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Le blog de Lucien PONS

Quand L’EXTRÊME DROITE progresse dans les COUCHES POPULAIRES, c’est sur lui-même que le PCF devrait s’interroger. Texte de Bernard Trannoy du PCF bassin d'Arcachon.

24 Novembre 2014 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La gauche, #Le socialisme, #La France, #La nation ., #La République, #Europe supranationale, #Economie

Quand L’EXTRÊME DROITE progresse dans les COUCHES POPULAIRES, c’est sur lui-même que le PCF devrait s’interroger. Texte de Bernard Trannoy du PCF bassin d'Arcachon.

La crise se mesure aussi dans notre difficulté, voire même notre incapacité à communiquer, tant la réflexion collective nous fait défaut. Il nous faut faire face, en externe, à une pression idéologique intense, voire même violente, et en interne à une perte de repères, au découragement et à la crainte de voir disparaître, ce qui a fait, bien souvent l'engagement de toute une vie, le PCF. Cette situation perturbe profondément les échanges et les nécessaires débats. Ainsi une note de la commission économique émanent de Y. Dimicoli, m'a fortement perturbé et même découragé. Une commission économique que certains appellent, la centrifugeuse, tant elle éjecte ceux qui ne participe pas du Boccarisme. On ne connaîtra pas ainsi l'opinion, que peuvent avoir d'autres économistes tout aussi communistes. Ce monopole de la pensée est tout simplement intolérable. De plus j'attends pour ma part, d'un intellectuel, surtout communiste, qu'il préserve son statut d'intellectuel. Son rôle n'est pas d'illustrer la ligne en cours, éventuellement dans ses méandres les plus tortueux. Sa mission, c'est d'interroger le réel sans se soucier des impératifs politiques ou pire politiciens. C'est là, le boulot du politique, c'est-à-dire de nous tous.

Dimicoli Vers une aggravation de la crise systémique. 21/10/2014

Notes de lecture : Dimicoli Vers une aggravation de la crise systémique. 21/10/2014

J'espérais y trouver des éléments dignes d'intérêts. Je me mets donc à lire attentivement ledit texte. Et là, les bras m'en tombent, bien en dessous de ce que j'imaginais. Et là je me mets à considérer qu'il vaut mieux arrêter tout de suite et rentrer dans sa tente. En effet cette note pourrait être le pur produit d'un mauvais fondé de pouvoir d'une quelconque banque d'affaires.

Cette note peut ce résumer en quelques mots :

1- Si certain d'entre-vous ne connaissent pas Keynes, vous en avez là un mauvais résumé.

2- Hors de l'Euro point de salut.

3- Le nirvana : une nouvelle politique du crédit, la BCE élevé au niveau du nouveau paradis.

En un mot l'€uro, "l'Europe vous les "gens" d'en bas, vous n'avez pas à en discuter, à vous interroger, à douter. Nous pensons pour vous, ces questions ne peuvent-être un sujet de débats, nous avons tranché pour vous. Il n'y a pas à y revenir". Nous sommes à l'époque des experts, et nous sommes les experts. Alors silence dans les rangs, faites avec ce que l'on vous a si gentiment préparé. Et d'ailleurs, si vous mettez en doute ces postulats, vous êtes forcément les suppôts de Satan, c'est-à-dire de Marine Le Pen. Si elle n'existait pas celle-là, il faudrait l'inventer. Elle est devenue comme le vade-mecum obligé de tous ceux, qui faute d'arguments s'en servent à tour de bras pour échapper aux débats et diaboliser toutes autres approches.

Suprême bêtise, Y. Dimivoli nous propose pour compenser les énormes gains de productivité réalisés dans la production par la distribution de moyens financiers pour absorber la surproduction ainsi créée. Il ne lui vient même pas à l'esprit que la solution, serait plutôt à rechercher du côté d'une réduction massive du temps de travail (Journée, mois, année, vie).

En un mot la commission économique pense qu'il suffit d'une simple réponse technique à un problème fondamentalement politique.

Les impasses de l'analyse :

- Tout serait dans la domination de la finance, d'où les impasses qui conduisent à considérer qu'il suffirait d'utiliser de bons outils de crédit pour, comme par miracle régler la situation.

Quelques repères :

1- C'est oublier que la crise est le mode normal de fonctionnement du capitalisme. On ne sortira pas de la crise du capitalisme sans emprunter, d'une manière ou d'une autre un chemin vers la sortie du capitalisme, vers le socialisme.

2- La crise est d'abord et fondamentalement la crise d'un mode de production, d'appropriation et d'échange des marchandises crées par le travail (Rappel le travail à un prix, le capital est un coût). Nous sommes à un moment où le capitalisme constitue une entrave au développement de l'ensemble des forces productives. (matérielle et humaine). Ce qui est en cause, ce n'est pas le partage, MAIS L'APPROPRIATION fondée sur la possession des outils de travail qu'est fondé l'accaparement des richesses produites par l'activité de TOUS. En effet, ne jamais oublier que c'est celui qui possède qui bat seul la mesure. C'est bien une appropriation socialisée des richesses produites qu'il nous faut remettre à l'ordre du jour.

3- La crise est une crise de sur accumulation du capital (conséquence du point 2), c'est à dire que la masse des capitaux en circulation est très supérieure à la capacité qu'a le secteur productif à rémunérer le dit capital circulant. Et Y. Dimicoli nous propose d'en verser encore plus. La seule issue pour le capital : c'est de détruire du capital pour revaloriser le capital restant. D'où la tentation de l'impérialisme dominant d'avoir recours à la guerre (voir document). Mais aussi, pour les Etats-Unis, contraindre l'Europe à sanctionner la Russie (eux-même ont de très faibles relations économiques avec la Russie). Et ils font par là, d'une pierre deux coups. Ils poursuivent l'objectif d'affaiblir la Russie (ils savent que cela aura peu d'effet sur la Russie, qui elle se réoriente vers l’Eurasie, les BRICS en construisant une alternative au système dominé par les seuls Etats-Unis (FMI, Banque mondiale)). Mais surtout cela vise surtout à affaiblir son autre concurent impérialiste l'Europe, qui n'a aucun moyen pour se retourner (Les marchés perdus en Russie seront définitivement perdus, d'autres auront pris la place).

4- Nous sommes à un moment où précisément il faut valoriser toujours plus, le travail vivant, alors que le capital est dans une course folle de destruction de ce capital vivant.

Vous avez deux Dimicoli, celui d'avant Maastricht pourfendeur de l'Euro et celui d'après Maastricht adorateur du nouveau veau d'or, l'Euro. (Oui ce truc fait par et pour servir le Capital). Mais peut-être que Y. Dimicoli pense que l'horizon du capitalisme est indépassable et qu'il faut faire avec.

A propos de l'Euro

Les concepteurs de l'Euro, monnaie unique l'avaient, dès le départ, conçu comme élément de base de la construction d'une Europe fédérale liquidant les états nation. C'est là que l'€uro trouvait toute sa cohérence (pour le capital).

Les peuples européens ne veulent pas de cette Europe du capital, (60% d'abstention en France aux européennes). Et ils savent bien qu'une Europe des coopérations ne peut passer que par la case sortie de cette Europe là. De ce point de vue il n'est pas exagéré d'affirmer que NOUS AUSSI nous AVONS TRAHI le NON populaire au TCE de 2005. Nous nous comportons, comme si nous avions votés, OUI au TCE par alignement sur les poncifs libéraux, dès le lendemain. Nous nous rangeons du côté de ce que nous avons combattu la veille. Et on peut parier que le risque existe pour qu'il en soit de même avec le TAFTA. En fait la position du PCF sur l'€uro et l'Europe n'obéit à aucun principe, mais plutôt à seul "impératif" NE PAS EFFRAYER LE "SOCIALISTE!" NE PAS COUPER LES PONTS, y compris dans leur version, "Frondeurs, Fraudeurs". Oui, ceux qui ont voté, l'ANI, le 4ème paquet ferroviaire et bien d'autres choses. Ils n'ont qu'une seule et unique préoccupation tenter de sauver leurs sinécures.

Principes de réalité (Ce que certains experts, y compris de droite ont bien compris - Charles Gave et Gael Giraud aux Experts sur BFM)

Les pays européens, et c'est une lapalissade, sont tous différents, culturellement, économiquement, historiquement, socialement, démographiquement. Et cela s'appelle UN FAIT. Prétendre faire fonctionner cet ensemble, par nature disparate, sous la DICTATURE d'une monnaie unique est tout simplement une aberration. Dans ce contexte, l'Euro n'est adapté qu'à l'économie dominante en Europe, c'est-à-dire, l'Allemande. De ce fait l'Euro est devenue, aux mains du capital allemand, un instrument de domination impérialiste. Mme Merkel ne manque jamais de le rappeler vertement. C'est le grand capital Allemand qui bat la mesure. De fait, ce que la Wehrmacht n'a pas réussi l'Euro le réalise.

L'échelon fédéral étant exclu. Il faut donc que les différents pays à structures économiques, sociales, démographiques différentes disposent d'instruments d'adaptations et de régulations de leurs économies. De ce point de vue l'action sur les taux de change reste pour un pays un outil néccessaire. La monnaie est un instrument fondamental de la souveraineté, faute de quoi nous sommes dépossédés des moyens permettant de faire société, du vivre ensemble. Cette note de la commission économique porte que sur la seule zone Euro. Regarder du côté des pays d'Europe hors zone €uro qui ne vont pas si mal, aurait altéré la démonstration, c'est ce que se garde bien d'analyser Y. Dimicoli et la commission économique. Faute de la nécessaire souveraineté monétaire le seul instrument de régulation restant disponible, c'est le coût du travail qui devient inévitablement la variable d'ajustement.

Quand l’extrême droite progresse dans les couches populaires, c’est d’abord sur lui-même que le PCF devrait s’interroger. Quand les couches populaires se mettent aux abonnés absents, (mais aussi, de plus en plus souvent, les adhérents même du PCF), c'est que quelque part, nous ne répondons pas à leurs attentes, à leurs questionnements. Il ne sert à rien de mettre sous le tapis ce qui gêne. Les questions de l'Europe, de l'€uro, de la Souveraineté, de la Nation sont au cœur des préoccupations. Il nous faudra bien un jour, prendre en compte, sur le fond, ces questions, sauf à assumer le risque d'être balayé parce qu'inutile au monde du travail.

Le rassemblement si nécessaire soit-il, n'est que second. C'est bien les attentes, le pourquoi, pour quels objectifs qui est la question première. Les "moulinets sur l'alternative" ne sont rien s'ils sont vide de contenu.

Pour Mars 2015 un scénario à l'italienne est un risque majeur, scénario qui a abouti en Italie à la disparition pure et simple, non seulement du PCI, mais de la gauche toute entière. Agiter les concepts d'union de la "Gauche" du tous contre le FN seront de très peu d'efficacité. Utiliser l'expression union de la gauche nous disqualifie aussitôt, car cela veut dire in fine soutenir le PS, donc être rejetés avec le PS. (L'abstention reflète largement ce phénomène).

D'autre part la tactique du type 2002, tous contre le FN ne marchera pas non plus. J'ai des amis (universitaires) qui m'ont dit : "terminé, on ne me refera pas le coup".

Le FN n'est utilisé que pour ne pas avoir à rendre des comptes, pour interdire l'interpellation et à force d'usage abusif, cela fini par lasser. IL N'Y A PAS D'ISSUE, SI NOUS NE PRENONS PAS EN COMPTE, POUR Y RÉPONDRE, LES ATTENTES POPULAIRES ET PARMI CES ATTENTES, CE REFUS DE L'EUROPE DU CAPITAL. PRENONS AUSSI EN COMPTE LE FAIT QUE REVIENT DANS LES TÊTES LA NÉCESSITÉ DE LA RÉVOLUTION (voir enquête de Florence Aubenas)

En fait le rassemblement CONTRE a épuisé toutes ses potentialités (le FDG n'est pas autre chose) le rassemblement POUR est à reconstruire sur la base d'un programme articulé sur une visée, un projet. Seul un parti communiste qui se donne pour objectif de sortir du capitalisme peut porter avec conséquence cet engagement, loin des querelles des égos en s'appuyant sur la force motrice du monde du travail dans toute sa diversité et même ses contradictions. Un projet pour la France, chiche, mais examinons, d'abord, pourquoi notre démarche n'accroche pas dans les milieux populaires. Et si c'était tout simplement que nous ne répondons pas à leurs attentes, à leurs questionnements, à leurs envies de souveraineté? Ils savent eux que le centre de décision s'est déplacé à Bruxelles, voire à Berlin. Et que viser le seul "Flamby" est aussi une manière de blanchir Bruxelles et un refus de reconquête de la nécessaire souveraineté abandonnée au grand capital européen.

Lanton le 22/10/2014

Bernard Trannoy

Le combat de classe a une dimension éminemment nationale, faute de quoi le parti communiste ne peut que disparaître pour cause d'inutilité pour le monde du travail.

P.S : La commission économique enferme son analyse dans la seule Europe de la zone Euro. Ne voit-elle pas qu'un monde multipolaire émerge ouvrant des perspectives renouvelées de coopération, de possibles. Y. Dimicoli rêve à une monnaie mondiale, monnaie qui n'a aucune chance d’apparaître dans un horizon raisonnable. Par contre des zones monétaires nouvelles se construisent et c'est dans celle-ci qu'il faudrait s'insérer. Le concept même d'impérialisme est totalement évacué, voire ignoré dans l'analyse, qui de ce fait ignore la dimension de classe. Le système de domination des Etats-Unis repose sur 3 piliers. Premier pilier économique, mais ce pilier est ébranlé, voire en train de basculer, deuxième pilier la puissance militaire, troisième pilier le dollar, le pétrodollar et ses institutions dérivées et inféodées que sont le FMI, la banque mondiale et l'OMC. Et c'est précisément l'attaque de ce troisième pilier par la Chine, la Russie, les BRICS et plus largement les pays émergents, qui rend les Etats-Unis furieux. C'est cette multipolarité en devenir, mettant en cause leur système de domination, qu'ils veulent empêcher à tout prix de voir émerger, y compris par la guerre. L'Ukraine étant, de ce point de vue, un pion dans cette offensive. Ce sont la Russie et la Chine qui sont dans le collimateur. Renvoyer, comme le font certains "communistes??", dos à dos les impérialismes (USA, Russie, Chine) est stupide. Curieusement on oublie dans cette énumération cet appendice des Etats-Unis qu'est l'U.E drivée par cet autre impérialisme en redevenir qu'est le capital Allemand. Ceux qui pensent ainsi, oublient qu'il y a un impérialisme dominant qui à besoin de la guerre, pendant que l'autre à besoin de la paix pour se construire. Ce renvoi dos à dos est, en fait un alignement sur l'impérialisme dominant, à savoir, celui des Etats-Unis. Heureusement que l'URSS n'a pas raisonnée à aussi courte vue avant et pendant la deuxième guerre mondiale.

source : PCF BASSIN

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