Invitation à la fête de l'indépendance de la Grèce et des autres nations, place de la Nation à Paris le 25 mars 2018 .
Invitation à la fête de l'indépendance de la
Grèce et des autres nations,
place de la Nation à Paris le 25 mars 2018 .
Le 25 mars 2018 diverses organisations grecques [ΠΛΑΤΦΟΡΜΑ ΠΟΛΙΤΙΚΟΣ ΔΙΑΛΟΓΟΣ (Plate-forme Dialogue Politique), METΩΠΟ ΓΙΑ ΜΙΑ ΕΛΕΥΘΕΡΗ ΕΛΛΑΔΑ (Front pour une Grèce libre), et ΔΕΠΟΛ (Union Démocratique de citoyens)], lancent un appel pour alerter les peuples européens sur le sort réservé à la Grèce et au peuple grec.
Les organisations - CLN (Comité de Libération Nationale), Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR et le RPS FIERS (Rassemblement du Peuple Souverain pour une France Indépendante Et une République Sociale) – ont répondu (comme en 2017) à cet appel et lancent des invitations aux organisations politiques syndicales et associatives pour marquer notre solidarité avec ce peuple martyr.
En parfaite coopération avec les grecs, nous organisons un rassemblement place de la Nation à Paris le 25 mars 2018.
Ce sera une réunion statique de 10h à 14h pour soutenir le peuple grec à l’occasion de l‘anniversaire de la fête d’indépendance de la Grèce.
Notre rôle est d’informer sur la situation alarmante imposée au peuple grec par la troïka. Mais pour apprécier la vitalité de ce peuple, qui est à l’origine du concept de démocratie garantie par la charte de l’ONU, nous privilégions le côté festif. Le titre de la manifestation en témoigne :
Fête de l’indépendance : de la Grèce aux autres nations
Après des prises de paroles de responsables grecs et français sur les thèmes suivants : L’indépendance, la paix et l’intégrité territoriale des états, cette journée festive se terminera par un sirtaki géant !
Ce pays, berceau de la culture occidentale, est le laboratoire de toutes les expérimentations ultralibérales destinées à soumettre les peuples et à détruire les états-nations.
Répondre à cet appel c’est donc défendre les peuples du continent européen et plus largement défendre tous les peuples du monde, menacés par cette folie ultralibérale. À l'ère où le capitalisme sans frontières écrase tout sur son passage, et où nos dirigeants optent pour une « mondialisation » au bénéfice unique des banques et des multinationales, on nous présente l'éclatement de nos États comme un phénomène naturel et inéluctable. Au même moment, on nous martèle que les « minorités » (ethniques, raciales ou religieuses) de l'Europe « se réveillent », que leurs revendications identitaires sont légitimes, entrainant le morcellement de l'État souverain dont elles font partie.
Notre démarche est aussi d’alerter nos concitoyens sur le sort qui est réservé à la France et aux français. Ceux qui dirigent le monde et particulièrement ceux qui dirigent l’Union européenne réservent à la France et aux français – de même pour les autres états-nations et pour les autres peuples - le même sort que celui réservé à la Grèce et aux grecs. Le tristement célèbre Wolfgang Schaubble, actuel président du Bundestag et anciennement ministre allemand de l’économie a dit « la France serait contente que quelqu’un force le Parlement à voter des réformes difficiles ». Ces quelques mots révèlent la volonté étrangère d’imposer à la France la potion ultralibérale.
Dire que la situation sociale et économique en France est devenue médiocre voire périlleuse apparait hélas comme un lieu commun. Notre pays s'enfonce dans une crise majeure. Personne ne peut dire le contraire. Mais que s'est-il passé pour qu'une grande nation comme la nôtre en arrive à cette extrémité?
Nos gouvernements successifs, sous la direction de l'Union européenne, ont fait le pire choix : la politique ultralibérale de l'école de Chicago. Les traités européens ont obligé les états à réduire ou à faire disparaitre leurs services publics. Les Recommandations de Bruxelles qui arrivent sur le bureau du chef de l'état tous les 6 mois imposent l’agenda des contre réformes.
http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:12008E106:FR:HTML
Que sont devenus en France les transports, la poste, l'énergie, l'hôpital, l'école, l'Université, la recherche..? Le chômage, les inégalités d'accès aux soins, à l'éducation, au logement, à la culture, au loisir...expriment une paupérisation généralisée et les dernières lois qui viennent d'être votées ne vont qu'aggraver la situation. La suppression de la sécurité sociale est en route. L’hôpital public en France est menacé comme tous les services publics ; la suppression de 22000 postes et de 16 000 lits dans les hôpitaux en 2017 témoigne de l'ampleur de l'attaque.
Le pays est privé de politique monétaire avec la monnaie unique, le parlement français n'est plus maitre de son budget ni de ses lois. Par exemple (art. 106 du TFUE) « Les traités de l'UE ont pour but d'ouvrir les services publics à la concurrence ».
Sans notre indépendance, il n’y a aucune autre politique économique et sociale possibles. Que deviendront nos vies avec l’ubérisation de la société française, la fin de la protection sociale, du code du travail et une précarisation permanente de l’emploi?
Nous vous invitons à vous joindre à cette manifestation. Nous pouvons, si nous sommes nombreux, la transformer en un appel pour la libération des peuples.
Bien cordialement.
Lucien Pons. Président de l’association CNR « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR »
LA GRÈCE SOMBRE DANS LE DÉSASTRE
par Christina Komi (enseignante chercheur franco-grecque)
L’usage du terme « Macédoine » et la question de la dénomination officielle du petit pays situé au sud de l'ex-Yougoslavie est une situation politique –certes pas la seule-- qui n'a pas reçu ces vraies dimensions de la part des médias en France. Si la question du nom de ce pays, composé en grande partie d'albanais, de bulgares et de serbes, et de sa reconnaissance de la part de la Grèce sous le même nom que la province limitrophe grecque, est revenue ces derniers temps en première page de l'actualité en Grèce, c'est parce qu'il y a une urgente pression de l'Empire qui souhaite en finir rapidement afin de pouvoir intégrer le nouvel État balkanique dans l'Otan. Ceci lui permettra de fermer définitivement les portes à un éventuel accès de la Russie en Méditerranée.
Étant donné l'extrême faiblesse de la Grèce en ce moment, pays sans souveraineté, hypothéquée dans tous les sens, mise sous la main de la Troika et des vautours, et « gouvernée » par des marionnettes, des traitres qui sont prêts à tout jeter aux charognards, on peut sentir déjà, le démembrement final venir : l'amputation territoriale.
Le régime grec actuel, pareillement aux précédents, est complètement incapable de se montrer à la hauteur des circonstances, pire encore, il bafoue sans cesse les indications que le peuple grec lui donne : du grand NON aux plans de la Troika du 5/7/15 (qui s'est transformé par Tsipras en oui en une nuit), au sabotage des grandes manifestations de Thessalonique du 21/1/18 (500.000 personnes) et d'Athènes (4/2/18 : 1.500.000 personnes) où le peuple s'est prononcé contre la cession du nom « Macédoine », ce régime laisse aujourd'hui sans réponse les provocations de la Turquie. Dans le sud-est de la mer Égée : un nouvel épisode de provocation sur les îles rocheuses d'Imia, ainsi que la piraterie des forces marines turques dans la Zone Économique Exclusive chypriote… La Turquie, en même temps qu'elle fait la guerre en Syrie, attaque les pays côté ouest, dans la perspective de gagner de l'espace vital en mer.
Avec Tsipras et son ministre de défense (P. Kammenos) muets et, pire encore, disparus aux jours où leur présence était indispensable, c'est l'ambassadeur actuel des Etats Unis à Athènes, Geoffrey Pyatt –oui, ce même qui était ambassadeur en Ukraine lors de la révolte, du coup d'État et de la prise du pouvoir par des nazis, qui a mené à la plus grande crise entre l'Ouest en la Russie des derniers 30 ans– qui s'est déplacé à Ankara pour décider quel sera le sort des grecs et des chypriotes...
Les différents articles en PJ, ainsi que la vidéo de la manifestation d'Athènes avec les paroles d'une citoyenne grecque --qui pose le contexte de la destruction galopante de la Grèce en tant qu’État nation-- montrent les enjeux géopolitiques actuels dans les Balkans, région qui a été la mèche de flamme des 2 guerres mondiales ainsi que des atrocités du démembrement de la Yougoslavie. Apparemment, tout cela est loin d'être fini...