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Le blog de Lucien PONS

DE FRANCOIS I A FRANCOIS II Modeste contribution à l’histoire des monarques républicains en France

16 Janvier 2016 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La France, #AMERIQUE, #l'Allemagne, #La Russie, #La République

 

 

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Bulletin n° 300 - semaine 51- 2015

 

DE FRANCOIS I A FRANCOIS II

Modeste contribution à l’histoire des monarques républicains en France

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Le texte que nous diffusons s’inscrit dans un contexte historique et stratégique particulier. Daté de 1985 il est signé par deux militants allemands  du MARXISTICHE GRUPPE, groupe de la nouvelle gauche issu du mouvement étudiant des années 68,  et n’a connu en France qu’une diffusion confidentielle.

Son intérêt réside dans le fait que deux hommes politiques français importants y sont nommés et visés. L’un est François MITTERRAND  dont le second président de la république issu du PS FRANCOIS HOLLANDE s’avère être un héritier inquiétant , au point que l’on peut parler d’une véritable lignée dynastique de FRANCOIS I à FRANCOIS II, la différence étant que la premier a fait un parcours politique de droite à gauche , de Vichy au PS et l’autre fait sous nos yeux le chemin inverse.

 L’autre personnage est Laurent Fabius, cet ancien « plus jeune premier ministre de France » devenu le ministre des Affaires étrangères qui soutient les gouvernements les plus réactionnaires de la période : Ukraine, Turquie, Arabie Saoudite, Qatar, Israël.

En matière de relations internationales, la période est marquée par « la crise de euromissiles ».

En 1977, l’URSS décide d’installer sur son territoire à l’ouest de l’Oural des nouveaux missiles de moyenne portée SS20. Ces missiles ne peuvent pas atteindre les Etats-Unis donc ne sont pas concernés par les accords de limitation des armes nucléaires SALT I conclus entre les USA et l’URSS. Par contre ils peuvent atteindre l’Europe de l’Ouest. La France de Giscard ne réagit pas, protégée qu’elle est par sa force de frappe dissuasive  et le premier ministre Raymond Barre se contente de dire que l’arme nucléaire française est destinée à protéger le territoire français, rien de plus.  La réaction de la RFA est à l’opposé puisqu’elle ne dispose pas d’une  protection nucléaire propre qui lui est interdite par les accords de fin de seconde guerre mondiale  qui ont rangé l’Allemagne dans le camp des agresseurs. Elle y est toujours. Le chancelier Schmidt sonne le tocsin aux Etats-Unis et va obtenir l’installation sur le territoire de la RFA par les Etats-Unis de missiles Pershing à tête nucléaire d’une portée équivalente à celle des SS20.  De ce fait toute la partie occidentale de l’URSS se trouve sous la menace directe de missiles nucléaires US.

Si elle rassure le gouvernement allemand qui croit dur comme fer que l’URSS est un agresseur en puissance, cette installation donne à réfléchir à de nombreux citoyens allemands qui comprennent que si d’aventure la guerre froide passait à une phase chaude, les Etats-Unis et l’URSS s’affronteraient avec des armes nucléaires sur le sol allemand. Prend alors naissance en RFA un très fort mouvement pacifiste le « FRIEDESNBEWEGUNG » qui va mettre en avant un mot d’ordre qui terrorise les dirigeants occidentaux «  Plutôt rouges que morts »  en bref plutôt se réconcilier pacifiquement avec la RDA même s’il faut accepter un régime socialiste (les allemands de l’ouest savent que la RDA est le pays le plus moderne du bloc de  l’Est et qu’on y meurt pas de faim).

Le dirigeant occidental qui va combattre le plus vigoureusement cette orientation pacifiste  s’appelle FRANCOIS MITTERRAND. Sa leçon n’est pas appréciée par les auteurs et par le FRIDENSBEWEGUNG en général puisqu’elle peut se résumer ainsi « Nous vous préférons morts que rouges », propos évidemment implicite mais qui annonce la politique antirusse actuelle de FRANCOIS II et de l’OTAN, politique qui est la poursuite dans un tout autre contexte idéologique et politique de la politique anti soviétique de l’époque. 

La suite de l’histoire est connue. Reagan lance en 2003 son INITIATIVE DE DEFENSE STRATEGIQUE  pour impressionner la direction soviétique et en 1987 l’URSS et les Etats-Unis signent en 1987 les accords SALT II qui conduisent au démantèlement des bases de SS20 et des bases de PERSING.  La crise des euromissiles est terminée.

 

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LE MONDE LIBRE VEUT LA GUERRE

KARL HELD / THEO EBEL

RESULTATE VERLAG 1985

PREFACE

Qui s'étonnera que le présent livre, dont la version allemande a été publiée dans la collection «Abweichende Meinungen» (Opinions dissidentes)*, rompe également avec tout ce qui a cours dans l'opinion publique française? Que ce soit en Allemagne ou en France, personne ne veut «croire» à la volonté occidentale de faire la guerre, Rien n'y fait: qu'on prenne connaissance quotidiennement des derniers préparatifs dans les journaux, qu'on connaisse l'arrogante «fermeté» dont font preuve nos hommes politiques ou qu'on sache que la «division de l'Europe» ne peut être «surmontée» pacifiquement. En République fédérale allemande, tout un mouvement de la paix veut garder sa bonne opinion des hommes politiques en déployant tous ses efforts à les convaincre qu'ils ne doivent pas stationner les euromissiles car ... personne ne peut vouloir la guerre - ce qui est d'une absurdité évidente. En France où depuis des lustres on a fait la paix avec la bombe parce qu'on la sait dans les «bonnes mains» du Président responsable de la guerre et de la paix, de telles formes sophistiquées de la soumission sont superflues. Les Français ont donc «leur» force de frappe et les Allemands «leurs» Pershings, leur Bundeswehr et leur mouvement de la paix. En outre, les deux peuples disposent d'hommes politiques capables qui ne perdent jamais de vue leur mission commune: «défendre les valeurs humanistes, les libertés qui sont à la base de l'Alliance atlantique». En musique d'accompagnement, il est présenté au contemporain des débats nationalistes sur le «neutralisme allemand» (en France) ou le «gaullisme de Mitterrand» (en Allemagne) qui sont aussi intéressants qu'abêtissants parce qu'ils impliquent un présupposé soi-disant évident dont on a tout lieu de s'effrayer: l'acceptation unanime des buts de l'alliance dans les pays occidentaux. Notre livre décevra beaucoup les amateurs de ce genre de jeu intellectuel en ne relevant que les différences 'minimes entre la «Nachrüstung» (le déploiement des euromissiles) et la «loi de programmation militaire», entre la Sparpolittk» (politique d'austérité) de Bonn et la «politique de rigueur» de Paris, entre le consensus national» pratiqué de chaque côté du Rhin.

Ce n'est plus aujourd'hui une nouvelle sensationnelle, mais une évidence banale que les variantes nationales de la remise à l'ordre, tant en politique intérieure qu'en politique extérieure, ne contrecarrent pas l'impératif supranational de l'Alliance atlantique, mais sont au contraire à son service. La France indépendante et socialiste en est un exemple frappant.

1. «Au sein de l'Alliance atlantique, la France poursuit sa propre politique»; voilà la sacro-sainte définition du «rôle» français dans le monde! Tout bon Français a appris à apprécier hautement l'indépendance de son Etat en politique extérieure et il sait tout aussi bien qu'il ne doit pas la confondre avec le neutralisme. En effet, l'indépendance n'est rien d'autre que l'argument français en faveur de l'OTAN qui constitue, à l'encontre du «bloc monolithique» de l'Est une «alliance entre pays libres». Ainsi se déclare-t-on partisan de l'alliance parce qu'on exerce sa mission globale - l'exportation tous azimuts de la liberté et de la démocratie - en tant que «vocation» française et que la répartition des tâches entre partenaires «nous» permet d'occuper (en Afrique ou au Proche-Orient) un créneau de la première puissance mondiale. En même temps, on est particulièrement fier de poursuivre les objectifs planétaires de l'Occident, non par simple discipline envers l'Alliance et pour ainsi dire à contrecœur, mais de son propre chef, avec ferveur et conviction. Ainsi le Président français se présente-t-i1 comme le défenseur le plus fervent des idéals du camp occidental « liberté, dignité, droits de l'homme» - et se permet parfois avec son arrogance impérialiste de traiter ses partenaires de simplistes maladroits (les Américains au Nicaragua) ou de lâches sans principes (les Allemands au sujet du stationnement des euromissiles). C'est pourquoi aucun Français n'est choqué de voir Mitterrand se recommander au Conseil Atlantique à Paris ou au Président américain en Normandie comme l'allié le plus fiable - l'essentiel est qu'il formule le programme de guerre de l'OTAN, «étendre dans le monde, envers et contre tout, les pouvoirs de la liberté» (Mitterrand à Washington), comme l'héritage national de la Révolution française et de la Résistance.

2. Ce n'est pas seulement depuis les licenciements en masse dans la sidérurgie ou depuis l'instauration de Fabius en tant que Premier ministre, mais depuis l'élection historique de Mitterrand que le «changement» n'implique pas la «rupture avec le capitalisme», mais sa «modernisation». Le critère que le «socialisme à la française» a repris du gouvernement précédent, lui reprochant de l'avoir négligé, n'est rien d'autre que la compétitivité du capital français. Etant donné que les principaux succès apportés par l'adaptation au marché mondial ont été des faillites, le chômage et l'inflation, le gouvernement de gauche mobilise dans le même but «toutes les énergies dans un grand élan national»: des capitalistes, il exige la création d'emplois rentables (ce qui n'exclut pas les faillites!); des ouvriers, il exige qu'ils soient disposés, par solidarité et sans considération de salaire, à augmenter leur rendement (ce qui sous-entend les licenciements !); et de lui-même, il exige des restrictions budgétaires tout en sachant faire la distinction entre sécurité sociale et sécurité nationale (c'est pourquoi l'inflation est garantie!). Et l'opinion publique, comment réagit-elle? Bien que ou plutôt parce qu'il est évident que le «renouveau national» de Mitterrand ne demande au peuple que des sacrifices, il est de bon ton lorsqu'on est à gauche d'exiger la poursuite encore plus conséquente de cet objectif brutal tout en reprochant au Président que les mesures philanthropiques déjà prises sont en contradiction avec son but initial. Tandis que le parti communiste propage ainsi le mensonge ô combien pro-ouvrier que le programme socialiste d'appauvrissement pourrait être réalisé avec moins de sacrifices, l'opinion publique régnante, pleine d'admiration pour la fermeté de Mitterrand, claironne depuis longtemps la vérité sur le «socialisme à la française»: il est le seul à pouvoir exiger des masses ouvrières autant de sacrifices, de solidarité et de nationalisme. Dans cette mesure, il prépare de façon remarquable à la guerre qui n'exige plus que patriotisme et esprit de sacrifice.

Il  en est de même en France comme partout à l'Ouest: les gouvernements ont décidé de réaliser la mission historique mondiale de l'Alliance Atlantique, et le peuple qui en fait les frais s'entraîne à l'altruisme national. Toute opposition a disparu et là où en apparence un petit doigt se remue - voir le PCF, voir les Verts - cette critique se réduit à un nationalisme pur et simple. Que les ouvriers n'ont pas de patrie - personne ne veut plus croire ce jugement de Marx; qu'un Français ou un Allemand ou un Américain doive, par contre, s'employer au succès de «son» Etat et de l'Occident - voilà une folie patriotique qui, aujourd'hui, ne connaît plus de frontières ... 

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