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Le blog de Lucien PONS

Le colloque niçois sur la défense de la langue française. Intervention de Marie-Dominique Roustan-Lanfranchi.

24 Décembre 2013 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La défense de la langue française.

!cid A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA@computer-copie-2Le colloque niçois sur la défense de la langue française. Intervention de Marie-Dominique Lanfranchi.

L’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie. Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux. De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Cette manifestation a traité les thèmes suivants :

  1. l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

  2. L’hégémonie de l’anglais sur le français.

  3. Les enjeux économiques du tout anglais.

  4.  Les relations internationales (suprématie de l’anglais).

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.  Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

 

Intervention de Marie-Dominique Lanfranchi.

 

Marie-Dominique Lanfranchi   de l’association « France-Corse ». Marie-Dominique Lanfranchi n’a pas pu être présente au colloque. Néanmoins elle a fait parvenir un texte lu par le président de l’association organisatrice du colloque. Vous en avez un extrait ci-après et vous pourrez en lire l’intégralité sur le site de l’association. Coofficialité des langues corse et française.

 

 

Les dispositions prévues présentent des dangers réels, au regard des principes qui sont les fondements  de l’unité  et de la cohérence de notre République.  

 

 

 

 

            logo 2.jpgFRANCE -CORSE                                                                       

 

L’Association France-Corse

 

France-Corse est une association citoyenne, qui n'a aucune visée électoraliste et qui regroupe des républicains venus de tous les horizons politiques.

Les valeurs auxquelles nous nous référons correspondent aux principes fondateurs inscrits dans les textes officiels et constitutionnels d’une France « Une et indivisible » et d’une Corse qui en est « partie intégrante ». Ces valeurs doivent de nouveau être défendues contre certaines dérives et certaines illusions naïves : celles qui, par soif de pouvoirs supplémentaires ou pour des raisons politiciennes, sont portées par un courant "politiquement correct",  prêt à s’aligner complaisamment sur les revendications nationalistes.

Notre finalité est de tirer la sonnette d’alarme face à des positionnements indéfendables (qu’ils soient catalogués de droite ou de gauche). Il s'agit d'informer sur les tendances et les décisions qui visent à sortir notre île du droit commun, afin de créer les conditions d'une « étape de plus vers l'indépendance »  comme le formule la minorité séparatiste.  

Informer sur de tels desseins, et sur les graves dangers qu'ils impliquent pour notre île, tenir en alerte une conscience civique, avancer des positions critiques mais également constructives et les faire connaître, telle est notre ambition.

Notre association s’adresse à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans notre courant de pensée, et qui partagent le combat d'idées qui est le nôtre, pour défendre la place de la Corse au sein de la nation française et nos principes républicains auxquels nous sommes fortement attachés et qui ont fait leurs preuves.

Nous rappelons que France-Corse est la nouvelle dénomination de l’association pour la défense des droits de la Corse dans la République, créée en août 2 000, pour s’opposer au volet institutionnel de ce que l’on a appelé alors « processus de Matignon », notre association ayant  pris une part non négligeable dans la victoire du « non » à la collectivité unique, lors de la consultation de juillet 2003.

 

 

 

                 B.P. 871 – 20192 AJACCIO Cedex 4 – Courriel : redaction@france-corse.fr                                            site internet : www.france-corse.fr

 

 

 

Le texte de Marie-Dominique Lanfranchi sur la Coofficialité des langues corse et française

 

 

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La commission des compétences législatives et réglementaires de l’assemblée de Corse, mise en place depuis la mandature Giacobbi,  travaille depuis trois ans à des projets de réformes en rupture totale avec nos principes républicains : Coofficialité des langues corse et française, statut de résident (prélude à la citoyenneté corse), demande de transfert de pouvoir fiscal, voire de pouvoir législatif, inscription d’un article à part pour la Corse dans la Constitution.


La plupart de ces projets seront soumis à l’examen des élus territoriaux dans les semaines à  venir. Mais celui concernant la coofficialité a été adopté le 17 mai dernier : 36 élus ont voté pour. 15 élus n’ont pas participé au vote, estimant qu’ils n’avaient pas à se pencher sur un projet non conforme à la Constitution.

 

Les dangers de la coofficialité

 

Les dispositions prévues présentent des dangers réels, au regard des principes qui sont les fondements  de l’unité  et de la cohérence de notre République. On peut notamment  lister es points suivants :

 

1 - Il est inadmissible  qu’une collectivité territoriale s’érige en mini-parlement pour « légiférer » sur des questions qui relèvent de la souveraineté nationale. Les initiateurs de ce texte n’ont même pas eu la décence de dire que les dispositions qu’il contient ne sont que des propositions, d’autant que comme ils le reconnaissent eux-mêmes, elles ne sont pas conformes à la Constitution.
 

2 - Il s’agit de l’extension systématique à la sphère publique de l’usage de parlers locaux qui ne peuvent relever « en République » que de la sphère privée. C’est aller bien au-delà de la reconnaissance des langues régionales inscrites dans la Constitution  comme faisant partie de notre patrimoine.

3 - Pareilles dispositions, comme l’attestent différents articles sont discriminatoires et attentatoires au principe d’égalité républicaine, bien qu’impudemment le contraire soit affirmé dans le texte de présentation, à seule fin de « rassurer » l’opinion.  

Elles ont indirectement le but occulté de réserver les emplois (corsisation des emplois) dans le cadre régional aux autochtones corsophones aux dépens des autochtones non corsophones et de nos compatriotes continentaux se trouvant pris dans un système où il leur est demandé de « connaitre », de pratiquer,  ou au minimum de comprendre, la langue de la région où ils vivent  pour y avoir droit de cité.

 

4 - Une attention particulière doit être portée sur le système éducatif que cela suppose. L’apprentissage du corse deviendrait obligatoire à tous les niveaux du cursus scolaire, cela ayant déjà cours dans l’enseignement supérieur sous couvert d’autonomie des universités. Seuls les enseignants corsophones pourraient être habilités et recrutés et l’enseignement pourrait être prodigué en langue corse quelle que soit la matière enseignée.
 
Pire encore, ce serait la fin des programmes nationaux dès lors que ceux-ci pourraient être adaptés aux « spécificités régionales » sur décision d’un pseudo conseil académique composé paritairement de représentants de la région et du rectorat, le tout sous contrôle d’un Cunsigliu di a cultura e di lingua corsa (Conseil de la culture et de la langue corse), sorte de comité de Surveillance.



5 - En filigrane se profile la finalité d’un projet sociétal qui reposerait sur le principe d’intégration régionale en lieu et place d’une intégration nationale, seule admissible « en République ».



6 - Le cout du projet (non chiffré par ses initiateurs) serait énorme quand on pense  à tous ces textes de la vie publique qui devraient être publiés en corse et en français (disposition inutile dès lors que la langue nationale est connue de tout  le monde). Ajoutons-y le coût des « formations » obligatoires prévues pour les fonctionnaires, afin de les  mettre « à niveau » et la corsisation de tout le corps enseignant, véritable pactole pour les militants de la langue corse ! Qui va payer ? 

 

La finalité du projet

 

La finalité de la coofficialité n’a rien à voir avec le souci affiché de préserver notre langue régionale. Pour qui veut l’apprendre, tout a déjà été mis en œuvre, chaque établissement de l’île proposant son enseignement de la maternelle à l’université, et des associations prodiguant par ailleurs des cours de langue corse pour les adultes qui le souhaitent.

Cela n’empêche pas le nombre de locuteurs de diminuer, ce que l’on ne peut que déplorer. Mais la coofficialité n’y changera rien, car la survie de la langue régionale ne peut passer que par un moyen simple et efficace : la volonté des corses eux-mêmes de la parler, et lorsqu’ils ne la connaissent pas, de l’apprendre. Or cette volonté se manifeste peu, ce que l’on peut également regretter.

Il n’y a pas non plus d’intérêt pratique à la coofficialité, chacun en Corse comprenant, parlant et pensant français.

 

C’est en réalité une arme au profit de l’idéologie des nationalistes qui recherchent touts les moyens de sortir notre île de la République. N’oublions par que les indépendantistes voient dans la Corse une nation qu’il faudrait doter de tous les attributs de la souveraineté nationale, dont la langue.

 

L’irrecevabilité du projet en haut lieu

 

Ce projet de coofficialité est irrecevable au regard de la loi des lois qu’est la Constitution. Cela a d’ailleurs été confirmé en ces termes par l’équipe de constitutionnalistes consultée par l’exécutif de la collectivité territoriale de Corse :

 

« En tant que constitutionnalistes nous sommes obligés de dire que la coofficialité ne passera pas. C’est impossible.  Un article spécifique ne signifierait pas pour autant coofficialité …la langue corse ne peut être dissociée des langues régionales. Dans ces conditions il ne suffirait pas d’insérer un article spécifique sur la Corse pour régler la question qui doit être réglée à un niveau plus global… avant d’en arriver là, il faudrait « pouvoir ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires »

Cela n’entame pas la volonté obsessionnelle d’élus toujours plus avides de pouvoirs d’obtenir une  modification de  la constitution. Il s’agit  d’aller très loin dans l’élaboration d’un statut particulier pour l’île, en arguant une fois de plus, de ses soi-disant spécificités (sans qu’on se soit vraiment penché sur la pertinence de cette notion, dont chaque région française peut se prévaloir !), l’objectif étant d’affranchir le « pouvoir régional » de l’autorité de tutelle de l’Etat.

Les conséquences au-delà de la Corse
 

Nous avons beau savoir que le projet de coofficialité et autres projets faisant partie du pack global initié par les nationalistes sont juridiquement irrecevables, nous restons vigilants, car nous avons déjà vu, durant les trois dernières décennies,  les gouvernements reculer sous la pression de la violence et le chantage à la bombe.

Nous savons par ailleurs que d’autres régions ne craindront pas de brandir leur « identité régionale » pour prétendre s’aligner sur notre île -  qui fait souvent figure de laboratoire expérimental  -   si les projets de la collectivité territoriale de Corse venaient à être pris en compte sous une forme ou une autre par les autorités nationales.

 

Ce serait alors la  remise en cause de l’unité,  des principes et des valeurs de la République -  autant dire son démantèlement -  au profit de critères ethniques,  dits  par euphémisme « identitaires », dans la perspective  rétrograde d’une Europe des régions d’inspiration fédéraliste  et attentatoire aux états-nations.  

C’est pourquoi, la coofficialité  et autres projets susceptibles de favoriser une telle perspective sont inacceptables.  Pour nous y opposer, Il nous faudra nous mobiliser et  envisager toutes les actions légales  possibles,  y compris celles que nous pourrions mener en commun pour leur donner plus d’impact, telle l’élaboration d’un manifeste républicain et la tenue de conférences de presse.

 

Pour défendre les principes auxquels nous croyons, et qui justifient l’existence de nos associations, nous devons en tout cas être prêts à  y mettre toutes nos forces.

 

Marie-Dominique Roustan-Lanfranchi

France-Corse

 

Affiche sur la défense de la langue française

 

 

 

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