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Le blog de Lucien PONS

Nice Louis Delfino : footballeur du Gym, pilote de chasse et homme politique

18 Mai 2015 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La France, #La République, #La Russie, #Histoire, #Comité pour une Nouvelle résistance

Publié le 
L'équipe du Gym en 1930-31 : Delfino est au premier rang, 2e à partir de la gauche.Photo

Dans nos colonnes, nous évoquions, voici quelque temps, le vol du buste du général d'aviation Louis Delfino. Acte de voyous à la recherche d'objets à revendre ou passion de collectionneur ? Mais au fait qui était ce Niçois qui détrôna Saint-Agathe (1) ?

Le 5 octobre 1912 naît, rue Arson, le jeune Louis Delfino, fils d'un ébéniste tué quelques années plus tard lors des combats de la Première Guerre mondiale. Le jeune orphelin, qui a débuté sa scolarité à l'école Risso, entre au lycée Masséna. Il y montre des qualités intellectuelles remarquables puisqu'il intègre Saint-Cyr en 1931.

Mais c'est aussi un sportif accompli, qui joue sous le maillot de l'OGCN (Olympique gymnaste club de Nice), en compagnie de Numa Andoire. A 18 ans, « Fino » est de toutes les attaques ! En 1931, il fait partie de l'équipe de foot qui affronte, à Colombes, le Club français pour la demi-finale de la Coupe de France. Le Gym s'inclinera 6 à 1.

Sa passion le porte cependant vers l'aviation, à l'image de ses héros, Costes, Bellonte, Mermoz... En 1934, il obtient son brevet de pilote. A la déclaration de guerre, en 1939, il est capitaine aviateur à la tête de la 4e escadrille du Groupe de Chasse II/9 à Reims. Au cours de la campagne de France de mai 1940, il obtient huit victoires en combat aérien.

Un accident l'éloigne des terrains au moment de l'Armistice, et il ne reprend du service qu'en 1942, à Dakar, en Afrique occidentale française, dans l'armée de Vichy. C'est dans ce cadre qu'au cours d'un combat aérien, il abat un appareil anglais ! Tragique incident qui l'empêchera de combattre aux côtés des Anglais dans les Forces aériennes de la France libre ! « J'ai cru, et je ne suis pas le seul, faire mon devoir en restant fidèle à Vichy. J'en suis revenu et je veux toujours combattre... »

Le Groupe de Chasse « Normandie »

A cette époque, en 1942, le général de Gaulle décide de la nécessité d'une présence française sur tous les fronts de combat contre les Allemands. A la fin de l'année, il décide de constituer une escadrille de chasse française pour combattre sur le front russe. Ce sera le Groupe de Chasse 3, constitué de 14 pilotes volontaires et 58 mécaniciens. Le groupe, constitué au Liban en novembre 1942, rejoint la base d'Ivanovo, proche de Moscou. Pilotes et mécaniciens décident de le baptiser du nom de « Normandie ».

Après un entraînement intensif sur le célèbre avion Yak 1, les hommes de « Normandie », aux ordres du commandant Jean Tulasne, sont lancés avec succès dans la bataille de Koursk en juillet 1943. A la fin de l'année 1943, Delfino se porte volontaire et rejoint Normandie avec d'autres volontaires. Tulasne ayant été abattu, c'est Pierre Pouyade qui prend le commandement et il choisit Delfino comme second.

Le 21 juillet 1944, pour sa participation aux combats du fleuve Niémen, le maréchal Staline confère au groupe, devenu régiment aérien, le nom de « Niémen », que les Français accolent au nom d'origine. « Normandie-Niémen » est né !

Lors de la deuxième campagne de Prusse orientale, de décembre 1944 à mai 1945, Delfino prend le commandement de « Normandie-Niémen » et participe aux derniers combats.

Après l'Armistice de mai 1945, le maréchal Staline décide d'offrir à chacun des pilotes de « Normandie-Niémen » son Yak. Et c'est donc aux commandes de leurs avions de combats que « Finochard » et les quarante pilotes français atterrissent au Bourget le 20 juin 1945.

(1) Le boulevard Louis-Delfino portait initialement le nom de « boulevard Sainte Agathe ».

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