ArcelorMittal retire le projet Ulcos à Florange. Paru dans "Les Echos".

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ArcelorMittal retire le projet Ulcos à Florange

Par RENAUD HONORE | 06/12 |

Au lendemain de l'explication du Premier ministre sur l'accord conclu avec le sidérurgiste, ArcelorMittal fait un pas en arrière et retire sa demande de financement à Bruxelles pour le projet Ulcos.

L'annonce va faire grand bruit. Alors qu'hier, Jean-Marc Ayrault tentait de rassurer les syndicats sur la bonne volonté du sidérurgiste, ArcelorMittal vient de réduire à néant les derniers espoirs des métallos de Florange de voir redémarrer un jour la filière liquide en Lorraine. Le sidérurgiste vient de retirer sa demande de financement à Bruxelles pour lancer le projet Ulcos. Un projet de captage et de stockage de CO2 qui devait à terme être expérimenté à Florange.

La lettre est arrivée ce matin, explique-t-on à Bruxelles... Une missive dans laquelle, le groupe « a informé la Commission qu'il retire le projet Ulcos à cause de difficultés techniques », a indiqué Isaac Valero, porte-parole de la Commissaire en charge du Climat Connie Hedegaard. Hier soir déjà, les services du Premier ministre faisait déjà naître des doutes sur la bonne volonté du sidérurgiste a mener le projet à terme : ArcelorMittal devrait présenter un nouveau dossier, pour un projet Ulcos remanié à la Commission au second semestre 2013, un fois la fermeture définitive des hauts-fourneaux achevée, indiquait-on à Matignon à la sortie de la réunion avec les syndicats.

Depuis la signature de l'accord, les salariés redoublaient de méfiance vis à vis des promesses d'ArcelorMittal. Voilà qui devrait confirmer leurs inquiétudes sur les velléités du sidérurgiste a respecter ses promesses. Il en incombe désormais à l'exécutif d'expliquer le revirement du sidérurgiste. D'autant que dans l'accord signé vendredi, ArcelorMittal a promis de poursuivre ses recherches sur le projet Ulcos, jugé « important pour développer de nouvelles solutions mieux adaptées aux enjeux du changement climatique ». L'accord stipulait toutefois que « l'état actuel des résultats de la recherche ne permet pas de passer directement sur le démonstrateur industriel de Florange ».

Un projet prioritaire

Présenté comme le moyen de maintenir l'activité d'un des hauts-fourneaux de Florange, le projet Ulcos était pourtant en tête de liste à Bruxelles. La Commission européenne le considérait depuis quelques jours comme prioritaire pour recevoir un financement européen. Sauf revirement improbable, « il est presque certain que la France recevra une aide financière de notre part », expliquait aux « Echos » une source européenne, il y a quelques jours.

Désormais remis aux calendes grecques, le projet Ulcos ( « Ultra Low Carbon Dioxide Steelmaking ») qui vise à transformer le site lorrain en usine de captage de CO2, afin de produire un acier moins polluant, pourrait être présenté à nouveau à la Commission l'année prochaine. Mais à Bruxelles on indique déjà que « il y aura peu être moins de fonds alloués lors du deuxième appel à financement ». Pourtant la facture est conséquente -environ 600 millions d'euros pour réaliser l'intégralité du projet.

Fin octobre, Ulcos était classé huitième et dernier sur une liste de projets retenue par le programme spécial NER300, qui veut favoriser les projets sobres en carbone. Mais en trois semaines de temps, ce fut une hécatombe: les quatre projets britanniques, et ceux envisagés en Pologne et aux Pays-Bas ont été mis de côtés, faute d'engagements de financements par les pouvoirs publics concernés qui avaient visiblement d'autres chats à fouetter en temps de crise. « Ils n'en faisaient pas une priorité, au contraire de la France », assure une source européenne. Ulcos était donc passé en tête de liste...

Par RENAUD HONORE

Les Echos:

http://m.lesechos.fr/industrie-services/arcelormittal-retire-le-projet-ulcos-a-florange-0202433918273.htm