Une leçon d'histoire, lettre de Pétain à Hitler...
Jeudi 24 avril 2014
La victoire de vos armes sur le bolchevisme offre plus encore qu’il y a un an à cette collaboration un motif de s’affirmer désormais en des œuvres pacifiques, pour la grandeur d’une Europe transformée. Sur ces chemins de haute civilisation, le peuple allemand et le peuple français sont assurés de se rencontrer et d’unir leurs efforts.
Pétain à Hitler
Un mois après la déroute de l’armée française face aux troupes allemandes et la signature de l’armistice, le maréchal Pétain reçoit les pleins pouvoirs et devient, le 10 juillet 1940, le chef du gouvernement de Vichy. Contrairement à la France Libre, mouvement de résistance lancé par le Général de Gaulle avec son célèbre appel du 18 juin, Pétain décide de collaborer avec l’Allemagne nazie et rencontre alors Hitler: c’est l’entrevue de Montoire. Un an plus tard, le maréchal adresse cette lettre au Führer, commémorant cette scène honteuse de l’histoire de France, assumant cette terrible « collaboration ».
10 juillet 1941
Monsieur le Chancelier,
L’anniversaire de l’entrevue de Montoire est une date dont je tiens, en dehors du protocole, à marquer le sens et la portée. Il y eut dans votre geste de l’an dernier trop de grandeur pour que je ne sente pas le devoir de souligner en termes personnels, le caractère historique de notre conversation.
La collaboration franco-allemande n’a, sans doute, pas donné tous les résultats qu’en attendaient vos prévisions et mon espoir. Elle n’a pu, encore, éclairer de sa lumière adoucissante ces régions sombres où l’âme d’un peuple blessé se révolte contre son infortune.
Nos populations souffrent cruellement et nos prisonniers ne sont pas rentrés. Trop de propagandes étrangères s’évertuent, enfin, à creuser un fossé entre l’occupant et l’occupé. Mais la France a conservé le souvenir de votre noble geste. Elle sait que tous les fruits n’en seront pas perdus.
La victoire de vos armes sur le bolchevisme offre plus encore qu’il y a un an à cette collaboration un motif de s’affirmer désormais en des œuvres pacifiques, pour la grandeur d’une Europe transformée. Sur ces chemins de haute civilisation, le peuple allemand et le peuple français sont assurés de se rencontrer et d’unir leurs efforts.
C’est le vœu sincère et profond que je forme en vous priant, monsieur le Führer Chancelier, de bien vouloir agréer les assurances de ma très haute considération.