LE CNR N'EST PAS DANS LE PLACARD MONSIEUR AYRAULT. UNE VÉRITÉ DONT ON DOIT S’INSPIRER AUJOURD’HUI
CNR : PAS LE PLACARD MAIS VÉRITÉ S’INSPIRER AUJOURD’HUI
Par Bernard LAMIRAND
Cet après-midi, à l’heure de la sieste d’un retraité, j’ai été réveillé subitement par ma télévision qui, sur la chaine de l’Assemblée nationale, nous faisait vivre en direct les questions d’actualités.
L’Assemblée entendait un hommage de son président au CNR dont c’était le 70 ème anniversaire de sa fondation par les mouvements de résistance contre l’occupation nazi et la collaboration du régime de Vichy.
Rien à dire, les choses ont été dites avec tacts et respect, rappelant les faits sur les participants à ce Conseil National de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin envoyé par le Général de Gaulle pour unifier la résistance intérieure.
Une minute de silence a suivie.
Puis, une première question du député communiste Chassaigne rappela les raisons de la mise en place de ce Conseil National de la Résistance et en particulier de préparer le retour à la démocratie et à une France à reconstruire avec le programme du CNR dont il indiqua qu’il fut constitutif de droits sociaux notamment avec Ambroise Croizat qui le mit en œuvre, notamment la Sécurité sociale que le gouvernement Sarkozy s’est évertué à la remettre en cause pendant tout son mandat.
Il rappela l’injonction d’un représentant du Medef, Denis Kessler de mettre fin à ce programme en 2007 dans « Challenges » et je cite la déclaration de cet individu : Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie….
Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
André Chassaigne interpella alors le gouvernement sur sa politique qui déroge à ce qu’a été la démarche du CNR de redonner à la France non seulement sa grandeur mais aussi des droits sociaux dont il est clair que ceux-ci sont remis en cause actuellement par le gouvernement avec des mesures annoncées qui ressemblent curieusement à celles de Sarkozy : notamment sur les retraites et aussi sur le droit du travail avec l’accord du 11 janvier 2013.
Cela n’a pas plu ni à l’opposition UMP, ni au premier ministre, qui, alors, s’est senti le besoin de répondre pour confirmer que sa politique était de défendre les acquis de la libération par la réforme ( Kessler avait employé ce mot)
Il employa un aphorisme qui raisonne comme une raillerie envers ceux qui défendent aujourd’hui ce programme de la résistance, en disant : « il ne faut pas regarder ce programme comme une relique que l’on aurait dans un placard ».
Lui aurait l’esprit de ce programme, celui de la réforme pendant que d’autres vivraient de nostalgie.
Tout faux, Monsieur le Premier ministre, ce programme n’était pas une réforme, c’était une révolution sociale : il donnait des droits aux travailleurs que vous vous astreignez actuellement à le leur enlever.
Votre sortie est indigne d’un premier ministre de la gauche.
Je tiens à vous le dire.
Votre réforme que vous accolez à l’esprit du programme du CNR est contraire à ceux qui ont produit ce programme qui nous avait placé dans une France du redressement et du développement économique et social en prenant soin de donner au peuple non l’austérité dans un pays détruit par la guerre mais à libérer le peuple du joug du profit auquel vous rendez service en ce moment et qui appauvrit et fait souffrir les salariés et les retraités.
Oui, l’esprit de résistance face au monde de la finance n’est pas chez vous, c’est plutôt la reddition devant le Medef. L’esprit du CNR, Monsieur le Premier ministre, est chez ceux qui luttent pour un nouveau programme du CNR qui redonne de la vitalité sociale à notre pays.
Bernard LAMIRAND
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