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Le blog de Lucien PONS

Les Antifas: Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend. Par Viktor Dedaj le 22 août 2012, dans Le Grand Soir.

21 Décembre 2014 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Les Antifafs., #Les média, #Le capitalisme;, #La mondialisation, #La nation .

22 août 2012

Réflexions sur les limites de la liberté d’expression sur Internet

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend. Par Viktor Dedaj dans Le Grand Soir.

Les Antifas: Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend. Par Viktor Dedaj le 22 août 2012, dans Le Grand Soir.

Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi tranquillement proférée.

Cet article est erroné sur le fond (on s’en doute) et dans plusieurs détails.

Depuis, par le truchement d’amis communs et via des contacts directs (mails, coups de téléphone) avec le directeur de publication de Charlie Hebdo (Charb) et l’auteur de l’article (Eric Simon), nous avons tenté d’obtenir, non pas un « droit de réponse », mais un simple correctif, afin qu’une meute sans morale qui s’acharne sur LGS depuis le mois de mars 2011 ne puisse se prévaloir de Charlie Hebdo pour poursuivre sa cabale diffamatoire accompagnée d’actions pour nous empêcher de participer à des salons du livre ou de donner des conférences, sous peine de « coups de manche de pioche ».

Après 15 jours de réflexion, un discret entrefilet (22 août, p. 3) de Charlie Hebdo qualifie l’accusation infamante de simple mise « en cause » qui « n’était pas une attaque » contre les deux administrateurs du GS, mais une simple « mise en garde contre la porosité qui existe trop souvent entre les sites fachos et les sites de gauche ».

Bref, l’accusation de rouge-brunisme n’est pas retirée, les informations erronées de l’article d’Eric Simon sont validées et l’adjudant auto-chargé de la revue de détail invite LGS à faire « le ménage ». Cette corvée étant « parfois difficile » nous bénéficierons du renfort (non sollicité) d’une escouade. En effet, nous avons appris par ailleurs que M. Propre (Eric Simon) a monté à Charlie Hebdo une équipe (diplômée es-plumeaux et balayettes) renforcée d’éléments extérieurs « en France et à l’étranger » (sic) pour continuer à débusquer la poussière sous les tapis du GS.

C’est d’autant plus inutile que, dans un mail à un des administrateurs diffamés, Eric Simon ne voit plus en LGS un site rouge-brun : « Pour le moment, j’en reste au confusionnisme. », dit-il, contredisant (en privé) ses écrits ( publics).

Dans ce contexte de « confusionnisme » avéré de Charlie Hebdo, il nous est malheureusement impossible de différer plus longtemps notre propre mise au point.

L’article que vous allez lire est le premier d’une série qui vise, non pas à entretenir une querelle de cour de récréation, mais (au-delà même de Charlie Hebdo) :

- à poser des questions de fond, relatives au droit à publier sur Internet des analyses sur l’impérialisme,

- à défendre notre liberté d’expression qui ne peut, n’en déplaise aux modernes Torquemada, être plus limitée pour nous que pour l’ensemble des autres médias et en premier lieu que celle des incultes politiques qui nous dénigrent.

Au passage, nos assaillants apprendront que nous ne comptons pas nous cantonner dans une posture de défense, mais que nous sommes fondés à jeter un oeil dans leurs poubelles.

LGS


Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.

Charlie Hebdo, c’est comme les couches-culottes : à une certaine époque de sa vie, on trouve ça bien et on est content que ça existe.

Rappel historique

Mais je me souviens qu’en juin 2002, le rédacteur en chef du journal satirique français Charlie Hebdo nous expliquait comment la gauche pouvait s’en sortir. Dans un article fleuve publié en plusieurs parties et intitulé « Pour aller à gauche, c’est par où ? », Philippe Val avait décidé dans la deuxième partie de s’en prendre à Noam Chomsky. Ici, les contre-vérités se sont enchainées au rythme d’un scandale boursier à New York. Chomsky y fut qualifié « d’amoureux des sectes », «  il est gaga, (...) il empoisonne la réflexion de gauche en nourrissant une théorie du complot ne flattant que les instincts fascistes et visant à faire porter à un ’Autre’ les responsabilités des malheurs du monde ». Ou encore «  il est évident que jamais, contrairement à ce que pense Chomsky, les citoyens n’ont disposé d’autant d’informations ». Pas mal. Sauf que Chomsky est, et dit, à peu près tout le contraire. Sans oublier ce bijou : « le style (de Chomsky) est à l’usage des enfants du CM2 ». Pas mal pour le rédacteur en chef d’un journal qui fait dans le pipi-caca-prout.

En septembre 2007, dans sa chronique radiophonique sur France-Inter, Philippe Val - sous l’emprise de la jalousie ? - revient encore à l’attaque et lance « Chomsky-Ben Laden, même combat ! ». Non, ce n’était pas de l’humour.

Participant à un colloque du patronat en 2007, il se défendra en proférant ce Voltairisme à l’usage des enfants de CM2 : « dialoguer ou débattre, ce n’est en aucun cas être complice », et que l’essence même du dialogue était de réunir deux interlocuteurs de points de vue différents. (cf Wikipedia). On en pleurerait, tellement c’est beau.

Voilà tout le style de Philippe Val : pondre des articles supposés étaler une connaissance encyclopédique mais qui ne font en réalité que clapoter dans un jacuzzi.

Défenseur ardent de toutes les guerres de l’OTAN, toutes, il a quand même fini par être récompensé pour sa fidélité légendaire. Et c’est ainsi qu’il fut promu en mai 2009 (« bombardé » aurais-je envie de dire...) à la direction de France-Inter. Car ce n’est pas le tout que d’être un vendu, encore faut-il savoir se vendre.

Deux heures après sa nomination à France Inter, il renvoyait Frédéric Pommier qui faisait la revue de presse. En juin 2010, les humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte sont licenciés de France Inter. Quatre mois plus tard, l’humoriste Gérald Dahan est licencié à son tour, au lendemain d’une chronique critique envers Michèle Alliot-Marie.

France-Inter est donc actuellement dirigée par un type capable de balancer à la fois « Chomsky-Ben Laden, même combat » et les derniers intervenants qui présentaient un quelconque intérêt sur cette radio (à l’exception de l’émission Là -bas si j’y suis, évidemment). Comment la situation pourraient-elle être pire que ça ?

Philippe Val a dirigé Charlie Hebdo de 1992 à 2009, soit 17 ans. 17 ans de propagande gaucho-impérialiste. 17 ans de complicités avec toutes les opérations d’assassinat à ciel ouvert de l’OTAN. 17 ans qui n’ont apparemment pas gêné plus que ça le reste de cette joyeuse équipe de soudards (à quelques rares exceptions près).

Mais Charlie Hebdo, c’est comme les couches-culottes : à une certaine époque de sa vie, on trouve ça bien et on est content que ça existe. Puis un jour on grandit et on est plutôt content de s’en passer.

Les Antifas: Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend. Par Viktor Dedaj le 22 août 2012, dans Le Grand Soir.
Retour au présent

Pourquoi parler de Charlie Hebdo ? Dans le numéro daté du 8 août 2012, un article intitulé « Les soutiens bruns de Damas », annoncé en couverture («  Syrie. Cette extrême droite qui soutient Damas ») et signé Eric Simon, nous refait le coup de désigner Le Grand Soir, et nommément ses deux administrateurs, comme des relais de l’extrême-droite.

Sont également citées « des personnalités » telles que Michel Collon (salut Michel, ça va ? Qu’est qu’on rigole, non ?) qui, « avec l’intellectuel Jean Bricmont se sont fourvoyées à tel point que la CGT les a interdit de conférence à Paris en novembre 2011. »

Voilà une technique que l’on reconnaît immédiatement : le "petit" mensonge qui vient se glisser, ni vu ni connu. Bricmont n’a jamais été "interdit", et Michel Collon, qui devait donner une conférence à la Bourse de Travail de Paris, en fut empêché suite à une campagne d’affiches émanant de milieux "anarchistes". On commence déjà à deviner les sources d’inspiration de Charlie Hebdo. Avec Ornella Guyet, les anticonspis-truc et Rudy Machin-chose, et maintenant Charlie Hebdo, ce n’est même plus une technique, c’est devenu un style.

« Si l’analyse anti-impérialiste permet de débusquer les raisons cachées des guerres « justes » ou « humanitaires » du camp occidental, elle peut facilement dérailler si elle défend l’innommable commis par le camp d’en face. Si, en outre, elle laisse reprendre ses thèses par les sites d’extrême-droite, jusqu’à finir par s’inviter les uns chez les autres, la messe est dite. C’est ce qui est arrivé à des sites comme legrandsoir.info de Maxime Vivas et Victor (sic) Dedaj, qui publient aussi bien des articles d’Infosyrie que des (sic) contributions de Ginette Skandrani (…) voire des discours de Kadhafi ou Bachar el-Assad... »

Le journaliste de Charlie Hebdo n’a même pas su orthographier correctement mon prénom, c’est vous dire si son enquête fut méticuleuse. Même pour calomnier ? Surtout pour calomnier, tu rigoles ou quoi ? Mais faire du copier/coller, Eric, c’est pas bien, même pour un journaliste de Charlie Hebdo. Si vous pouviez faire corriger la coquille à ceux (et celle) qui vous ont inspiré, merci d’avance.

Figure imposée : la vérité, rien que la vérité.

LGS n’a jamais défendu «  l’innommable commis par le camp d’en face ». A l’heure où le camp occidental n’avait pas sifflé le signal de l’hallali, à l’heure où Bashir Al Assad jouissait de la considération de notre gouvernement (et donc de notre presse), LGS dénonçait un deal «  innommable » passé entre les USA et les tortionnaires au pouvoir en Syrie.

Par ailleurs, LGS «  laisse reprendre ses thèses par les sites d’extrême-droite » ? Oui, et par des sites inconnus de divers pays et par pas mal de sites de la vraie gauche. Charlie Hebdo sait comment interdire la reproduction d’articles en copyleft ? Est-ce qu’Eric Simon ne serait pas en train de nous dire : «  Taisez-vous et faites taire » ?

Alors voyons-voir : le nombre phénoménal d’articles d’Infosyrie repris par le Grand Soir s’élève à 2 (si j’ai bien compté) et dont le contenu est irréprochable - à mes yeux. Les (ah, un pluriel ?) contributions de Mme Skandrani s’élèvent à ... 1 (au contenu irréprochable - oui, oui, nous sommes au courant maintenant, merci). Quant aux « discours de Kadhafi ou Bachar el-Assad », réunis il doit y en avoir 3 ou 4 (en comptant les interviews). Ces « discours » n’ont pas été publiés « comme ça », pour le fun, mais en pleine période d’agression militaire ouverte contre la Libye et la Syrie. Charlie Hebdo voudrait que l’on s’abstienne de donner la parole aux dirigeants en exercice de pays en proie à une agression militaire, ou de reprendre des informations qui contre-balanceraient un tant soit peu le rouleau-compresseur médiatique. Où est la surprise pour un hebdomadaire qui a soutenu toutes les guerres de l’OTAN ?

Charlie Hebdo ne dit rien sur les articles repris par Le Grand Soir (et qui se sont révélés plus exacts que pas, soit-dit en passant), mais nous sert un laïus sur l’administrateur du site Infosyrie. Ancien du GUD («  ancien », c’est bien, non ?) et autres affirmations qui demanderaient toutes à être vérifiées, vu la qualité et la précision habituelle de ce genre d’article. Mais tout ça au final pour dire quoi ? Rien. Aucun commentaire sur le contenu, sinon que le patron, ben il est pas de «  notre bord » (en ce qui concerne l’anti-impérialisme, il me semble que Charlie Hebdo non plus n’est pas de «  notre bord », en tous cas pas du mien). Mais Charlie annonce quand même une bonne nouvelle : Le Grand Soir et l’extrême-droite «  s’invitent les uns chez les autres ». C’est une bonne nouvelle parce que ça voudrait dire que l’ «  extrême-droite » se gauchise au contact du Grand Soir. Sacré service que nous rendons à l’humanité, qui en sera certainement reconnaissante, et Charlie avec sans doute.

Pardon, on me souffle dans l’oreillette que c’est forcément le contraire. Mince, la contagion à sens unique (je parle évidemment d’une poignée d’articles sur une dizaine de milliers, mais quitte à jouer à ce petit jeu, jouons le jusqu’au bout...).

Et par la grâce de ces mêmes lois mystérieuses, Charlie Hebdo, soutien indéfectible à toutes les guerres impérialistes et violations du droit international, ne saurait être, et en aucun cas, taxé de passerelle avec les fascistes néoconservateurs américains, parce que là, ça ferait «  confusionniste ».

Si tu cherches de l’eau dans un désert, il te faut marcher jusqu’au puits (dicton arabe, mais pas vraiment parce que je viens de l’inventer)

Les lecteurs (vous comme moi) n’auraient donc pas le droit de savoir ce que pourraient bien avoir à répondre les dirigeants des pays bombardés par nos forces militaires « humanitaires ». Donner à lire une intervention d’un responsable syrien ou libyen est «  rouge-brun ». Pour ne pas être rouge-brun, il faut donc s’abstenir de donner à lire. Et pour celui qui «  oserait » le faire (car on en est là ...), il y a une punition à la clé.

La situation est donc celle-ci : lorsque l’Occident attaque ou menace d’attaquer un pays dirigé par un salaud, toute information émanant peu ou prou du pays en question sera interprété comme un signe de ralliement au salaud en question et, par association, fera de vous un salaud. Donc un rouge-brun. Donc un antisémite. Donc une cible. Bonjour l’ambiance «  USA post 11/9 ».

Encore un peu, et Charlie Hebdo dira qu’on est des mauvais Français et nous reprochera notre manque de patriotisme. Philippe Val n’est plus à la tête de Charlie Hebdo, mais son esprit rôde encore dans les locaux. Suis-je le seul à ressentir des frissons ?

Énoncée à voix haute, claire et intelligible, voilà ce que ça donne :


1) Lorsqu’un pays est attaqué par l’Occident, il est interdit de donner la parole aux agressés.

2) Lorsqu’un pays est attaqué par l’Occident, il faut imposer un black-out sur toutes les informations ou interventions en provenance du pays ciblé - sauf celles qui vont dans le sens ou servent le discours dominant.

3) Lorsqu’un pays est attaqué par l’Occident, le seules «  informations » issues du pays sont celles qui seront sélectionnées, filtrées, charcutées et commentées par les commentateurs officiels et attitrés du pays agresseur.

4) Lorsqu’un pays est attaqué par l’Occident, toute tentative de relayer in extenso, sans tripatouillages ou coupures, des informations provenant du pays agressé ou toute tentative de contre-balancer a minima la campagne de propagande sera qualifiée de rouge-brunisme (en attendant le jour où ils emploieront le mot «  trahison »).

5) Pour toutes les raisons qui précèdent, lorsqu’un pays est attaqué par l’Occident, toute la presse - y compris «  rebelle », «  anar », etc. - s’alignera.

Check-list : Irak, Afghanistan, Libye, Syrie... oui, ça marche et ça se vérifie à tous les coups. En une seule formule : 1) + 2) + 3) + 4) + 5) = propagande.

Voilà : nous ne sommes même plus dans une situation où un journal nie faire de la propagande (ce qui est de "bonne guerre", ha, ha !), mais dans une situation où il la réclame, l’exige, tape du pied et se roule par terre devant ceux qui refusent de s’y plier.

Suis-je le seul à ressentir des frissons ?

Faites ce que je fais, pas ce que je dis que je fais

Le plus cocasse est que tous ces donneurs de leçons et moralistes n’ont et n’auraient - allez, soyons honnêtes - n’oseraient rien dire si le Monde ou Libération ou tout autre média appartenant à un grand groupe capitaliste hyper-soucieux du pluralisme publiaient des interventions de Kadhafi ou Bashir el-Assad ou Dieu sait qui. Non, non : eux seuls sont habilités à le faire, à décider lesquelles, à décider quels extraits, à commenter des phrases choisies sorties du contexte et à décider quand et où... Oui, on connaît la musique. Mais pas nous et pas vous. Pourquoi ? Parce que. Parce que quoi ? Parce que, quoi.

Alors, Charlie Hebdo : votre conception effarante et effrayante de "l’information", gardez-la pour vous, roulez-la en forme de suppositoire et mettez-la où vous voulez.

Guerre humanitaire :
une éruption soudaine, inattendue et violente de bonté ?

Sans oublier une certaine loi de la nature : dans tout conflit, c’est plutôt l’agresseur qui recourt au mensonge. Pourquoi ? Parce que l’agresseur veut la guerre et cherchera donc des raisons pour la faire, quitte à les inventer. En réalité, l’agresseur est pratiquement obligé de les inventer. Pourquoi ? Eh bien parce que les justifications pour une guerre d’agression - selon le Tribunal de Nuremberg et selon le droit international - sont au nombre d’un chiffre très très proche de zéro. Et lorsque la loi ne convient pas, il y a pas trente-six solutions : il faut la respecter, la changer ou la violer. L’Occident, en particulier, est un adepte de la troisième.

Oui, je sais : il y a la «  guerre humanitaire ». On ferait des guerres «  humanitaires ». Comme d’autres feraient de la «  torture thérapeutique » ?. Risible, bien-sûr, mais pour la beauté du débat, admettons un instant ce concept de «  guerre humanitaire ».

Par conséquent : Il existerait un espace-temps (ici et maintenant apparemment) où des pouvoirs politiques seraient «  forcés » par des événements «  particulièrement tragiques » de faire une guerre pour des «  raisons humanitaires ». La cavalerie légère volant au secours de la veuve et de l’orphelin. Le petit garçon au fond de moi aime bien cette image. L’adulte, lui, lève un sourcil en entendant que les responsables politiques actuels seraient prêts à commettre le «  crime des crimes » (toujours selon Nuremberg et le droit international) pour venir au secours d’une population («  étrangère » qui plus est) dont jusqu’à présent ils se fichaient éperdument.

Etrange «  charge émotionnelle » et «  application de principes » de la part de dirigeants politiques qui sont par ailleurs incapables de prendre la moindre mesure «  humanitaire » lorsqu’il s’agit des sans papiers, des Palestiniens, des personnes âgées, de qui vous voulez. Ils sont pourtant là, sous leurs fenêtres, ou pas très loin. Ces mêmes responsables politiques qui pourraient sauver pour des raisons «  humanitaires » les 10.000 enfants qui meurent de faim par jour et pour un prix inférieur à un seul missile de croisière. Nan, trop compliqué. Allons plutôt bombarder un pays pour montrer toute l’étendue de notre «  bonté ».

En résumé : les salopards qui nous gouvernent auraient des crises d’humanisme tellement fortes qu’ils sont capables de tout, y compris de commettre l’irréparable, pour accomplir le bien.

Elle est étrange, cette détermination - si soudaine, si inattendue, une véritable révélation - qui n’apparaît que lorsqu’il s’agit de faire la guerre, loin de préférence, dans un rapport de forces totalement déséquilibré de préférence (parce qu’il y a des limites chez eux, même aux principes), là où personne ne peut vraiment contrôler ce qui se passe, une détermination qu’on ne retrouve jamais en temps de paix...

Oui, soudain, les voilà qui sont «  bons », et «  attentionnés », et «  inflexibles », et «  soucieux » du bien-être d’une population. Tellement soucieux qui si un membre de la population se présente à la frontière pour un bout de pain, ils le renverront chez lui avec ces mots d’encouragement : «  rentrez chez vous, on va bientôt vous envoyer des secours » (sur la gueule).

Oui, soudain, dans toutes les tribunes, les mots «  intolérables » et «  inadmissibles » leur sortent de la bouche, comme des colombes de la manche d’un prestidigitateur.

Oui, une véritable métamorphose. Mais qui ne dure, hélas, que le temps d’une guerre. Et qui disparaît, comme par enchantement, une fois la bête repue. A croire que toute leur posture n’aura été créée et tenue que pour la circonstance.

Mon Dieu que je suis mauvaise langue !

Le tout par des gens qui vous expliqueront avec tout le sérieux du monde et la main sur le coeur - de préférence autour d’un dîner bien arrosé - combien ils sont contre la peine de mort, critiquant au passage les pays qui l’appliquent encore (jusqu’à là, tout va bien) et qui enchaînent aussitôt qu’il faut faire la guerre, c’est-à-dire appliquer la peine de mort à une échelle industrielle, mais cette fois-ci sans procès, sans jugements, sans discrimination, contre une population très majoritairement innocente de tout crime.

Mon Dieu que je suis pinailleur !

Soutenir le fascisme suprême au nom d’un antifascisme de salon

Le Grand Soir ferait trop dans l’anti-impérialisme ? Comme peut-on être trop contre le crime des crimes ? Comment peut-on être trop contre « le stade suprême du capitalisme » ?

Le gant de velours du marché ne marchera jamais sans une main de fer derrière - McDonald ne peut prospérer sans McDonnell Douglas, le fabricant (de l’avion de guerre) F15. - Thomas L. Friedman "A Manifesto for a fast World" - New York Times Magazine, 28 Mars, 1999

Je croyais que la guerre était plutôt de droite et la paix plutôt de gauche. Je croyais que le respect du droit (y compris international) était plutôt de gauche et sa violation plutôt de droite. Je croyais que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes était plutôt de gauche et l’ingérence plutôt de droite. Je croyais que la censure était plutôt de droite et la liberté d’expression plutôt de gauche. Je croyais que l’aveuglement idéologique était plutôt de droite et l’ouverture d’esprit plutôt de gauche. Je croyais que c’étaient nos actes et nos prises de position qui définissaient notre positionnement politique. Je croyais que s’endormir dans son lit et se réveiller dans un monde où toutes les valeurs étaient étrangement inversées n’arrivait que dans les romans de science-fiction.

Je trouve même totalement indécent que l’on n’ait rien d’autre à nous opposer, sinon que le président syrien ne serait pas l’Abbé Pierre (comme si nous ne le savions pas. Comme si n’avions pas nous-même rappelé que la Syrie, il y a encore peu, servait de centre de torture décentralisé pour les Etats-Unis - pas très reconnaissants, comme à leur habitude) ou que le responsable de tel site ne serait pas du même bord politique. Remarquez, ça pourrait être une autre bonne nouvelle parce que si ce n’est que ça, on va arranger ça ici et maintenant : «  Le président de la Syrie est un salaud et le patron d’Infosyrie pue de la gueule. » Ca vous va ? Tout le monde est content ? On peut aller à la manifestation maintenant et tenter d’arrêter le massacre - où allez-vous encore nous trouver une autre excuse à la con ? Genre : l’ancien du GUD a l’haleine fraîche. Eric Simon pourra trancher puisqu’il se vante d’avoir discuté avec lui (il a le droit ! Pourquoi ? Parce que la Sainte Inquisition a tranché ainsi : à Charlie Hebdo, on peut, au Grand Soir, ce serait sacrilège).

L’extrême-droite ferait de l’entrisme ? De l’entrisme dans quoi ? Le désert laissé par la gauche ? Et ce serait la faute du Grand Soir ? On entre dans une salle d’autant plus facilement qu’elle est vide. C’est plus difficile lorsqu’elle est pleine à craquer.

En réalité, ce n’est pas le Grand Soir qui alimente des « passerelles vers l’extrême-droite », mais des journaux comme Charlie qui se la jouent « contestataires/libertaires » à longueur de semaine et qui, au moment le plus crucial, tombent - presque «  naturellement » - du côté le plus sombre, laissant le champ libre, et même ouvrant la voie, à d’autres. Charlie Hebdo fait partie de cette presse, à l’instar de Libération, qui est devenu au fil du temps une véritable fabrique de «  gauche réactionnaire » et qui fait dire à un de ses journalistes (conversation téléphonique avec un des administrateurs du Grand Soir) : « l’anti-impérialisme me fait gerber ».

Heureusement que le Grand Soir est là pour sauver (un peu) l’honneur de la gauche française. Mais nous ne sommes pas seuls. Nous avons avec nous la quasi-totalité de la gauche latino-américaine, nord-américaine, asiatique et africaine. Alors, être « isolés » au sein de la gauche française, appelons ça « une position pas très confortable », mais sans plus.

Ce qui me fait penser à ce qu’Ignacio Ramonet (que j’apprécie beaucoup) avait écrit lors de la guerre contre la Libye - intervention qu’il a soutenue (eh oui...). En référence à l’opposition de la gauche latino-américaine à cette intervention, il a écrit que cette dernière avait commis « une erreur historique ». Curieux qu’il ne se soit pas demandé si, a contrario, ce n’était pas la gauche française, et lui avec, qui avait commis l’erreur historique en question.

Lorsque Charlie Hebdo se promène la braguette ouverte

Mais revenons à nos moutons (sic) de Charlie Hebdo : Charlie Hebdo, n’a apparemment rien à dire sur le fond de ce que nous publions et serait bien incapable de trouver un seul texte, une seule ligne, qui aille à l’encontre de notre ligne rédactionnelle - qui est ce qu’elle est, que ça plaise ou non. Nous, nous parlons de guerre et de paix, eux nous parlent du slip d’untel ou untel qui dépasserait alors qu’eux-mêmes se promènent la braguette grande ouverte. Exemples ?

Acrimed rappelle que (extraits) :

Une brève du 18 avril 2007 signale que « sur 38 collaborateurs de Charlie Hebdo : 18 votent Royal , 9 votent Voynet, 3 votent Buffet, 3 votent Besancenot, 3 votent Bayrou , 1 vote Bové, 1 vote blanc. » Soient 21 collaborateurs qui votent à « droite » et 16 à gauche. Charlie Hebdo, de droite ? Oui, si l’on en croit Philippe Val lui-même, puisque ce dernier, en juin 1998 écrivait que « la vraie droite aujourd’hui, c’est le PS. » Neuf ans plus tard, le 9 février 2007, il lâche chez Pascale Clark sur Canal+ (« en aparté ») : « Je voterai pour le candidat de gauche le mieux placé.  » Le mieux placé ? Comprendre Ségolène Royal.

(...) Sur les principales questions internationales, Charlie hebdo reproduit peu à peu les positions dominantes. Ainsi sur le Kosovo. Alors que dans les années 70, Cabu s’insurgeait « contre toutes les guerres » et collectionnait les procès intentés par l’armée, en 1999, il soutient, avec toute l’équipe de Charlie Hebdo, exception faite de Siné et Charb, l’intervention militaire de l’OTAN au Kosovo. Dans le n°361 de Charlie Hebdo (19 mai 1999), en lieu et place de la chronique de Charb, un texte de Riss (qui n’écrit pas d’ordinaire) reproche même aux pacifistes d’être des collabos ! De même sur le traité constitutionnel européen : si d’autres voix que celle de Philippe Val se font entendre, c’est lui qui conduit une campagne véhémente et caricaturale contre les partisans du « non » au référendum.

(...)

Ce glissement politique de gauche à droite, de la paix vers la guerre, de la subversion vers l’orthodoxie, s’est fait progressivement, mais sûrement. On voit ainsi disparaître, dans le silence quasi-général, des signatures talentueuses (Cyran, Camé, Boujut,…) au profit de plumes conventionnelles et/ou médiatiquement plus « reluisantes » : le dessinateur Joan Sfar, l’ex-patron de France Inter Jean-Luc Hees, le sociologue médiatique Philippe Corcuff (lui même acculé à démissionner [16]), Renaud Dély venant de Libération, Philippe Lançon du même, Anne Jouan du Figaro, etc.

(...)

...l’évolution conjointe des positions politiques et du positionnement médiatique n’a pas été sans effet sur les pratiques journalistiques de l’hebdomadaire, et, au premier chef, de Philippe Val lui même : calomnies et mensonges (notamment sur Noam Chomsky), fausses rumeurs (par exemple sur le Forum social européen), diffamations de membres de l’Observatoire français des médias, refus des droits de réponse, que nous avons plusieurs fois relevés ici-même ...

(...)

Charb a estimé, le 16 juillet 2008, que Siné avait porté - c’est un comble - « atteinte » aux « valeurs essentielles » de Charlie Hebdo. Et c’est pourtant le même Charb qui dans sa chronique « Charb n’aime pas les gens » datée du 30 juillet 2008 écrit : « Personne n’a dit que Siné était antisémite (…) parce que ça n’a jamais été le sujet du débat. Aurait-on travaillé durant seize ans avec un antisémite ? Moi, non. » Si cela n’a jamais été le sujet du débat, alors pourquoi Philippe Val, dans son éditorial du même jour se pose la question et ressort une affaire vieille de 26 ans ? « Antisémite, Siné ? Ce n’est pas à moi d’en juger. Mais au lendemain de l’attentat de la rue des Rosiers, en 1982, c’est lui-même qui déclarait sur la radio Carbone 14 : "Je suis antisémite et je n’ai plus peur de l’avouer. Je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs… Je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s’il est pro palestinien. Qu’ils meurent." »

(...)

Une histoire de Charlie Hebdo http://www.acrimed.org/article2960.html

Etc.

Lorsque le dessinateur "de gauche" Plantu touche officiellement un chèque de 10.000 euros de la dictature brune-brune islamiste du Qatar, tout le showbiz, chasseurs de rouges-bruns et Charlie Hebdo réunis, regardent ailleurs. Vous appelez ça de la pudeur, de la honte ou de la complicité ?

(Tiens, et soudain je pense à cet autre ancien dessinateur vedette du journal le Monde, Konk, qui a fini par rejoindre l’extrême-droite.)

Lorsque Charlie "de gauche" Hebdo publie à trois reprises et interviewe à domicile une des sommités du "rouge-brunisme" en France, membre du FN qui plus est à l’époque, vous appelez ça du journalisme, de l’autisme ou de j’aurais-mieux-fait-de-fermer-ma-gueule-isme ?

Et on trouve tout ça sans même vraiment chercher.

Le problème, Charlie, c’est que vous ne savez même plus où vous en êtes pour venir faire les marioles autour de Grand Soir. On en rirait si ce n’était pas aussi pathétique. Alors le jour où Le Grand Soir examinera à la loupe certains médias comme ces derniers aiment tant le faire pour nous, il va y avoir de sacrées surprises. En attendant, Charlie Hebdo a bien fait de ne pas employer le mot « confusionnisme » parce que là , ils auraient eu l’air vraiment ballots...

Eh oui, Charlie Hebdo, c’est comme les couches-culottes : à une certaine époque de sa vie, on trouve ça bien et on est content que ça existe. Puis un jour on grandit et on est plutôt content de s’en passer. Et avec le recul, même si on n’en a pas honte, on n’en est pas forcément fiers pour autant.

Viktor Dedaj
« alors, on rajoute une couche ou on en reste là ? »

(Version 2).

 
Quelques commentaires.

I°. Chavez a l’habitude de dire : "les chiens aboient, ça prouve qu’on est en train d’avancer"
Je pense que c’est le cas, que ce site est devenu un l’ennemi de quelqu’un.
Alors on peut s’en réjouir, parceque ça voudrait dire que LGS prends de l’importance... Je préfère quand même m’en préoccuper -en adèpte du SunTzuisme- car sommes nous assez forts/organisés pour résister au choc, à long terme ?
Je pense à Michel Collon, qui est maintenant "interdit" de conférence publiques en France (VIDEO : Michel Collon interdit de conférence à la bourse du travail de Paris 9 Novembre 2011)... tout comme ce fut le cas pour LGS quelques mois plus tard (http://www.legrandsoir.info/les-chasseurs-de-rouges-bruns-s-amusent-comme-ils-peuvent.html). Aujourd’hui, pour une bonne partie de la gauche et de ses militants (et je n’inclus pas le PS, je ne fréquente pas trop de militants de ce bord), Michel Collon est devenu infréquentable. "Il est limite, il est trop border-line, il est quand même un peu rouge-brun, il copine avec l’extrême droite, Alain Soral et compagnie". Des preuves pour soutenir tout ça ? Aucune. Mais les ragots circulent vite, et les Ornella Guyet et compagnie font bien leur boulot.
Résultat, alors que Michel Collon est invité par la télé vénézuélienne (sur le plateau de l’excellent emission de géopolitique de Walter Martinez,Dossier >> video ou par le Club des 77 + la Chine à l’Unesco en juin dernier : video, il est infréquentable pour certain militants et hauts responsables de gauche. Vraiment nuls.
Je n’aimerai pas que par exemple l’année prochaine les administrateurs du Grand Soir soient perçus comme des pestiférés, qu’ils ne soient plus invités par exemple à la fête de l’Huma puisqu’ils seront devenus d’ici là des rouges bruns officiels.
Que faire ? Je pense qu’il faut commencer à y réfléchir sérieusement, parce que ça va surement continuer.

 

2° .Michel Taupin 

Je suis très triste. J’avais espoir qu’un rectificatif clair et net de Charlie Hebdo laverait LGS et ses animateurs talentueux de l’infamie proférée par Eric Simon. Ce n’est malheureusement pas le cas. L’inculture, l’approximation, les prétentions de ce journaleux ainsi que sa dissolution dans le système médiatico-impérialiste sont effrayants pour un journal qui se veut une espéce de remue-méninges. Il n’y a pas plus vulgaire, mensonger et conventionnel que l’article en question. J’apprécie beaucoup Charb. Ses analyses politiques, sa vision du monde sont proches des miennes mais je ne peux défendre une certaine dérive aussi grotesque et droitière. On ne peut pas laisser dire de telles mensonges, on ne peut pas laisser calomnier, diffamer ainsi. Ce sont des amalgames indignes d’un vrai journaliste car ni Maxime, ni Viktor, ni LGS n’ont chaussé les bottes du FN. Ils ont commis la faute de penser autrement. En fait ils sont coupables de penser... et d’exprimer avec beaucoup d’à propos une vision géo-politique libérée du prêt-à -penser des chiens de garde médiatiques. Je vous exprime mon total soutien ainsi que ma gratitude.

Je vous transmets cet article de mon ami Alain Corvez. Intéressant je crois. On se sent ainsi moins seuls :

Syrie. Que peut faire la France ?
La crise syrienne est suffisamment aiguë et complexe pour ne pas laisser les médias diriger l’action du gouvernement qui doit prendre ses décisions en connaissance de cause avec les avis et éclairages d’experts et de bons connaisseurs de la région.
L’opposition a essayé de le faire de façon peu honorable pour des raisons politiciennes au lieu de chercher l’intérêt de la France. Les interventions de MM Sarkozy, Copé, Fillon et de Mme Kosciusko-Morizet ne sont pas dignes de personnes qui entendent jouer un rôle dans la politique du pays. Celle-ci est, en affaires internationales et depuis le Général de Gaulle, de laisser les peuples disposer eux-mêmes de leur destin et de respecter la légalité internationale représentée par l’ONU.
L’opinion publique française, d’après les sondages d’opinion, est hostile à toute intervention militaire, sans doute instruite par les chaos qui ont résulté des précédentes dans le monde.
A juste titre d’ailleurs, puisqu’une telle intervention est impossible du fait des vetos de la Chine et de la Russie au Conseil de Sécurité qui ne changeront pas de position (il est ridicule de demander au Président français d’aller à Moscou convaincre Poutine) car, en Syrie ils défendent un régime allié, et non une personne ou un clan, associé à leurs intérêts stratégiques, dénonçant l’hypocrisie qui consiste à armer massivement des rebelles syriens et étrangers au nom de la démocratie, pour renverser en fait un régime qui, allié de l’Iran et des chiites du Liban et d’Iraq, s’oppose à la domination américaine et sunnite des arabes du golfe hostiles. Contrairement à la désinformation véhiculée journellement, s’il existe des haines féroces anciennes et nouvelles de clans sunnites envers le clan alaouite, le régime a des soutiens importants dans les nombreuses minorités ethniques et confessionnelles, ainsi que dans une forte composante de la population sunnite qui craint que son départ n’entraîne un chaos meurtrier , à la libanaise ou l’iraquienne.
Il est d’ailleurs certain qu’un départ forcé de Bachar El Assad entraînerait des massacres vengeurs qui auraient des répercussions sur tous les pays voisins.
Pour tenter de sortir de cette crise, face au blocage diplomatique actuel, et en l’absence d’opération militaire, il faut chercher un compromis entre le régime et l’opposition, comme ont essayé de le faire Russes et Chinois, en cessant de contrer aussi vulgairement leurs positions, à l’instar de Mme Clinton, et en priant les pays du Golfe qui financent et arment les rebelles, dont une partie désormais importante est constituée de combattants du djihad international (au moins 10 nationalités ont été recensées) liée directement ou indirectement à la nébuleuse terroriste d’Al Qaïda, de cesser d’alimenter la guerre. Les services spécialisés américains qui ont favorisé de diverses façons cet armement des rebelles commencent d’ailleurs à ne plus savoir à qui les armes parviennent et s’en inquiètent.
Avec l’aide des Russes très influents en Syrie, on peut obtenir des engagements du régime de mettre en oeuvre les réformes souhaitées, qui sont déjà prévues, à condition que le calme s’instaure à nouveau. L’Iran ne devrait pas être écarté comme il l’est car une sortie de crise durable ne peut se faire sans utiliser son poids dans la région, aujourd’hui et dans l’avenir.
En dehors de telles négociations, on s’orienterait vers un affrontement entre l’Amérique et ses alliés d’un côté, la Russie et la Chine et les nombreux pays qui les approuvent de l’autre, qui pourrait prendre des dimensions dramatiques, la pauvre Syrie devenue le théâtre de combats furieux et incessants, pierre d’achoppement d’une opposition d’un monde contre un autre.
Une opération humanitaire comme vient de le faire la France en Jordanie est une bonne et utile chose pour porter secours aux malheureux Syriens qui ont dû fuir les combats, à condition qu’elle se limite à cette action charitable fidèle à notre tradition. Un regard attentif doit être porté sur le Liban voisin qui a accueilli de nombreux réfugiés, notamment chrétiens, mais aussi hélas des combattants de tous bords. La sensibilité du Liban aux évènements de Syrie est extrême et les messages que nos amis libanais nous envoient doivent être écoutés.

Alain Corvez 15 août 2012
Alain Corvez.
Conseiller en stratégie internationale
9 rue Galilée,75116 Paris
Tel/fax : 33 (0)1 40 70 97 30

 

3° . 

En cette époque de décadence avancée de l’Occident manifestée par le renversement des valeurs (le mal est devenu bien : bombardements humanitaires, etc...), les violations allègres du droit international (assassinats ciblés, torture et arrestations arbitraires et politiques), la destruction ou déstabilisation de petits pays non alignés et stratégiques ou riches (Yougoslavie, Irak, Afghanistan, Lybie, Syrie, pays d’Afrique, etc), les anathèmes hystériques et menaces verbales indignes de diplomates (Fabius, Hilary et Halde) et naturellement la trahison générale de nos "élites" qui dépouillent leurs peuples respectifs au profit de moins de 1% de banquiers et multinationales, incitent au racisme, rognent peu à peu nos libertés et nous préparent une guerre internationale pour faire du profit et résoudre les problèmes économiques qu’ils ont créés de toutes pièces et les problèmes sociaux qui en découlent, en cette époque, donc, comparable à celles qui ont précédé les deux guerres mondiales, c’est normal que les tenants du système s’énervent.
L’historienne Annie Lacroix-Ritz l’explique très bien dans ses vidéos:http://www.bing.com/videos/search?q=Annie+Lacrog-,Riz+vid%c3%a9os&...
Saviez-vous que le régime de Vichy n’a pas eu besoin de faire des lois anti-sociales et racistes ? Daladier les avait toutes fait voter avant... Toutes les lois utilisées pendant Vichy datent de la république de Daladier... Incroyable n’est-ce pas ? C’est ce qui est en train de se produire actuellement.
Elle est communiste mais comme elle dénonce la dérive actuelle, elle est traitée de fasciste par les chiens de garde (les vrais fascistes, on traite toujours les autres de ce qu’on est) du Système (qui court à sa perte d’ailleurs dans une folie autodestructrice) comme tous ceux qui en dénoncent un aspect ou un autre. Je ne les cite pas, vous les connaissez.
La puissance (assise sur des lois qui sanctionnent les délits d’opinion comme les lois mémorielles), la virulence et l’impunité (la LDJ par ex interdite même en Israël) de ces chiens de garde terrorise à juste titre les gens normaux, comme le Macchartisme terrorisait tous les Etasuniens (en se servant à l’époque de l’accusation de communiste) et réussissait à étouffer toute critique. On est est là .
Moi aussi j’ai peur de dire ce que je pense, d’autant plus que la gauche n’est plus une gauche sociale et patriote elle est devenue un chien de garde du système atlanto-sioniste et c’est parfois hélas le FN qui exprime des positions traditionnellement de gauche...Tout est mélangé. C’est exprès évidemment pour que les gens ne sachent plus à quel saint se vouer. Pendant ce temps, la synarchie avance ses pions.
Et pourtant il faut choisir son camp. Et je ne crois pas qu’il y ait moyen d’éviter de se retrouver dans le camp des pestiférés du système (même ceux qu’on n’aime pas trop) car être désigné comme la bête à abattre par le système signifie désormais qu’on est dans le bon camp, dans celui de la Résistance.
Je suis contente que LGS entre franchement en Résistance et je vous en admire encore plus. J’essayerai de vous soutenir autant que ma lâcheté me le permettra...

 

4° . 

Maxime Vivas :

Le pire c’est qu’il y croit et qu’il m’annonce tranquillement que la suite viendra : "Attendez-vous à de mauvaises nouvelles ".


Ornella Guyet souhaiterait poursuivre sa cabale dans une émission TV ?
Je ne suis pas sûre que ce soit elle parmi la petite clique qui s’éclate dans cette émission radio, ce qui me parait par contre évident, c’est qu’ils s’éclatent comme des petits fous. Pourquoi s’arrêteraient-ils ?
Alors...
1- il y a des personnes investies pour des causes, qui se bougent, et qui ne critiquent pas les versions officielles sur le net pour le plaisir de critiquer, mais parce que dans leur vie réelle ils ont déjà expérimenté pourquoi on ne peut pas toujours faire confiance aux médias marchandisés et que le net est une opportunité pour rendre compte de ces expériences et inviter à la réflexion.
2- Ces "bougeurs" ne sont pas des "meneurs" mais depuis quelques années ils sont suivis par beaucoup plus de personnes que les journaleux des médias officiels, et cela pourrait avoir un impact sur l’opinion publique. D’où une peur de la part des "spécialistes" ayant pignon sur rue et soutenus par les big-boss de se faire piquer leur petit dèj, et de ne plus avoir le contrôle. J’ai écouté à ce propos le discours de Gérald Bronner sur Sud Radio et France Inter (émissions contre les "complotistes" et "conspirationistes" à la mode en ce moment) : il semble regretter que "monsieur tout le monde" ne soit pas stupide et ait accès à une "mutualisation des connaissances et arguments" sur le Net, qui remet en cause sa confiance en des experts ou spécialistes, ou en l’information officielle (il site l’exemple de la campagne H1N1).
3- Connaissant l’enjeu de la guerre des médias, certains agents sont envoyés sur le front, infiltrent, détournent, diffament, d’autres colportent le discrédit monté contre les sites les plus potentiellement "dangereux" à l’info politiquement correcte, juste pour "correspondre au support" et en se passant de se coltiner une trentaine de pages pour vérifier et faire une synthèse (comme l’explique Assange ici si j’ai bien compris).
Bon tout ça on le sait, d’ailleurs quelques méthodes ont été listées ici :


Écartez vos adversaires en leur donnant des surnoms et en les ridiculisant. Cela est aussi connu comme étant le stratagème " attaquer le messager ", bien que d’autres méthodes soient des variantes de cette approche. Associez les adversaires avec des noms peu flatteurs comme " fou ", " partisan de droite ", " libéral ", " partisan de gauche ", " terroriste ", " adorateurs de complots ", " radicaux ", " miliciens ", " racistes ", " fanatiques religieux ", " déviants sexuels " et bien d’autres. Cela permet d’empêcher les autres d’éventuellement s’associer à vos adversaires de peur de se faire traiter de la même façon et vous évitez donc de parler des vrais problèmes.(...)
De telles tactiques incluent la diffamation, la calomnie, les menaces, devenir proche d’activistes mécontents ou concernés un minimum par la cause pour les persuader (via des tactiques psychologies décrites ci-dessus) de se tourner contre le mouvement et de donner de faux témoignages contre leurs anciens collègues(...)
Utilisez des mots comme " théoricien de la conspiration "(...)Soyez bien certains d’utiliser des verbes et des adjectifs forts lorsque vous caractérisez les accusations et défendez le gouvernement " plus raisonnable " et ses défenseurs. Vous devez faire bien attention à éviter les débats ouverts avec toutes les personnes que vous avez ainsi calomniés.


4- Les victimes sont intimement indignées. Le sentiment d’être accusé de ce qu’on n’a pas fait, ou peu fait, par ceux qui en ont fait dix fois plus est déjà assez rageur, celui d’être traité de raciste alors qu’on ne l’est pas peut ressembler à un coup de poignard dans le coeur.
Je pense à une de mes amies, à qui je racontais le mois dernier que les deux nations qui avaient voté pour le blocus de Cuba étaient les USA et Israël. Elle est d’abord restée silencieuse et puis a répondu "évidemment, Israël est un état d’Amérique !" Elle est d’autant plus au courant et serait assez choquée d’être traitée d’antisémitisme pour cela qu’elle est elle-même... juive. :)
5- la clique missionnée dans la chasse aux sorcières, telle qu’elle m’apparaît dans l’émission radio citée plus haut (sonsenlutte), n’est pas investie dans une cause qui l’importe, je veux dire par là , même si elle s’affiche en libertaires outrés d’être amalgamés à des sites qui "dérivent" parce qu’ils remettent en question le message, ce n’est pas du tout ce que j’en ressens en écoutant les intonations de leur voix. J’entends juste des personnes qui s’amusent follement de leur chasse, comme des prédateurs qui ont trouvé de quoi s’éclater et peu importe pour quoi ou contre quoi, et j’imagine que plus leurs victimes montreront à quel point elles s’en offusquent, plus ils vont se marrer.

 

5° . 

Il est temps pour l’équipe de Charlie - Hebdo de lire au delà de leur pipi-caca de bazar l’article sur la Syrie de M.Alain Chouet ( Directeur du Service de renseignement de sécurité à la Direction générale de la Sécurité extérieure de 2000 à 2002 ).
Article complet : http://www.les-crises.fr/la-situation-en-syrie-chouet/
Partir de cette analyse -ci serait il me semble le B.A BA pour débuter un véritable débat, non ?
Que pense Charlie - Hebdo & Caroline Fourest du soutien des USA aux Frères musulmans et au Wahhabisme dictatorial qui étend partout son emprise ? Que pensez du soutien de BHL à Al-Qaïda, aux fondamentalistes musulmans et autres Salafistes ? Que pensez de la presse aux ordres qui a soutenu partout les thuriféraires de la charia qui ensanglantent la Libye et détruisent le Mali ?
Allo Charlie Hebdo ? La lobotomie US des "néocons" vous aura à ce point là décérébré ? Si le docteur Choron revenait, ça lui trouerait le cul !

#85170 

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