Le nouveau Président des riches annonce normalement des aides au Capital et la fin de la Nation [Cercle Ouvrier 62]
Le nouveau Président des riches annonce normalement des aides au Capital et la fin de la Nation [Cercle Ouvrier 62]
Comme Denis Kessler l’avait annoncé en 2007, ce que Nicolas Sarkozy réalisera en partie, Hollande poursuit la destruction systématique et organisée des acquis du Conseil National de la Résistance et offre en rallonge une nouvelle manne financière de 35 milliards d'euros aux entreprises.
C’est donc un nouveau choc fiscal et sociétal qui se prépare pour les travailleurs qu’ils soient du privé, du public, retraités ou chômeurs, puisque les services publics sont voués à un démantèlement systématique et organisé, quant aux travailleurs qui n’étaient pas imposables sur le revenu, ils le deviendront et d’autres subiront des nouvelles hausses d'impôts. En effet ces 35 milliards de cadeaux au patronat, il faut les trouver quelque part, c’est du même tonneau que les 30 milliards annuels accordés par les lois Balladur de 1993 puis Fillon de 2003 sur l’exonération d’une partie des cotisations sociales employeurs pour les salaires inférieurs à 1,6 fois le SMIC, il suffit de vérifier sa fiche de paie pour bien comprendre.
Dans sa conférence de presse du mardi 14 janvier 2014, François Hollande annonce une mesure qu’il considère comme phare : la suppression des cotisations familiales pour les entreprises. D’une part, le gouvernement fait ce nouveau pas libéral pour prolonger le « choc de compétitivité » déjà annoncé avec la décision de passer le taux de TVA à 20% et de 7% à 10% pour la TVA réduite qui a pris effet au 1er janvier 2014, pour alimenter d’ici à 2015 les 20 milliards d’euros de crédit d’impôt accordés aux entreprises, et de l’autre il annonce son « pacte de responsabilité » qui déplace encore le curseur en faveur du patronat et du capital.
Le chef de l’État outre le fait qu’il se dit social-démocrate, est aussi un magicien ou peut-être un menteur, mais il est surtout manipulateur. En déclarant que les ménages seraient épargnés : « pas de transfert de charges des entreprises vers les ménages » oubliant de stipuler « du secteur privé » il dévoile son intention de procéder à 50 milliards d’euros d’économies sur les dépenses publiques d'ici 2017, lesquels s’ajoutent aux 15 milliards d’euros d’économies décidées pour 2014.
Il faut donc comprendre que le « préalable à toute baisse d’impôts » qu’il a annoncé pour ne pas contrarier plus, les nombreux ménages redevenus imposables en 2013 et ceux qui le redeviendront en 2014, passe par la réforme de l’Etat, le fameux « mille feuilles bureaucratique ».
Ce quinquennat, somme toute facile jusqu’à ce jour à part des sondages défavorables, prolonge la dérive ultralibérale de la France dans l’enceinte supranationale européenne, et sera celui de la réforme au forceps des services publics, de la fusion des régions, de la suppression des entités départementales… c’est-à-dire le démantèlement organisé et systématique de la République et de ses institutions, soient-elles bourgeoises, pour les rendre conformes aux aspirations impérialistes du capital, d’ailleurs dernièrement nous avons rappelé la déclaration de la nouvelle secrétaire d’EELV à ce sujet (la fin de l’Etat/Nation)
Donc il faut s’attendre à de nouvelles privatisations et externalisations tant au niveau des services publics nationaux que ceux territoriaux. Et la propagande exacerbée par des média malintentionnés ou simplement inféodés, faite autour du soi-disant coût des services publics, « un monde de privilégiés indéboulonnables payés par nos impôts » selon la droite mais aussi selon de nombreux travailleurs désinformés voire même jaloux, crée la division dans la division.
Il est pourtant difficile de mobiliser les masses et d’expliquer que la volonté présidentielle n’est que de l’enfumage, car il est difficile d’expliquer dans cette période de chômage et de précarité accrue, de rigueur et de dépolitisation, de division au sein même de notre classe sociale, de repli sur soi et de sentiment d’impuissance face à une machine politique et un rouleau compresseur capitaliste, que la solution passe par les masses et rien qu’elles et qu’elles sont le pouvoir sans le savoir.
Outre le fait que nous n’avons plus le Parti des masses et de classe à la hauteur de cette bataille idéologique, ni les directions syndicales en capacité ou ayant la volonté de combattre, que des micro partis sèment le trouble dans les esprits, le problème est la vague d’opportunistes politiciens qui submerge les consciences en ne laissant aucune place à la réflexion collective : « ils pensent pour nous et contre nous » « ils votent des Lois que jamais ils ne subiront » « ils se préparent un avenir que nous n’aurons pas ».
Notre note du jour est donc la relecture de deux ouvrages de Lénine qui, à l’étape actuelle, sont complémentaires entre eux et utiles à la réflexion collective : « Que faire ? » et « Impérialisme, stade suprême du capitalisme », ils font comprendre qu’une barricade n’a que deux côtés, jamais trois…
Le 18 janvier 2014
Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais
source: http://joukov.eklablog.com/