La souveraineté linguistique, une nécessité!
Le colloque pour la défense de la langue française approche à grand pas. Le Centre Universitaire Méditerranéen de Nice, 12 promenade des anglais, accueillera les 13, 14, 15 et 16 septembre des conférenciers de renommée internationale pour expliquer l’importance de la langue dans l’affirmation de la souveraineté nationale et de la souveraineté populaire.
Je vous propose deux articles qui abordent de façon différente, le nécessaire réveil des français afin de garantir notre souveraineté. Il s’agit d’un article du collectif de « L’indépendance des chercheurs » abordant la sujétion de la France au Nouvel Ordre Mondial, et d’un article d’anticipation de Guy Konopnicki.
Bien cordialement.
Lucien PONS.
Collectif Indépendance des Chercheurs, FMI, Pisani-Ferry, "réformes de structure", OMC, Fioraso, langue française,universités...
Articles d'Indépendance des Chercheurs :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/21/fmi-pisani-ferry-reformes-de-structure-omc-49138.html
FMI, Pisani-Ferry, "réformes de structure", OMC
Le 21 août 2013, El Watan écrit « France : Plus "vieille", plus "pauvre" et "plus petite" en 2025 », se référant au rapport présenté par le commissaire général à la stratégie et à la prospective Jean Pisani-Ferry au récent au séminaire gouvernemental « La France dans 10 ans ». Mais l'annonce de Pisani-Ferry est-elle autre chose que le constat de l'échec historique de trois décennies de privatisations et de délocalisations ? Et la stratégie proposée comporte-t-elle une quelconque rupture ? Bien au contraire, l'intervention de François Hollande à ce séminaire est basée sur l'adaptation de la France aux conséquences néfastes de la même politique, comme déjà évoqué dans notre article « Fioraso, Pisani-Ferry, langue française, universités... ». C'est ainsi, par exemple, que François Hollande prône « l’adaptation aux besoins de l’économie de demain et notamment des classes moyennes des pays émergents » et que, s'agissant des universités, Pisani-Ferry envisage « de faire venir les meilleurs étudiants, d'augmenter les droits d'inscription et d'enseigner en anglais ». Une logique déclarée de privatisation des services publics, dans l'esprit de celle de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Et tacitement mais tout aussi certainement, de nivellement par le bas de standards sociaux et salaires à l'échelle planétaire. Quant aux « nouvelles technologies » évoquées dans la propagande gouvernementale, la réalité est que les délocalisations industrielles et financières se sont très largement accompagnées, et s'accompagnent toujours, d'importantes délocalisations technologiques. Tout compte fait, la priorité stratégique est donnée aux « reformes de structure » (privatisations et casse de droits sociaux), suivant les exhortations du Fonds Monétaire International (FMI). Parmi les prétendues « réformes » possibles « sans affaiblir la conjoncture », Jean Pisani-Ferry évoque dans Le Monde celles concernant « les retraites, la formation professionnelle, la concurrence dans les services, l'efficacité des services publics... ». Difficile d'être plus clair. Rappelons qu'il y a plus de dix ans, Pisani-Ferry réclamait déjà avec deux autres auteurs, pour le compte du Conseild'Analyse Economique (CAE), la mise en place d'une « instance politique légitime » de « gouvernance mondiale ». Sa nomination par François Hollande et Jean-Marc Ayrault est donc très parlante quant à la véritable politique de l'actuel gouvernement. Le 21 août également, Le Nouvel Observateur rapporte « Un troisième plan d'aide évoqué pour la Grèce, la BCE à Athènes » et France 24 « Des propriétaires aux abois remportent une bataille contre les banques espagnoles ». L'Europe paye une très lourde facture pour la mondialisation du capitalisme que ses propres « élites » ont contribué de manière décisive à déclencher.
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/21/fmi-pisani-ferry-reformes-de-structure-omc-49138.html]
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/20/fioraso-pisani-ferry-langue-francaise-universites-49134.html
Fioraso, Pisani-Ferry, langue française, universités...
Le 20 août 2013, L'Orient Le Jour commente « La rentrée du gouvernement Ayrault : dossiers brûlants et politique-fiction », évoquant notamment la contribution du commissaire général à la stratégie et à la prospective Jean Pisani-Ferry au seminaire gouvernemental d'hier. Dans un sous-chapitre sur le sujet « La France dans dix ans », l'ancien directeur du think tank Bruegel qu'est Pisani-Ferry emploie notamment les titres « Une France plus vieille » et « Une France plus petite et moins riche ». Un discours fort représentatif de la véritable politique de François Hollande et Jean-Marc Ayrault qui agissent pour l'essentiel comme des exécutants de la mondialisation du capitalisme. Dans des déclarations au journal Le Monde, Jean Pisani-Ferry recommande notamment de « faire mouvement vers une économie de services échangés », y compris par une marchandisation progressive de l'enseignement supérieur français qui « imposerait de faire venir les meilleurs étudiants, d'augmenter les droits d'inscription et d'enseigner en anglais ». On ne peut pas être plus clair quant au véritable contenu de la Loi n° 2013-660 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche promulguée il y a un mois. Etrangement, les mouvements universitaires qui se disaient d'opposition au projet de loi défendu par Geneviève Fioraso ont largement censuré toute référence à la question du statut de la langue française dans nos universités. Même dans les déclarations intersyndicales et de coordinations. Le blog de Sylvestre Huet dans Libération a reproduit un texte de Michel Saint Jean d'après lequel l'article de la loi Fioraso ouvrant la voie à l'enseignement en anglais « a pleinement joué son rôle d'imbécile utile pour cacher l'essentiel ». Déclaration explicitement saluée par Henri-Edouard Audier. Un mois plus tôt, Jean Pisani-Ferry avait été nommé en Conseil des ministres Commissaire général à la stratégie et à la prospective. Les déclarations récentes de Pisani-Ferry mettent clairement en évidence le rapport entre la question du statut de l'anglais dans nos universités et la politique de marchandisation de l'enseignement supérieur, numérique compris. Hier, l'intervention de François Hollande au séminaire gouvernemental de rentrée a annoncé explicitement un processus de définition stratégique qui « se poursuivra, sous la responsabilité du Commissariat général, jusqu’à la fin de l’année » et « commence avec le travail introductif de Jean Pisani-Ferry et le rapport de Anne Lauvergeon ». Cette dernière préside la Commission Innovation 2030 installée hier par François Hollande. Anne Lauvergeon a souvent participé aux activités de la Commission Trilatérale dont elle faisait encore partie il y a un an. L'actuel président européen de la Commission Trilatérale, et en même temps président de Bruegel, n'est autre que l'ancien président de la BCEJean-Claude Trichet.
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/20/fioraso-pisani-ferry-langue-francaise-universites-49134.html]
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La France en 2025…
Mercredi 21 Août 2013
Par Guy Konopnicki, envoyé spécial dans le futur
© Marianne
Ronde habituelle des vélos-pousse, dans la cour de l’Elysée, en ce mercredi de juin 2025. Bien que le sujet relève de la compétence de l’Union Européenne, les ministres planchent sur le différent territorial qui oppose la République autonome de Corse à la Principauté de Monaco. A force de s’étendre sur la mer par des constructions sur pilotis, la principauté s’approche dangereusement des eaux territoriales corses. Visible depuis le mausolée de Paul Giacobi, héros de l’indépendance corse, le nouveau casino de Monte Carlo est ressenti comme un concurrent déloyal par les établissements de jeux de l’île de Beauté. Le FLNC menaçant de s’en mêler, la principale ressource économique de la France, le tourisme, risque d’en supporter les connaissances.
Or, on annonçait une saison exceptionnelle, dépassant le chiffre record établi en 2023, avec 25 millions de touristes chinois. Les réformes engagées par le gouvernement et par l’UE devaient pourtant conforter notre position de première destination touristique : l’alignement de l’euro sur le yuan, l’extension de l’espace piétonnier de Paris, de La Défense à Marne-la-Vallée, la privatisation de la Tour Eiffel, la cession du Louvre au Qatar, la vente des châteaux de Chambord et de Blois à un groupe hôtelier chinois, et, last but not least, le spectaculaire transfert de Notre-Dame de Paris à Doha.
L’ambition affichée par le gouvernement est de hisser la France au rang de premier parc d’attraction mondial. Face à cet objectif, les deux pays associés, la Corse et Monaco, adoptent des attitudes diamétralement opposées. La Corse a interdit le tourisme et exproprié les propriétaires ne pouvant prouver que leur famille était présente sur l’île avant la colonisation française de 1767. A l’inverse, Monaco a réalisé plusieurs centaines de kilomètres de plateformes maritimes, sur lesquelles sont édifiés des hôtels, des Casinos et même un hippodrome, géré par une filiale commune de la Société des Bains de Mers et du PMU Qatar (après avoir acheté le Prix de l’Arc de Triomphe et le Prix d’Amérique, le Qatar s’est porté acquéreur du PMU lors de sa privatisation en 2021).
La Corse menaçant de réagir à l’extension de Monaco oblige Paris à réagir, en application des accords de protection signés par Louis XIV. Les manifestations antifrançaises qui se multiplient à Ajaccio, sur le Cours Yvan Colonna (ancien Cours Napoléon), alourdissent le climat. Paris devrait logiquement s’en remettre à Bruxelles, les questions de souveraineté et de défense relevant exclusivement de l’Union Européenne.
Car l’indépendance de la Corse est la conséquence directe de la Charte Européenne, ratifiée en dépit des 76% de Non des Français lors du référendum de 2021. Au terme de cette Charte, les régions d’Europe sont souveraines sur simple déclaration à l’Union, les anciens Etats n’étant plus que des antennes de l’autorité unique européenne. La Défense Européenne, partiellement privatisée et placée sous l’autorité d’un organisme indépendant, examine les possibilités d’intervention pour protéger Monaco. La Principauté a offert de régler une partie de la facture, mais l’effort financier devra reposer essentiellement sur la France. Or, la privatisation de l’Assurance Maladie ne suffit déjà pas à atteindre l’objectif fixé par Bruxelles, à savoir le remboursement total des dettes des anciens Etats à l’horizon 2030.
Pour financer sa sécurité et celle de Monaco, la France devra donc consentir de nouveaux sacrifices. Suivant la logique qui est la sienne depuis 2002, elle devrait engager la privatisation de ses derniers services publics, en commençant par sa ruineuse police. Le groupe Vinci s’est porté acquéreur des compagnies de sécurité routière, la rentabilité étant assurée par la concession du traitement des amendes.
De son côté, Google s’est offert de reprendre les services centraux de renseignement et de fichage. Cependant, les différents services chargés de la sécurité des citoyens trouveront difficilement preneur, sauf si l’on se décide enfin à privatiser la justice, pour contraindre les victimes potentielles à financer leur protection ainsi que la mise hors d’état de nuire des malfaiteurs.
L’avenir, c’est maintenant. 2025, c’est déjà hier.
http://www.marianne.net/La-France-en-2025_a231396.html?TOKEN_RETURN