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Le blog de Lucien PONS

Nous vivons chaque jour le remplacement de notre République une et indivisible par une démocratie de second rang sur le modèle anglo-saxon.

18 Juin 2014 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La nation .

Bonjour.

Nous vivons chaque jour un peu plus le remplacement de notre République une et indivisible qui n’a de raison d’être que dans l’universel, par une démocratie de second rang sur le modèle anglo-saxon. L’anglais remplace de plus en plus le français, cette langue imposée peu à peu comme naturelle efface notre histoire, notre modèle, notre République.

Défendre ces principes universels qui façonnent notre vivre ensemble, avec ses droits et ses devoirs devient de plus en plus difficile aujourd’hui, voire de plus en plus périlleux. Sous prétexte de modernisme on dépossède le peuple de son histoire, de son identité républicaine, de son passé. Le consommateur remplace peu à peu le citoyen.

« La république est la démocratie plus. Plus précieuse et plus précaire. Plus ingrate, plus gratifiante. La république, c’est la liberté, plus la raison. L’État de droit, plus la justice. La tolérance, plus la volonté. La démocratie, dirons-nous, c’est ce qui reste d’une république quand on éteint les Lumières ».

Vous avez là un extrait du texte de Régis Debré sur ce sujet. Le brillant essai de cet intellectuel permet de mesurer les enjeux de notre temps. Le temps presse, tout semble concourir à pousser hors de l’histoire notre République issue des Lumières. Les lois du marché ne peuvent tolérer plus longtemps cette idée de l’humanité qui lui fait ombrage. Tout ce qui semblait être hier un héritage commun devient ringard et dépassé aujourd’hui. L’offensive est partout, jusque dans la conception du combat politique. La nation française doit se diluer et disparaître dans le temple du marché libre et non faussé qu’est l’Union Européenne. Même la gauche républicaine et patriote qui a porté les avancées sociales en arrachant des droits pour les travailleurs au prix des combats antérieurs, (La Révolution française, la Commune de Paris, le Front Populaire, La résistance, la Libération, etc…, pour ne citer que les plus grands), est maintenant violemment attaquée par ceux-là même qui devraient la défendre. Ce n’est pas le moindre des paradoxes, et pourtant…   La laïcité, la transmission des savoirs pour former les citoyens, la souveraineté nationale, la Marseillaise : ce chant révolutionnaire célébré partout dans le monde par les progressistes sauf chez nous, le drapeau français que tous les Résistants dans les années noires portaient dans les batailles de la Libération du territoire national (certains portaient en même temps le drapeau rouge), tous ces symboles essentiels, tout cet héritage est abandonné au seul Front National qui n’en demandait pas tant.

Pour beaucoup à gauche et particulièrement dans les milieux progressistes de la gauche de la gauche, parler de nation , de France devient synonyme de : partisans de l’extrême droite, de sous-marins du fascisme, de l’antisémitisme et du nazisme. Le terme réducteur « rouge-brun » lancé comme anathème remplace l’analyse et la raison.

Cette forme de mépris pour la souffrance du peuple donne les résultats que l’on sait : la montée du Front-National dans les bastions populaire. Il est peut-être temps de soumettre ces sujets au crible de la raison et de la pensée critique avant que ne disparaisse notre modèle social et notre République.

Après les quelques extraits ci-dessous vous pourrez accéder au texte complet publié sur le blog d’Olivier Berruyer.

 

Bonne lecture.

Bien Cordialement.

 

Lucien PONS Président de l’association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR ».  

[…]

Opposer la république à la démocratie, c’est la tuer. Et réduire la république à la démocratie, qui porte en elle l’anéantissement de la chose publique, c’est aussi la tuer. Comment les démêler, s’ils sont indissociables ? Selon quels critères idéaux ? Tout gouvernement, pour borné que soit son horizon, repose sur une idée de l’homme. Même s’il ne le sait pas, le gouvernement républicain définit l’homme comme un animal par essence raisonnable, né pour bien juger et délibérer de concert avec ses congénères. Libre est celui qui accède à la possession de soi, dans l’accord de l’acte et de la parole. Le gouvernement démocratique tient que l’homme est un animal par essence productif, né pour fabriquer et échanger. Libre est celui qui possède des biens —entrepreneur ou propriétaire. Ici donc, la politique aura le pas sur l’économie ; et là, l’économie gouvernera la politique. Les meilleurs en république vont au prétoire et au forum ; les meilleurs en démocratie font des affaires. Le prestige que donne ici le service du bien commun, ou la fonction publique, c’est la réussite privée qui l’assure là.

[…]

Nous payons tous à présent, par une indéniable confusion mentale, la confusion intellectuelle entre l’idée de république issue de la Révolution française, et l’idée de démocratie, telle que la modèle l’histoire anglo-saxonne. On les croit synonymes, et chacun de prendre un terme pour un autre. Pourquoi les distinguer ? La société libérale et consumériste n’est qu’une figure parmi d’autres de la démocratie, mais si dominante et communicative qu’on la croit obligatoire, y compris dans les pays où la démocratie a pris d’autres visages.

[…]

Une République française qui ne serait pas d’abord une démocratie serait intolérable. Une République française qui ne serait plus qu’une démocratie comme les autres serait insignifiante.

 

Régis Debray

Le Nouvel Observateur, 30 novembre-6 décembre 1995 / pp. 115-121

L’article entier est ici

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