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Le blog de Lucien PONS

A l’intérieur du programme secret d’Israël pour soutenir les rebelles syriens – Politique étrangère. Par Elizabeth Tsurkov

11 Septembre 2018 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Europe supranationale, #AMERIQUE, #L'OTAN., #La Russie, #La Syrie - La Libye - l'Iran -, #Terrorisme, #La guerre, #La guerre en Syrie - depuis le 20 août 2013, #Israël - palestine - Moyen-Orient, #Daesch

     foreignpolicy.com

 

A l’intérieur du programme secret d’Israël pour soutenir les rebelles syriens – Politique étrangère

(Inside Israel’s Secret Program to Back Syrian Rebels – Foreign Policy)

Par Elizabeth Tsurkov

 

| Septembre 6, 2018

 


Israël a secrètement armé et financé au moins 12 groupes rebelles en Syrie du Sud qui ont aidé à empêcher des combattants soutenus par l’Iran et des militants de l’Etat islamique de prendre position près de la frontière d’Israël ces dernières années, d’après plus que deux douzaines de commandants et de membres ordinaires de ces groupes.

Les transferts militaires, qui se terminèrent à la fin juillet de cette année, comprenaient des fusils d’attaque, des machines de fusils, des lanceurs de mortiers et des véhicules de transport. Les agences de sécurité israéliennes ont délivré les armes par trois grilles connectant les Hauteurs du Golan occupées par les Israéliens à la Syrie – les mêmes passages qu’Israël employait pour délivrer de l’aide humanitaire aux résidents de la Syrie du Sud souffrant depuis des années de la guerre civile.

Israël a aussi fourni des salaires à des combattants rebelles, payant chacun d’eux de +/- $75 par mois, et fournissait de l’argent supplémentaire aux groupes qui achetaient des armes sur le marché noir syrien, d’après les rebelles et les journalistes locaux.

Les payements en même temps que le service qu’Israël recevait en retour, ont créé une attente parmi les rebelles qu’Israël intercéderait si des troupes loyales au Président Bashar al-Assad essayaient d’avancer en Syrie du Sud.

 

Quand les forces du régime soutenues par le pouvoir aérien russe ont précisément fait cela cet été, Israël n’est pas intervenu, laissant les groupes rebelles se sentir trahis.

« C’est une leçon qu’on n’oubliera jamais au sujet d’Israël. Il ne se soucie pas des …des gens. Il ne se soucie pas d’humanité. La seule chose dont il se soucie, ce sont ses propres intérêts, » a dit Y…un combattant d’un des groupes, Forsan al-Jolan.

Israël a essayé de garder secret ses relations ave les groupes. Alors que certaines publications les ont rapportées, les interviews de Politique étrangère menées avec des membres de milice pour cette histoire fournissent le récit le plus détaillé  du soutien d’Israël pour les groupes. Tous les combattants ont parlé à condition que leur nom et leurs factions ne soient pas révélés.

La quantité d’armes et ‘argent qu’Israël a transféré aux groupes – comprenant des milliers de combattants – est petite comparée aux montants fournis par d’autres pays impliqués dans la guerre civile de 7 ans, incluant le Qatar, l’Arabie saoudite, la Turquie et les Etats-Unis. Même au sommet du programme israélien d’assistance, cette année, les commandants rebelles se sont plaints que c’était insuffisant.

 

Mais l’assistance est significative pour plusieurs raisons. Elle marque un moyen de plus qu’Israël a essayé pour empêcher l’Iran de retrancher sa position en Syrie – en  même temps que des frappes aériennes sur des campements iraniens et une pression politique d’Israël a porté via la Russie, le principal courtier au pouvoir en Syrie.

Cela soulève aussi des questions sur l’équilibre de pouvoir en Syrie alors que la guerre civile finalement serpente. Avec les forces iraniennes qui ont aidé Assad à battre les rebelles ne montrant aucun penchant pour quitter la Syrie, le potentiel pour le pays de devenir une situation explosive entre Israël et l’Iran paraît imminent.

Un porte-parole de l’ambassade israélienne à Washington a décliné tout commentaire pour cette histoire..

Israël a commencé à armer des groupes rebelles avec l’Armée libre syrienne en 2013, incluant des factions dans Quneitra, Daraa, et les zones sud de la campagne de Damas. Les armes transférées à l’époque, étaient surtout des fusils d’assaut M16, fabriqué aux US. Plus tard Israël a changé pour fournir aux rebelles surtout des armes non-américaines  - apparemment pour cacher la source de l’assistance – incluant des fusils et des munitions provenant d’une cargaison iranienne au groupe libanais Hezbollah qu’Israël avait saisces groupes est restée régulière pour un certain temps, mais elle s’est étendue significativement l’an dernier. Israël passa de soutenir des centaines de combattants pour atteindre des groupes comprenant des milliers de rebelles. L’augmentation en assistance a coïncidé avec une modification plus large de la politique d’Israël en Syrie. Après que des appels  à l’Administration US et au Kremlin échouèrent à sécuriser un accord qui assurerait que des milices soutenues par l’Iran resteraient éloignées du sud de la Syrie, Israël a adopté une politique plus agressive.

Sa force aérienne se mit à frapper plus profondément dans le territoire syrien, visant pas simplement des expéditions d’armes individuelles d’Iran au Hezbollah mais aussi des bases iraniennes dans le pays.

Deux des groupes qu’Israël soutenant ont été identifiés publiquement - Forsan al-Jolan (Les Seigneurs du Golan), une faction basée sur la ville frontière de Jubata al-Khashab en Quneitra, et Liwaa Omar bin al-Khattab, basée à Beit Jinn, une ville voisine du Mont Hermon.

Contrairement à d’autres supporters étrangers de l’opposition syrienne, Israël a fait peu d’efforts pour organiser et consolider son programme d’aide. A la place, il s’est apparemment confié à des relations qu’il a développées avec des commandants individuels, dirigeant l’assistance directement à eux.  

D’après des rebelles en Syrie du Sud, ces commandants communiquaient avec des autorités israéliennes par téléphone et les rencontraient occasionnellement face à face dans le Golan occupé par Israël. Quand des commandants changeaient de groupe et de lieu, l’assistance israélienne les suivait. D’un autre côté, quand des commandants étaient tués ou retirés de leur position à cause des luttes de pouvoir internes, l’assistance israélienne à leurs anciennes factions était arrêtée. 

Forsan al-Jolan était le groupe préféré d’Israël. L’an dernier, il a ajouté plusieurs centaines de combattants dans ses rangs grâce à une augmentation du financement israélien, d’après des membres de la faction. Il a aussi servi comme un distributeur d’équipement militaire fourni par Israël pour d’autres groupes. Ceci a permis au groupe d’avoir une influence externe à la fois à Quneitra et le gouvernorat voisin de Daraa.

Israël a aussi fournit un soutien de feu à des factions rebelles luttant contre l’affilié local de l’Etat islamique dans le Yarmouk Basin. D’après des rebelles, des journalistes et des résidents locaux, Israël a lancé des frappes de drones visant des commandants de l’Etat islamique et des frappes de missiles de précision contre le personnel du groupe, des fortifications et des véhicules pendant des batailles avec les rebelles. Israël n’a pas étendu un soutien de feu similaire pour les assauts de rebelles contre les forces du régime.

 Comme résultat de l’assistance humanitaire et militaire d’Israël beaucoup d’habitants de Syrie du Sud en sont venu à le percevoir comme un allié. Des Israéliens ont publié son programme « Bons voisins » en arabe, incluant des opérations humanitaires en Syrie du Sud et un traitement de certains Syriens dans des hôpitaux israéliens.

Y., le combattant de  Forsan al-Jolan, m’a raconté, il y a quelques mois : « Israël est le seul avec des intérêts dans la région et un petit peu d’humanité et il (fournit) une assistance à des civils. »

Mais alors que les troupes loyales  à Assad aidées par les forces russes et iraniennes, ont repris le contrôle de plus en plus de régions de la Syrie, Israël a cherché d’autres moyens pour garantir ses intérêts le long de la frontière.

En juillet de cette année, des autorités israéliennes ont apparemment atteint une compréhension avec la Russie qui a permis pour le retour de forces du régime vers Daraa et Quneitra occidentaux, les régions adjacentes aux Hauteurs du Golan. En échange, la Russie aurait promis de garder les milices soutenues par l’Iran à 80 km des Hauteurs du Golan et ne pas commencer à gêner les frappes israéliennes contre des cibles iraniennes en Syrie.

Même après que l’offensive d’Assad sur le sud de la Syrie ait commencé, beaucoup de Syriens dans la région se sont accroché à l’espoir qu’Israël  empêcherait au moins au régime de recapturer le gouvernorat adjacent de Quneitra.

Des milliers de gens ont fui vers la région confinée aux Hauteurs du Golan, mais Israël n’est pas intervenu pour les protéger.

Un dirigeant de la communauté locale de Daraa occidental qui a accepté d’être seulement identifié comme Abu Khaled a dit qu’il a vite réalisé que compter sur Israël avait été une erreur.

« Croyez-moi, Israël regrettera son silence sur ce qui s’est passé en Syrie du Sud. Nous dans notre ville et les villes voisines nous nous sommes réconciliés à contre cœur ave le régime, mais cette réconciliation affectera Israël dans un futur prochain, » a-t-il dit.

 

Alors que le régime s’approchait, certains des rebelles s’adressèrent à leurs contacts israéliens et demandèrent l’asile, craignant la répression des forces d’Assad. Les autorités israéliennes ont répondu en autorisant un petit nombre de commandants rebelles et les membres de leur famille immédiate d’entrer en Israël pendant la nuit du 22 juillet. D’autres ont été repoussés.

 

Où se trouvent ces commandants et leurs familles reste peu clair. D’après des gens en Syrie, des rumeurs disent qu’ils sont en Israël, d’autres en Jordanie. Un ancien commandant a informé ses subordonnés qu’il était arrivé en Turquie.

Pour les combattants ordinaires, la plupart ont choisi de rester dans leur maison et de se soumettre au régime plutôt que de fuir à Idlib, la seule enclave restante de forces rebelles. Certains ont été arrêtés, apparemment pour avoir travaillé avec Israël, alors que d’autres ont rejoint des milices pro-régime ou l’Armée syrienne elle-même comme moyen d’éviter une persécution du régime.

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https://www.haaretz.com/israel-news/report-israel-secretly-armed-and-funded-12-syrian-rebel-groups-1.6462729

Israel secretly armed and funded 12 Syrian rebel groups, report says

Haaretz

6/9/2018

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