SOCIAL - Cortège de poussettes et d'enfants parmi les manifestants pour la manifestation du 26 septembre

La manifestation contre l’austérité qui a démarré à 11h ce mercredi sur la place Syntagma a réuni pratiquement tous les secteurs en Grèce : travailleurs, fonctionnaires, journalistes, professions libérales… mais aussi tous les âges puisque des jeunes enfants défilaient également dans le cortège. Dès le début de la manifestation plus de 5000 policiers étaient déployés sur la place et ses environs.
« Nous protestons contre la situation actuelle en Grèce et les plans d’austérité du gouvernement. Notre niveau de vie va en s’empirant. Nous avons besoin de solutions concrètes, maintenant. » déclare un homme tenant une pancarte «SOS - sauvez le pays, mais par dessus tout son peuple».
Contre l'austérité
La grève générale de ce mercredi 26 septembre dénonce les nouvelles mesures d’austérité du gouvernement visant à économiser 11,5 milliards d’euros. Le plan prévoit de nouvelles réductions de salaires dans la fonction publique, des pensions et des prestations sociales. « Le gouvernement grec ne se soucie pas de nous : les riches restent riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres", déclare un syndicaliste de PAME (Front militant de tous les travailleurs). "Si nous sommes dehors aujourd’hui c’est parce que la situation est devenue impossible et nous devons nous battre pour montrer au gouvernement que les travailleurs grecs sont une force avec laquelle il va falloir compter. Nous ne laisserons pas le capitalisme nous écraser. Ce sont toujours les mêmes qui trinquent, ça suffit ! »
Une situation injuste
Un constat d’autant plus alarmant quand on sait que certaines stars du show-biz sont complètement épargnées par la crise et ne participent guère à l’effort national. Le quotidien Ta Nea a publié récemment un reportage expliquant que certains chanteurs grecs ne déclarent que des sommes ridicules de leur fortunes en créant des sociétés off-shore généralement à Chypre et en faisant passer leurs dépenses personnelles dans les dépenses de l’entreprise. Si la procédure est légale en Grèce, elle n’en reste pas moins très controversée car éminemment injuste. « Les salaires sont trop faibles, explique un père de famille. Nous avons besoin d’argent, ce n’est pas pour partir en vacances ou pour s’acheter une nouvelle voiture. C’est simplement pour pouvoir avoir du lait et des œufs dans nos placards. »
Suppression de l'aide aux familles nombreuses
Parmi les travailleurs, défilent des familles entières, enfants en bas-âge compris. Avant la crise, les familles de quatre enfants ou plus bénéficiaient d’avantages fiscaux et ne payaient pas de taxes. Cette aide a aujourd’hui été retirée et laisse certaines familles dans le désarroi : "Mes impôts s’élèvent à 800€ par mois, déclare une femme, mère de 4 enfants, et mon revenus est de 900€. Comment dois-je faire ? Baisse des salaires, hausse des impôts : le peuple étouffe !"
Lydia Belmekki (www.lepetitjournal.com/athenes.html) jeudi 27 septembre 2012