Les assemblées générales de cheminots en grève ont reconduit mardi
de 24 heures supplémentaires le mouvement lancé il y a une
semaine par la CGT-Cheminots et SUD-Rail pour protester
contre la réforme ferroviaire, débattue à partir de mardi à
l’Assemblée nationale, a annoncé à l’AFP la CGT-Cheminots.
la CGT-Cheminots et SUD-Rail ont appelé lundi soir à «faire grandir le
rapport de force».
scènes de violences ont eu lieu entre forces de l'ordre et cheminots.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/actualite/societe/en-images-greve-sncf-violences-entre-policiers-et-cheminots_1552038.html#5riIz2753OTchKIP.99
Plusieurs centaines de cheminots ont manifesté à Paris (3 500 selon la
CGT-Cheminots) dans la matinée à proximité de l’Assemblée nationale.
Des manifestants ont ensuite brièvement bloqué des voies en gare
Montparnasse.
Des manifestations réunissant à chaque fois quelques centaines de cheminots ont aussi eu lieu à Toulouse et Lille.
"Réforme du système ferroviaire, usagers et cheminots risquent de la payer cher!"
Tel était le titre du tract distribué à la gare de Rouen ce matin, 17 juin, par les militants
cheminots de la CGT-Cheminots, de SUD-Rail et de FO Cheminots.
. Ils accusent le gouvernement de vouloir détruire l'une des dernières entreprises
nationales de service public.
. Ils poursuivent : "Nous avons des propositions au service de l'intérêt général, de la Nation!".
. Ils rappellent que "la SNCF appartient à la Nation" et qu'elle a un rôle à jouer dans
l'aménagement du territoire, dans l'égal accès au transport ferroviaire.
. Ils réclament des " recrutements et des formations" pour garantir la sécurité, l'accueil
des passagers.
. Ils expliquent que seule une entreprise de service public unifiée,
pilotée par l'Etat, peut décider de tarifs contenus et régulés.
. Ils dénoncent également
la séparation d'activités qui a pour conséquence, par exemple, qu'un conducteur de train de
marchandises ne peut plus, si besoin est, piloter un train de marchandises.
. Enfin ils exigent la relance du fret par fer et non plus par camions, "pour l'environnement
et la santé des citoyens".
Manifestation à Rouen, Mardi 17 juin. Photos Yvette Genestal
La manifestation à Rouen, à l'appel de FO, de Sud-Rail et de la CGT-Cheminots a
rassemblé plus de 350 militants. Des cheminots en très grand nombre. On voyait
Sotteville, Rouen, Dieppe sur les nombreuses chasubles de la CGT. Des drapeaux verts de
Sud aussi. Des militants FO étaient présents également. Une manifestation très
revendicative, très combative qui mettait en avant le lien entre la destruction des services publics et les conséquences néfastes pour tous de la réforme ferroviaire, usagers comme cheminots.
Les intervenants de la CGT-cheminots, de Sud-Rail et de FO ont été vivement applaudis.
Ils ont souligné combien les grévistes étaient toujours aussi nombreux dans les AG, ils ont
répété que les cheminots et cheminotes étaient déterminés à poursuivre pour obtenir
satisfaction.
Tous ont souligné que depuis des mois ils demandaient à être reçus et qu'ils
n'avaient pas été entendus. Le dialogue social ne se pratique qu'avec les syndicats
conciliants et prêts à signer des accords qui bradent les intérêts des cheminots et des
usagers.
Comme la CFDT qui appelle à la reprise du travail alors qu'elle n'a jamais appelé à la grève.
Tous enfin ont dénoncé le lynchage médiatique dont ils étaient victimes et l'ostracisme
pratiqué à l'égard des syndicats qui combattent la réforme ferroviaire ou plutôt la
contre-réforme.
Peu de journalistes dans la manif. Les cheminots ont pourtant beaucoup à leur expliquer.
Leur tract était très clair, pédagogique. Dans le Paris-Normandie de Mardi 17, une seule
page, nationale, sur le mouvement des cheminots.
Rien sur les AG de cheminots dans le département.
Aucune interview de cheminots rouennais sur le débat à l'Assemblée
Nationale et les manifestations préparées pour aujourd'hui.
Et on s'étonne après ça que les salariés se détournent des urnes et que l'exaspération soit à son comble chez les grévistes, comme à Sotteville où ils ont envahi les voies ?
Un regret aussi : je n'ai pas vu d'élus communistes ou du Front de gauche dans la
manifestation. Pourtant les problèmes des lignes régionales, les incidents répétés sur la
ligne Paris-Le Havre, les gares vidées de présence humaine, tout cela, c'est du ressort
d'élus du peuple.
Alors pourquoi ne sont-ils pas dans la rue, aux côtés de ceux qui les ont élus ?
Pourquoi cette absence alors que le déchaînement contre la lutte des cheminots
nécessiterait une fraternelle solidarité.
Mon camarade Canaille le Rouge a raison : la solidarité, par endroit, ça tarde.
Yvette Genestal