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Le blog de Lucien PONS

Crise grecque et mépris colonial.

18 Février 2015 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Grèce, #Europe supranationale, #Le capitalisme;, #La mondialisation, #La lutte des classes, #Le grand banditisme

Crise grecque et mépris colonial

MERCREDI 18 FéVRIER 2015

Benito Perez

Les dessous de la réunion de l’Eurogroupe, lundi, à Bruxelles commencent à percer1. Visiblement au bord de la crise de nerf, les leaders de l’Union européenne paraissent avoir perdu toute contenance, au point de ne plus pouvoir masquer les dynamiques politiques dominantes au sein de la seconde puissance occidentale.
Lundi, le peu d’efforts du Néerlandais Jeroen Dijsselbloem pour dissimuler le refus pur et simple de l’Eurogroupe de négocier avait surpris. Depuis trois semaines, le jeu européen consistait à mettre le regrettable désaccord entre Bruxelles et Athènes sur le compte du radicalisme des Grecs. Et que n’a-t-on pas entendu sur le prétendu manque d’expérience et de réalisme, voire de savoir-vivre, des dirigeants de Syriza?
Lundi, rien de cela. Alors que Yanis Varoufakis s’attendait à découvrir – avec bienveillance, avait-il laissé entendre dans la presse – un projet de compromis élaboré par le commissaire européen à l’Economie, Pierre Moscovici, avec l’accord du FMI et de la BCE, c’est une resucée du vieux mémorandum austéritaire qui l’a accueilli, ainsi que les dix-huit autres ministres des Finances de la zone euro.
A en croire les indiscrétions, le président de l’Eurogroupe avait échangé les deux documents à la demande de Berlin, ulcéré de voir s’imposer l’idée grecque d’un retour à la souveraineté budgétaire, même partielle. A la place d’une amorce de débat, un délai de reddition sans conditions d’une semaine était fixé: difficile après ça de faire passer l’équipe de M. Tsipras pour le gouvernement le plus extrémiste et idéologiquement borné de la zone euro.
Ces méthodes de gangsters, le ministre allemand de l’Economie, Wolfgang Schäuble, les avait fait précéder de propos à peine moins hallucinants, se déclarant publiquement «désolé pour les Grecs» qu’ils aient élu «un gouvernement se comportant de façon assez irresponsable». Des propos condescendants et méprisants bien peu «responsables» à l’orée d’une rencontre cruciale… Avec M. Schäuble, rarement le mépris colonial de l’establishment allemand n’aura eu de meilleur ambassadeur au gouvernement.

  • 1. Révélés notamment par les quotidiens économiques Financial Times et La Tribune et confirmés par des sources grecques.
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