Vendredi 24 juin en tout cas, en bonne place dans l’ordre du jour de la séance plénière de l’assemblée régionale, les conseillers étaient conviés à adopter une délibération qui pose que la Région « a la volonté de reconnaître et soutenir la diversité des langues pratiquées sur son territoire et des cultures originales qui leur sont liées ».
Non seulement le rapporteur a parlé « d’opportunité pour le développement personnel de tous (les) habitants » à propos du bilinguisme français/langues régionales, mais encore le texte parle-t-il de ce bilinguisme là comme « élément du développement économique, donc de l’emploi ».
Enfin, la délibération évoque la mise en œuvre « d’un programme d’actions concrètes fondé sur les axes suivants : faciliter l’accès à l’enseignement pour tous les jeunes qui souhaitent pratiquer une langue régionale et connaître la culture qui l’inspire et renforcer le soutien aux initiatives artistiques et culturelles dont la vocation est d’étudier notre patrimoine immatériel » etc.
En coopération avec les autres collectivités
Elle affirme aussi que « l’ensemble des acteurs oeuvrant dans le domaine des langues et cultures régionales sera associé à l’orientation et à la réalisation de ce programme ». Mais, conseillons le tout de suite, les responsables associatifs devraient se libérer pour assister à la mise en place de la « Conférence permanente des arts et de la culture » que Provence Alpes Côte d’Azur crée ce jeudi même à Marseille.
En effet, compte tenu des liens apparemment étroits que l’équipe de M Estrosi a établi avec un des acteurs associatifs, porteur d’un projet d’Observatoire de la Langue Provençale très bien aidé financièrement, et organisateur d’une manifestation arlésienne très courue par les candidats aux Régionales de la fin 2015, il sera utile de vérifier que tous les acteurs associatifs auront le même poids dans cette balance-là.
Quels associatifs seront sollicités par le Conseil Régional ?
Il sera intéressant à cet égard de voir comment seront traités les principaux mainteneurs, : Le Félibrige et l’Institut d’Estudis Occitans, rassemblés au sein du Forum d’Oc.
La rédaction de la délibération n° 12 du 24/06/2016 est un modèle d’équilibre sur ce plan. L’exposé des motifs parle de plusieurs langues – provençal, gavot, nissard – mais pose aussi que cette particularité linguistique « est la spécificité de notre région dans l’espace de la langue d’oc ». Un singulier auquel sont allergiques une partie des « interlocuteurs » sans doute sollicités à partir de jeudi par la Région.
Alors ? Qui participera verra…Et, probablement, qui regardera ailleurs se trouvera dépassé.