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Le blog de Lucien PONS

"On n'a plus le temps", il faut s'intéresser à la Syrie de toute urgence.

12 Octobre 2012 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La Syrie - La Libye - l'Iran -

Bonjour à tous.

  

Guy Martin, en plus d'être membre des Amis du Monde Diplomatiques et de nombreuses autres organisations, est un des premiers adhérents de l'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR" dont je suis le président. Il est même de ceux qui ont permis à celle-ci d'exister. En effet il était parmi les 50 personnes qui, le dimanche 16 mai 2010, sont parties de la Côte d'Azur à 4 h du matin pour aller au rassemblement annuel des Glières. Peu de gens se connaissaient et pourtant un même élan  nous a porté vers ce lieu chargé d'histoire où nous avons pu entendre des voix fortes et trempées. Serge Portelli, Léon Landini et d'autres, ont forgé en nous ce besoin de Résistance que nous avons concrétisé en créant notre association.

  

Guy de par sa formation est attentif à la géopolitique, il est docteur en géographie. Pour lui le droit international établi après la seconde guerre mondiale, fruit de terribles leçons de cette guerre et de ses atrocités, reconnu par les pays membres de l'ONU, ainsi que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, sont les  seules  références  solides  dans notre monde perturbé. Le pouvoir des multinationales est en train de se substituer au pouvoir des Etats nations par le truchement du droit d'ingérence fallacieusement qualifié d'humanitaire et plus fort encore par le devoir d'ingérence « humanitaire ». Le français Bernard Kouchner a installé ce drôle de substitut au droit international en utilisant la notoriété acquise avec son statut de  "French Doctor".

  

Depuis le démantèlement de l'ex-Yougoslavie jusqu'au pillage de la Libye en passant par la Côte d'Ivoire nous sommes abreuvés de désinformations afin de nous faire avaler l'absurdité qui consiste à dire: "Il faut faire la guerre pour protéger la paix". Devant cet abîme de mensonges aucune réaction ne monte à la surface. Auraient-ils colonisé notre inconscient pour nous imposer de pareilles inepties? Le ministre de la propagande d’Hitler, Joseph Goebbels disait bien que :  "Plus le mensonge est gros mieux il passe". Sommes nous donc dans un état totalitaire où l'on nous indique ce qu'il faut penser? Le plus inquiétant est qu'il n'y ait pas de véritables protestations de la part de personnes desquelles ont serait en droit d'en attendre.

  

Le scénario catastrophe, bien préparé par les stratèges otanniens, est en train de se réaliser en Syrie sous nos yeux indifférents. Notre réflexion et notre capacité de penser ont-elles disparues? Le texte que Guy Martin adresse à Serge Halimi a le mérite de secouer nos consciences. Accordez lui le temps nécessaire de la lecture et surtout de l'analyse.

 

Bien cordialement.

Lucien PONS. Président de l'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR".

 

Le texte de Guy MARTIN.

Mon cher Serge,

 

C’est vrai que vous avez perdu beaucoup de temps que vous auriez pu consacrer à une analyse de fond de l’affaire syrienne, alors que le risque d’avènement d’un totalitarisme religieux est patent, et connue par vos « lecteurs engagés »  la manipulation de ce risque totalitaire par les Etats Unis d'Amérique (pratique habituelle) et par leurs vassaux (plus inhabituel pour la France, et sans doute inattendu chez des socialistes épris de laïcité). Mais vous avez encore le temps, avant que ce totalitarisme qui encercle le gouvernement syrien ne parvienne à déstructurer un Etat arabe laïque et nationaliste qui gêne tant le camp américain, les Saoud, leurs vassaux, Israël, et que ne se produise le génocide à attendre d’une telle catastrophe.

 

A votre agenda, il faut donc inscrire, c’est un impératif éthique et moral,  le dossier le plus  révélateur des grands problèmes diplomatiques de notre époque, celui de la Syrie à publier sans plus perdre de temps :

 

-          Les émeutes de Damas en 1860 et la position argumentée d’Abd el Kader (autre regard de l’Islam et sur l’Islam),

-          L’histoire de ce territoire dépecé au gré des volontés européennes,

-          Les dirigeants arabes débonnaires qui furent remplacés par des tyrans préférés de l’Occident,

-          La politique syrienne de la France entre 1918 et 1939  et la question  des minorités en Syrie,

-          La pratique de l’esclavagisme par les Sunnites au détriment des Alaouites jusqu’aux années 1960,

-          Les vieilles fatwas anti alaouites et  la manipulation des extrémistes religieux par les Etats Unis d'Amérique, leurs alliés  Saoud et leurs vassaux,

-          Les totalitarismes régionaux au secours de la démocratie en Syrie,

-          La politique d’ouverture du gouvernement de bachar el Assad, les élections organisées depuis plus d’un an, la modification de la Constitution, … et l’assassinat des personnalités de tous bords appelant au dialogue avec le gouvernement,

-          Le massacre de Houla, ses présentations successives par la presse et ses vrais auteurs,

-          L’Observatoire syrien des Droits de l’Homme : supercherie et organe de  propagande,

-          Les droits de l’Homme en Syrie : la situation, produit de l’Histoire ; le cas des femmes syriennes au Moyen-Orient, comparaison avec les femmes en Arabie saoudite et dans tous les pays de la coalition arabe sous la férule américaine,

-          Les peuples arabes et la situation syrienne : le divorce entre les dirigeants et la rue..

-          La politique arabe de la France depuis de Gaulle jusqu’à aujourd’hui.

-          La Russie, la Chine et la question syrienne,

-          Le traitement de l’affaire syrienne par la presse dominante. Bilan : le métier de journaliste est en danger.

-          Etc ?

 

Je diffuse ce courriel ouvert à la multitude de ceux qui attendent un dossier qu’ils prendront le temps de lire…

 

Bien cordialement,

Guy Martin

Ami du Monde diplomatique

 

11 octobre 2012

Le Monde diplomatique

« On n'a plus le temps... »

par Serge Halimi

Ceux qui se désolent du manque d'attention à leur cause, à leur activité, se voient souvent opposer la même explication : « On n'a plus le temps. » On n'a plus le temps de se plonger dans un livre « trop long », de flâner dans une rue ou dans un musée, de regarder un film de plus de quatre-vingt-dix minutes. Ni celui de lire un article abordant autre chose qu'un sujet familier. Ni de militer ni de faire quoi que ce soit sans être aussitôt interrompu, partout, par un appel qui requiert d'urgence son attention ailleurs.

Pour une part, ce manque de temps découle de l'apparition de technologies qui ont permis de... gagner du temps : la vitesse des déplacements s'est accrue, celle des recherches, des transmissions d'informations ou de correspondances aussi, souvent à un coût modeste ou dérisoire. Mais, simultanément, l'exigence de vitesse n'a cessé d'obérer l'emploi du temps de chacun, et le nombre de tâches à réaliser a explosé. Toujours connecté. Interdit de musarder. On n'a plus le temps .

Parfois, c'est aussi l'argent qui fait défaut : on n'a plus les moyens. S'il coûte toujours moins cher qu'un paquet de cigarettes, un journal comme Le Monde diplomatique implique une dépense que bien des salariés, chômeurs, étudiants, précaires ou retraités ne jugent pas anodine.

Parmi d'autres, ces raisons expliquent la désaffection de la presse payante. Une fraction de ses anciens lecteurs l'abandonne à mesure que la fenêtre de papier ouverte sur le monde, l'attente du postier ou du kiosquier se métamorphosent en une contrainte de lecture supplémentaire dans un calendrier surchargé - et surtout s'il faut payer. Un des propriétaires de Free et du Monde, M. Xavier Niel, anticipe que les journaux auront disparu d'ici une génération.

Si leur financement se faisait sur des écrans, des tablettes, il n'y aurait peut-être guère motif à s'alarmer : ceci remplacerait cela. Mieux encore, la science, la culture, les loisirs, l'information se diffuseraient plus vite, y compris dans les lieux les plus reculés. Au reste, nombre de périodiques conçus sans autre projet rédactionnel que d'arrondir les profits (ou l'influence) de leurs propriétaires peuvent bien succomber sans que la démocratie y perde. Seulement, les nouvelles technologies de l'information n'assurent au journalisme ni les emplois ni les ressources des anciennes. A moins de travailler à titre bénévole, c'est-à-dire en tirant ses revenus d'ailleurs, comme la plupart des blogueurs, la profession se trouve menacée du pire : elle ignore si elle dispose d'un avenir.

Un train, un métro, un café, un congrès politique : autrefois, dans ces endroits, la presse régnait ; dorénavant, combien de gens y déploient encore un journal autre que « gratuit » ? Ne s'agit-il que d'une impression ? Les chiffres s'entêtent et confirment la réalité d'un décrochage. En Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis, la diffusion des journaux a décliné de 17 % au cours des cinq dernières années. Et le recul se poursuit. En France, une période de fièvre électorale ne provoque plus aucun retour vers les kiosques ; de janvier à août 2012, les quotidiens généralistes ont ainsi accusé un reflux moyen de leurs ventes de 7,6 %par rapport à l'an précédent. Même l'été dernier, pourtant marqué par les Jeux olympiques, les ventes de L'Equipe, un titre sportif en situation de monopole, ont continué à baisser (...)

Lire la suite de cet article de Serge Halimi :

http://www.monde-diplomatique.fr/2012/10/HALIMI/48240

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