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Le blog de Lucien PONS

Trafic d’organes au Kosovo : un nouveau scandale éclate en Allemagne.

26 Novembre 2012 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La santé

Trafic d’organes au Kosovo : un nouveau scandale éclate en Allemagne

 

Mise en ligne : lundi 6 août 2012.
 
Un médecin de l’hôpital de Göttingen, le Dr. Aiman O., trafiquait les dossiers de ses patients pour les rendre prioritaires sur la liste des receveurs d’organes. Ce scandale qui vient d’éclater remet en lumière une terrible réalité : durant des années, ainsi que l’a révélé l’hebdomadaire Der Spiegel, le Kosovo « fournissait » en organes les cliniques allemandes.
(avec Der Spiegel) - Le scandale de l’hôpital de Göttingen renvoie à l’enquête menée par une équipe de journalistes de l’hebdomadaire Spiegel. Leur enquête les avaient conduits à la clinique Medicus de Pristina.


Selon l’hebdomadaire allemand, deux facteurs favorisent le trafic d’organes : la demande mondiale est forte à cause du vieillissement de la population et les techniques médicales permettent de pratiquer des transplantations dans le monde entier, dans des conditions d’hygiène très simples à garantir.
Dans le cas de la clinique Medicus, Manfred Beer, un urologue allemand renommé, aurait investi près de trois millions d’euros. Il connaissait bien son confrère kosovar Lufti Dervishi, pour l’avoir hébergé durant la guerre du Kosovo. À son retour au Kosovo, Dervishi lui aurait proposait de l’aider à ouvrir une clinique moderne à Pristina et à trouver des chirurgiens qui pourraient louer les salles d’opération de manière à rentabiliser son investissement.
En 2007, le Dr Beer a voulu savoir combien il avait gagné et que cet argent soit déposé sur son compte en banque, mais Lutfi Dervishi, devenu propriétaire de la clinique Medicus, lui aurait répondu d’une manière vague dans un courrier électronique en mauvais allemand.
Les « donateurs » opérés à la clinique Medicus venaient de Moldavie, de Biélorussie, de Turquie. Il s’agissait aussi très fréquemment de Russes récemment immigrés en Israël à court d’argent comme Vera, dont le journal a recueilli le témoignage. Ces Russes d’Israël auraient pu être recrutés par le « rabatteur » Moshe Harel, interpellé à Tel-Aviv en mai dernier.
En 2011, le parquet de Berlin a ouvert une enquête préliminaire contre le Dr Beer mais avait abandonné les poursuites car « Walter », le malade qui a reçu le rein de Vera à la clinique Medicus, a refusé de témoigner. Manfred Beer nie toute implication dans cette sombre affaire et dit n’avoir aucun souvenir des courriers échangés avec Lufti Dervirshi.
Toutefois, la porte-parole du ministère fédéral allemand pour la Coopération économique et le développement, a reconnu que de l’argent pour l’équipement « d’un hôpital au Kosovo » avait bien été transmis à une organisation humanitaire anonyme.
Le Procureur Ratel, qui dirige l’enquête menée par la mission Eulex, est convaincu que le système mis en place à la clinique Medicus a fonctionné parce que des médecins kosovars et les autorités aidaient à camoufler le trafic. Pour le procureur, au moins 30 opérations illégales auraient eu lieu dans cette clinique et des patients allemands auraient bénéficié de ces « dons ». L’affaire rapporte gros, car une opération revient, tous frais compris, à 160.000 euros, et le donneur reçoit au mieux une somme de l’ordre de 8.000 euros, comme Vera. Ce sont ces « profits obscènes » qui attirent le crime organisé.

Retrouvez l’enquête de Der Spiegel

autres articles du courrier des balkans sur ces crimes:

http://balkans.courriers.info/spip.php?page=dossier&id_article=16529
http://balkans.courriers.info/article20482.html

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