LÉGISLATIVES dans le RHÔNE : Rififi à chez les « insoumis » qui présentent finalement une liste face à Michèle PICARD, maire PCF de Vénissieux
France Insoumise : le national soumet le local
Par : Gilles Lulla – le 18 mai 2017
Une semaine après avoir décidé majoritairement de ne pas présenter de candidats dans la 14e circonscription pour ne pas entamer les chances de la gauche de l’emporter, les militants mélenchonistes de Vénissieux, Feyzin, Saint-Fons, Saint-Priest et Solaize étaient de nouveau réunis, le 17 mai en soirée, pour arrêter une décision qui se faisait attendre.
Ils n’en auront pas eu la possibilité. Le national a tranché. Il y aura bien un candidat insoumis : Benjamin Nivard. Il aura pour suppléante Léa Leverd. Leur candidature a été déposée ce matin à la préfecture du Rhône.
Entre ces deux réunions, la confusion a régné. Sur le site internet de la France insounise, Benjamin Nivard, qui s’était positionné de longue date, est passé du statut de titulaire à celui de suppléant, puis de nouveau à celui de titulaire, pour pallier le retrait de Monia Benaïssa, qui était devenue titulaire après avoir été pressentie pour être suppléante… avant de finalement jeter l’éponge !
Cette valse-hésitation traduit la forte opposition qui existe entre l’échelon local, où le souci de ramener la 14e circonscription à gauche l’emporte, et le national, désireux de faire fructifier dans un maximum de circonscriptions le bon score réalisé par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle.
Les militants « anti-candidature » s’estiment floués. « La candidate communiste et maire de Vénissieux, Michèle Picard, était la mieux placée pour représenter la gauche, soulignent-ils. Nous ne voulons pas prendre le risque d’un second tour qui opposerait le FN à Yves Blein, l’ex PS converti au macronisme. Malgré tout, le bureau national de la France insoumise a décidé d’imposer un candidat. Nous ne reconnaissons pas sa légitimité. »
Gérard Médioni, qui était jusqu’à présent coordonnateur du mouvement sur la circonscription, a par ailleurs annoncé qu’il se désengageait. La direction de campagne est désormais assurée par Claude Delorme.
Mais c’est une drôle de campagne qui s’ouvre pour le binôme insoumis. Elle sera courte (un peu plus de trois semaines avant le 1er tour). Et les troupes seront clairsemées. Les militants ont été invités lors de la réunion du 17 mai à se positionner individuellement : certains ont choisi de soutenir Michèle Picard, d’autres de s’abstenir, d’autres enfin, fidèles à la direction nationale mais minoritaires, de soutenir les candidats désignés.
Au-delà des législatives, on peut s’interroger sur les traces que laissera une telle désunion dans un mouvement naissant. « On a essayé de régler le malaise au mieux pour essayer de faire vivre la France insoumise à l’avenir », assure Gérard Médioni.
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