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Le blog de Lucien PONS

L’UE va mettre en place une “patrouille de Trollage” pour faire taire la poussée eurosceptique. Le blog d'Olivier Berruyer.

23 Décembre 2013 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Europe supranationale

Le 23 décembre 2013

Traduction de cet article du 3 Février 2013 du TelegraphTroll = personne qui participe à une discussion ou un débat dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique, et plus généralement de perturber l’équilibre de la communauté concernée

Le parlement européen veut dépenser plus de 2 500 000 euros sur la recherche et le suivi des débats eurosceptiques sur internet par des « trolls », qui débattront avant et pendant les élections européennes l’année prochaine, du fait des craintes sur la défiance à l’UE qui se répand parmi les populations.


Le Daily Telegraph a repéré des propositions confidentielles de dépenses et des documents internes planifiant une campagne de propagande sans précédent avant et pendant les élections de 2014.


La clé de cette nouvelle stratégie sera de disposer d’un « outil de surveillance de l’opinion publique » et « identifier à un stade précoce, si les débats politiques sur les réseaux sociaux sont capables de susciter l’intérêt des médias et des citoyens ».


Les dépenses du « suivi des analyses qualitatives des médias » doivent être augmentées à un peu plus de 2 millions d’euros, alors que le gros des fonds doivent être trouvés dans les budgets existants, avec un supplément de 1 million d’euros qui devront être soulevés l’an prochain, malgré les appels de l’UE à s’imposer un devoir de reflet sur les dépenses d’austérités nationales.

 

« Une attention particulière doit être portée sur les pays qui font l’expérience d’une forte poussée d’euroscepticisme », détaille un document confidentiel accepté l’an dernier.

 

« Les communicants institutionnels du parlement doivent obtenir la capacité de surveiller les conversations publiques et le sentiment sur le terrain, afin qu’en temps réel, les sujets tendances soient compris, et qu’ils puissent disposer d’une capacité à réagir rapidement, de manière ciblée et pertinente, de telle façon à participer et influencer les conversations, par exemple en fournissant des faits et des chiffres pouvant déconstruire les mythes ».

 

La formation des parlementaires officiels commence à la fin de ce mois-ci.

Paul Nuttall, chef-adjoint de l’UKP, a dénoncé les propositions qui selon lui violent la neutralité politique des fonctionnaires européens en détournant leur travail dans une « patrouille de trollage » sur internet s’ingérant sans y être invités dans des débats sur les réseaux sociaux, pour y faire de la provocation politique.

 

« Dépenser près de 1,5 millions d’euros pour que des fonctionnaires de l’UE viennent troller Twitter aux heures de bureau est inutile et ridicule. Il me semble aussi étrange que l’administration de l’UE puisse jouer un rôle politique explicitement ciblé contre les eurosceptiques ce qui au regard du programme des partis comme l’U.K.P n’est pas du tout neutre ».

 

Le document confidentiel était discuté par les fonctionnaires la semaine dernière qui reconnaissent qu’il y’a « des lignes fines qui séparent la communication institutionnelle et politique ». Les fonctionnaires du parlement ont refusé de commenter les documents confidentiels et privés en cours de discussions au sein de l’administration du parlement européen.

 

Un document confidentiel intitulé «orientations politiques pour l’information et la communication institutionnelle de campagne» a été adopté par le « bureau » de l’administration du parlement en juillet dernier.

Le texte met en lumière le contraste tranchant entre une perception croissante de bien être social en déclin, une montée de l’insécurité et de l’instabilité financière, avec « l’UE s’engage à garantir justice, liberté, sécurité et social avec un marché interne prospère ».

«La crise économique et financière actuelle ainsi que des taux élevés de chômage, en particulier parmi les jeunes, se traduit par une diminution de la confiance dans les institutions européennes par les citoyens … il est évident que l’image de l’Union européenne souffre », dit le document.

 

Afin d’inverser la perception que « l’Europe est le problème », nous avons besoin de communiquer que la réponse aux défis actuels … est « plus d’Europe » et non « moins d’Europe ».

 

Les fonctionnaires du Parlement se sont inquiétés en particulier des nouveaux pouvoirs pour les députés dans le cadre du traité de Lisbonne n’ont pas été réfléchis dans le cadre d’une popularité croissante, sachant que la participation électorale pour le parlement a diminué successivement depuis les premières élections directes il y a 34 ans.

 

«L’augmentation du pouvoir se joint à l’accroissement de l’influence, de la responsabilité et d’une transparence accrue qui devrait se traduire par une meilleure visibilité, plus de crédibilité et une meilleure réputation», a déclaré le document.

 

«Au-delà du succès incontestable de l’intégration européenne, l’image publique de l’UE et celui du Parlement reste altérée, comme en témoignent les chiffres en déclin constant des sondages électoraux depuis 1979 ».

Les députés vont augmenter les dépenses sur leur traitement cette année et la promotion des élections européennes de l’année prochaine alors même que les pays de l’UE font face à une période sans précédent d’austérité budgétaire.

 

Dépenses comprenant une tranche de près de 12 millions d’euros pour un musée controversé de l’Europe, et de près 110 millions d’euros pour la “Maison de l’histoire européenne” dont l’ouverture en 2015 visant à célébrer la mémoire historique de l’UE et «promouvoir la prise de conscience de l’identité européenne. »

 

Dans le cadre du plan des dépenses, comptant pour “séminaires, colloques et activités culturelles”, le budget augmentera de 85%, soit plus de 3 millions d’euros. Les dépenses de “l’information audiovisuelle” vont augmenter de 36%, soit près de 5 millions d’euros.

 

Il y aura 15% d’augmentation du financement des partis politiques de l’UE, comme le Parti populaire européen (PPE), et les dépenses du parlement high tech des visiteurs et du “Parlamentarium”, vont augmenter de 9%…

Traduction @Sylvain Baron

 


Dans ce billet, François Asselineau, eurosceptique notoire, explique comment l’UPR a été trollé, preuves à l’appui :

(cliquez pour agrandir)

 

C’est un extrait du logiciel de gestion du site où on voit les commentaires, avec le nom à gauche et l’adresse IP (les 4 chiffres) uniques pour chaque internaute.

On voit donc que c’est la même personne qui commente sous différents noms. Et l’adresse est traçable facilement en l’espèce, puisqu’il ne s’agit pas d’un particulier :

 

 

Mouvement Européen France

 


Analyse de Taïké Eilée sur Agoravox

L’UE va financer des « trolls » pour contrer les eurosceptiques en vue des élections de 2014

On se pince pour y croire. Le Parlement européen va débourser environ 2 millions de livres sterling (2,5 millions d’euros) pour lancer une armée des “trolls” dans les forums de discussion en ligne, afin de lutter contre l’euroscepticisme galopant. Objectif : empêcher un désastre lors des prochaines élections européennes qui devraient avoir lieu entre le 5 et le 8 juin 2014. Citoyens, tenez-vous prêts ! Les trolls de Van Rompuy sont lâchés ! Et ils ne feront pas de quartier !

 

 

Ce n’est pas le Journal de Mickey qui sort l’information, mais bien le Daily Telegraph, journal peu réputé pour ses blagues et ses poissons d’avril (qui sont d’ailleurs encore peu de saison…), dans un article du 3 février 2013 signé Bruno Waterfield. Le Daily Telegraph a eu accès à des documents confidentiels qui révèlent la planification d’une campagne de propagande sans précédent, avant et pendant les élections de juin 2014.

 

Au coeur de cette nouvelle stratégie : “des outils de contrôle de l’opinion publique” destinés à déterminer si certains débats de nature politique ayant lieu entre participants des médias sociaux et autres blogs sont susceptibles d’attirer l’attention médiatique et publique. Les communicants des institutions parlementaires devront être capables de décrypter les “sujets tendances” au sein des conversations et d’y réagir rapidement, de manière ciblée et pertinente ; il s’agit pour eux de “se joindre aux conversations et de les influencer, par exemple en fournissant des faits et des chiffres déconstruisant les mythes“.

 

Big Brother : “La solution, c’est plus d’Europe”


La stratégie mise en place par l’UE rappelle fortement les préconisations du juriste Cass Sunstein, ancien administrateur de l’OIRA du gouvernement Obama, pour venir à bout des théories du complot sur la Toile. En 2008, il avait en effet co-signé avec Adrian Vermeule un article intitulé Conspiracy Theories, où il affirmait que la meilleure réponse aux théories du complot consistait dans l’infiltration cognitive des groupes extrêmistes, au niveau des réseaux sociaux, des forums, et même des réseaux physiques, dans le but de les désamorcer en soulevant des doutes au sujet de leurs prémisses factuelles ou de leurs implications logiques et causales du point de vue de l’action politique.


Selon le document mis à jour par le Daily Telegraph, les “trolls” européistes auront pour mission de subvertir le sentiment qu’expriment de plus en plus d’Européens, à savoir que “l’Europe est le problème“, et de le retourner, de sorte que chacun en vienne à considérer que la réponse aux défis actuels est plus d’Europe, et non pas moins d’Europe. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé – dans le roman 1984 de George Orwell – ne saurait être que fortuite. Des fonctionnaires européens grassement payés pour troller sur Twitter et Facebook réussiront-ils à convaincre les Grecs que plus d’Europe c’est la paix, ou les Espagnols que plus d’Europe c’est le plein emploi ?

 

Une attention toute particulière doit être accordée, nous dit-on, aux pays qui ont connu une montée de l’euroscepticisme. La France, qui a massivement rejeté le Traité constitutionnel européen le 29 mai 2005 (55%), devrait donc être particulièrement ciblée par cette campagne de propagande, visant à redresser les jugements inadaptés – incorrects – sur la construction si prometteuse de ce “premier empire non impérial” qu’est l’UE, dixit Barroso.

 

En pleine crise économique, et alors que l’austérité est imposée aux Etats, l’UE ne devrait pas rechigner sur les moyens de sa propagande, puisqu’une augmentation de près de 2 millions d’euros des dépenses en “analyse qualitative des médias” serait prévue, principalement tirée de budgets pré-existants, et plus de 900.000 euros additionnels devraient être collectés l’an prochain.

Fanatisme et république bananière


Nigel Farage a été l’un des premiers députés européens à réagir aux révélations du Telegraph, le 7 février sur RT, estimant que l’UE ne valait pas mieux qu’une “république bananière“.

Voici la traduction de son interview. Alors que la journaliste lui fait remarquer le côté loufoque de l’opération, Farage répond :

« Eh bien, c’est du sérieux, le Bureau du Parlement, c’est-à-dire l’organisation du Parlement européen qui décide de l’attribution des fonds, a décidé qu’ils allaient former du personnel en interne en vue des élections européennes de 2014, les former afin qu’ils aillent en ligne, sur Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux, pour « corriger », c’est le terme qu’ils ont choisi, pas moi, pour « corriger » toute méprise pouvant exister au sujet de l’UE. Et je dois dire que le fait que ce soit un parlement qui fasse cela, utilisant l’argent du contribuable à ces fins, en dit long sur les institutions de l’UE.

Tout d’abord, un parlement est constitué d’un président, vous savez celui qui s’assoit sur la chaise (d’où son nom : en anglais : « chairman ») et qui à Westminster est appelé le « speaker », ou « chairman » dans d’autres parlements de par le monde, ensuite vous avez le reste du personnel, et ce dernier est censé être neutre, il n’est pas du tout censé être politisé. Le fait que le Parlement européen ait décidé d’engager des fonds afin de former ses équipes à cette tâche, montre franchement qu’il ne vaut pas mieux qu’une république bananière. Voilà quelque chose qu’on attendrait de Mugabe ou quelqu’un de ce genre. Sans doute des gens seront choqués de l’apprendre. Personnellement, y ayant travaillé durant treize ans, je ne suis pas du tout surpris : ils ont vraiment peur, ils ont peur car du nord au sud et d’est en ouest, dans toute l’Europe, les citoyens sont en train de dire : « nous n’avons jamais voté pour que cette union devienne les États-Unis d’Europe, nous n’avons jamais demandé que la majorité de nos lois soit élaborée ailleurs et par d’autres, et nous comptons bien remédier au problème ». Donc, ils ont peur, et se défendent. »

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« Oui, d’accord, de fait ils ont peur, en revanche et en faisant abstraction des critiques sur le plan moral, ce projet est-il seulement légal ? »

« Les mots « légal » et « Union européenne » ne vont pas ensemble. Rien ici n’a vraiment d’importance : il n’y a pas de règles. Vous savez, le traité de Lisbonne, enfin ce qui est devenu le traité de Lisbonne après que les électeurs aient laissé tombé le projet de constitution européenne, le traité de Lisbonne, donc, avait interdit le renflouement des pays de la zone euro et pourtant cinq pays de cette zone euro ont aujourd’hui « bénéficié » de plans de renflouement. Il n’y a pas de règles. Ce que nous avons ici, c’est une croyance politique, fanatique, selon laquelle nous nous devons de construire une structure européenne, un Etat européen, doté de sa propre armée, de ses propres forces de police, de son propre Trésor, et au diable ce que pensent les peuples d’Europe, nous allons le faire nonobstant. Voilà ce qui motive ce projet européen ; ils ont un drapeau, ils ont un hymne, ils sont fanatiques, et je crois qu’ils sont les gens les plus dangereux que l’on ait vus en Europe depuis soixante-dix ans. »

« Bien, vous avez clairement exprimé votre point de vue. Maintenant, et brièvement, n’aurait-il pas été plus sensé de s’attaquer au problème à sa source, au lieu de dépenser l’argent du contribuable ainsi que vous le mentionniez sur les médias et réseaux sociaux en tentant de la sorte de changer l’opinion publique ? »

« Quand bien même vous dépenseriez un billion d’euros en tentant de régler le problème à la source… Le problème à la source, sur le plan économique, est que la zone euro ne peut ni ne va jamais fonctionner. Donc, il est inutile de tenter quoi que ce soit : on ne peut rien résoudre. Il s’agit d’une construction dont l’architecture même est inadaptée, autant sur les plans économique que politique, cela ne fonctionnera pas, et plutôt que d’admettre leur défaite, ce qu’ils vont tenter à présent est de traîner dans la boue les gens comme moi ou de remettre en question leur légitimité, et je pense que dans les années qui viennent la guerre des mots qui a lieu au sein de l’UE va de fait devenir de plus en plus aigre et sale. »

Obama, Van Rompuy, Pujadas : trolls ?

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Licence Creative Commons – Herman Van Rompuy – Caricature

Cette immense campagne de propagande qui s’annonce dans les mois à venir, une fois que les “trolls” du Parlement européen auront été formés avec l’argent public, m’a donné envie d’aller jeter un oeil sur le compte Twitter du troll-en-chef, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy. Va-t-il prendre lui-même la tête de son armée de trolls ? A-t-il déjà déclenché les hostilités ? Jugez-en par vous-mêmes… Voici son dernier tweet, posté le 13 février, qui pourrait donner le ton des messages à venir :


 

Il vante l’accord de libre-échange euro-américain en train de prendre forme, le formidable espoir que représente, selon lui, le Grand Marché Transatlantique, quelques heures à peine après que Barack Obama y a lui-même fait référence dans son discours sur l’état de l’Union : “Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l’investissement avec l’Union européenne parce qu’un commerce libre et équitable de part et d’autre de l’Atlantique soutiendra des millions d’emplois américains bien payés“, a déclaré le président des Etats-Unis mardi soir devant le Congrès à Washington. Belle synchronisation.

 

La déclaration d’Obama nous aura d’ailleurs valu un petit événement médiatique : la première évocation du Grand Marché Transatlantique, ce mercredi 13 février 2013, dans le journal de 20 heures de David Pujadas sur France 2. Maryse Burgot, la correspondante de la chaîne à Washington, est emballée et nous présente l’union euro-américaine comme une nécessité : “Face à la montée des pays émergents, face à la Chine, face au Brésil, les Européens et les Américains n’auraient pas aujourd’hui d’autre choix que de se mettre ensemble, c’est tout le sens de ce qui a été annoncé aujourd’hui“.

 

Vidéo de mauvaise qualité, mais c’est le son qui compte


On regrettera ici l’absence de contextualisation, qui ne permet pas au téléspectateur d’imaginer que les origines de ce projet remontent à 1990 (on a, au contraire, l’impression que l’idée vient tout juste de sortir de la tête de Barack Obama), et qu’il a suscité bien de la défiance, jadis, tant au PS qu’au RPR (ancêtre de l’UMP). On n’entendra pas ainsi parler des réticences exprimées en octobre 2009 par celui qui est devenu le numéro un du Parti socialiste (Harlem Désir), ni des fortes objections avancées par le leader de la gauche radicale (Jean-Luc Mélenchon), sans parler des analyses très critiques d’un Pierre Hillard, situé de l’autre côté de l’échiquier politique. Pas d’allusion non plus à ce qu’un fonctionnaire international (E. Aperaude) écrivait dans Marianne en avril 2009, qui parlait de “l’Europe de la servitude volontaire“, pointant que le projet d’unification euro-atlantique n’était pas seulement économique, mais aussi politique et militaire, et allait clairement dans le sens d’un alignement des Etats européens sur les Etats-Unis.

 

Et puis, Maryse Burgot nous assure que ce projet ne risque pas de voir le jour de sitôt, qu’on a le temps de voir venir : “Alors bien sûr, il y aura des réticences, il faudra des années avant de trouver un accord” L’ennui, c’est que ces propos ne cadrent pas du tout avec le calendrier fixé par les deux hommes chargés du dossier, Karel de Gucht (le commissaire européen au Commerce) et Ron Kirk (le représentant au Commerce mandaté par Barack Obama), qui “espèrent que les négociations, ouvertes début 2013, seront bouclées en 18 mois. Donc que cette vaste zone de libre-échange devienne une réalité dès la mi-2014...

 

A se demander si les “trolls” n’ont pas déjà commencé à oeuvrer… dans le petit écran.

Maryse Burgot et David Pujadas
http://www.les-crises.fr/ue-la-patrouille-de-trollage/#!prettyPhoto

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