La meilleure arme des euroïnomanes: la dispersion des défenseurs de la nation

L’expérience montre chaque jour que la construction du « machin » nommé « Union Européenne » n’est nullement la construction d’une coopération entre les nations pour le plus grand bien des peuples, mais au contraire une machine de guerre contre les acquis sociaux, la démocratie et le bien commun. Mais pourquoi cette expérience, si douloureuse pour la majorité de notre peuple, ne trouve pas une expression politique cohérente et suffisamment ferme pour qu’on puisse envisager un rapide changement de cours? Bien que les raisons de cette situation déraisonnable soient nombreuses, une des plus sérieuses me semble être la dispersion des forces « souverainistes » et la confusion quant aux propositions politiques.

On n’en finirait pas d’énumérer les partis, organisations, mouvements, groupes, chapelles, réservoirs de pensée, etc. qui affirment la nécessité d’une rupture avec l’UE. Par un premier tri, on pourrait éliminer ceux qui agitent la question de l’UE sans jamais évoquer la sortie de l’euro ni, a fortiori, la rupture avec les structures et la discipline communautaires. Mais après ce premier tri, il reste encore beaucoup de monde!

Notre collectif (CNSJS) s’est construit pour lutter contre cet émiettement. Notre propos n’a jamais été de construire un nouveau parti (il y a en assez comme ça et pour tous les goûts!) et donc n’avons pas un programme achevé pour la France de demain! Parmi nous certains sont pour un changement radical de République (pour une sixième République) alors que d’autres pensent que c’est seulement le mauvais usage qu’ont fait les gouvernements récents de ces institutions qui est en cause. Certains se réclament de la tradition socialiste-communiste, c’est-à-dire qu’ils militent pour transformer les rapports sociaux de production pendant que d’autres estiment qu’on peut réguler le capitalisme par l’intervention de l’Etat. Nous n’avons nullement l’intention de régler ces divergences fondamentales par des discussions au sein de notre collectif. Ce sera le moment venu au peuple de décider lui-même dans quel sens on doit aller. Mais pour que le peuple puisse décider, il faut rétablir les conditions d’une véritable décision démocratique, donc les conditions de la souveraineté nationale. C’est aussi simple que cela!

Ce qui est nécessaire, ce qui est urgent, c’est donc d’engager devant tout le pays – à la mesure de nos moyens – la discussion pour sortir du carcan imposé par l’UE. C’est pourquoi nous faisons appel à tous pour fournir des analyses et arguments en vue de contrer la propagande qui se déverse à flots continus dans les médias dominants. C’est dans ce cadre que nous ouvrons largement nos colonnes aux analyses sur l’euro en vue d’organiser des réunions publiques à Paris et province autour de cette question, tant est-il que la question de la monnaie est la question du pouvoir par excellence.

le 31 mars 2019 – Denis Collin