1914 : la Russie décide la mobilisation générale de son armée à partir du 31 juillet.
- 31 juillet 1914 : l’Allemagne lance un ultimatum à la Russie. Assassinat du leader socialiste français Jean Jaurès à Paris, il était partisan du maintien de la paix.
- 1er août 1914 : l’Allemagne décide la mobilisation générale de son armée et déclare la guerre à la Russie. La France décide la mobilisation générale pour le 2 août.
- 2 août 1914 : la France commence la mobilisation de son armée. L’Allemagne envahit le Luxembourg.
- 3 août 1914 : l’Allemagne envahit la Belgique (qui est un pays neutre) et déclare la guerre à la France.
- 4 août 1914 : le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne en raison du traité de 1831 qui garantissait l’indépendance et la neutralité belges.