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Le blog de Lucien PONS

LA STRATÉGIE DE LA PEUR, STRATÉGIE DES CLASSES DOMINANTES.

7 Avril 2012 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Europe supranationale

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390945_254306291291491_100001363671692_622119_1266-copie-2.jpgLA STRATÉGIE

 

 

DE LA PEUR,

 

 

STRATÉGIE

 

 

DES CLASSES

 

 

DOMINANTES.

 

Bonjour.

 

Lors du rassemblement du 16 mai 2010 au plateau des Glières, j'ai eu la chance d'entendre une parole forte, la parole du juge Serge Portelli, (Vous trouverez ci-après plus d'informations le concernant). Vous trouverez l'intégralité de son intervention sur le site du CRHA.

Ce qui m'avait profondément interpellé était le concept suivant: "Nous ne sommes plus en démocratie, nous ne sommes pas encore dans une dictature (état policier), nous sommes dans un état limite..". Serge Portelli empruntait là un terme à la psychiatrie. Lorsqu’elle désigne "l'état limite" qui sépare l'intention de commettre une action grave au passage à l'acte, ce moment où tout peut basculer.

Il a réaffirmé à cet effet une valeur majeure du Conseil National de la Résistance,  la liberté. 

Il ne peut pas y avoir de progrès social sans liberté.

 

L'idéologie qui prévaut aujourd'hui est basée sur la peur. La peur de l'autre, la peur des jeunes, la peur des roms, la peur de l'islam, la peur du terrorisme, etc...

Chaque peur déclenchée dans le corps social est utilisée pour restreindre les libertés fondamentales. Les innombrables fichiers, les tests ADN, les répressions inquiétantes de toutes les manifestations non autorisées. La débauche de moyens sécuritaires pour chaque manifestation autorisée. La débauche de moyens sécuritaires pour chaque déplacement du chef de l'état. La débauche de moyens sécuritaires pour certains évènements sportifs. Il est fréquent de constater pour les matches de football  une débauche de moyens de sécurité, jusqu'aux hélicoptères qui surveillent les agissements des foules. Tout ceci s'impose à nous peu à peu. Il nous semble naturel de renoncer à nos droits fondamentaux et à notre liberté pour assurer la sécurité. Le rouleau compresseur médiatique et ce déploiement de force  ont imposé à nos cerveaux reptiliens les comportements attendus : la peur, la soumission et le renoncement.

 

Heureusement des résistances existent. Il est primordial pour le pouvoir en place d’éradiquer ces îlots de contestation et de liberté. On ne voit plus la violence avec laquelle sont réprimés certains syndicalistes courageux qui défendent le bien commun. Il convient pour les tenants de cette idéologie de briser les résistances et de mettre au pas les fortes têtes. L’exemple le plus emblématique est je pense celui de Xavier Matthieu.

 

Naomi Klein dans son livre"La stratégie du choc" analyse l'idéologie ultralibérale qui impose aux peuples par la peur le capitalisme du désastre. Elle expose clairement les modes opératoires mis en place pour faire accepter aux personnes toutes les régressions voulus par cette oligarchie mondiale.

 

 

Cordialement.

 

Lucien PONS.

 

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 Je vous propose pour illustrer mes propos deux éléments qui mettent en évidence la montée de la peste brune.

 

  •  Un message du M'PEP. Lors de l'université d'automne,  cette question avait été évoquée lors d'une conférence du juge Portelli.

 

Message du  Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP),  6 avril 2012.

Pour accéder aux vidéos de Michèle Dessenne et Serge Portelli, cliquez ci-dessous :
http://www.m-pep.org/spip.php?article2553

La politique sécuritaire orchestrée par le gouvernement français depuis des années s’articule avec la stratégie de la peur organisée par les classes dirigeantes. Leur objectif est de faire taire le peuple, de réduire sa capacité de rébellion, d’affaiblir l’impact des luttes syndicales pour détruire plus vite les acquis sociaux et régner en maître. Précarisation, paupérisation, chômage, dépolitisation amoindrissent la potentialité de résistance sociale, organisent la concurrence de tous contre tous, la division et le communautarisme. Fichage, surveillance, multiplication des gardes à vue, promulgation de lois et de décrets scélérats, centres de détention pour les étrangers, reconduite à la frontière pour satisfaire aux quotas annuels, désignation de populations dangereuses, retour à des pratiques d’enfermement « des fous », détricotage méthodique des services publics, politique du résultat et du chiffre et affaiblissement des corps de fonctionnaires ouvrent une période « grise » comme la qualifie Serge Portelli.

Ceci n’est pas le fruit du hasard ou d’un dérapage mais le résultat d’une idéologie. Celle, portée notamment par Nicolas Sarkozy, président-PDG d’un État « commercial ». Insidieusement, nous assistons à la création de sous-hommes, définis comme dangereux, des citoyens ennemis de l’intérieur pour les « héros d’aujourd’hui » que seraient les grands capitaines d’industrie et les  rois de la finance, les « risqueurs modernes ». Face à cette offensive, dans cette période grise qui pourrait devenir brune, il est du devoir de chacun d’être vigilant, résistant et combattant. S’attaquer frontalement à l’idéologie déployée en France mais aussi au plan européen et mondial n’est pas une tâche secondaire, ni un supplément d’âme. Analyser pour déconstruire l’idéologie sur laquelle se déploie le libéralisme économique, s’appuyer sur l’héritage des valeurs de la Révolution française, de la République, de la Résistance, constitue une étape indispensable à la reprise en main par le peuple de son devenir et à la transformation sociale.

  • Introduction par Michèle Dessenne
    Directrice d’une société coopérative ouvrière de production en Île-de-France dans le secteur de la communication, membre d’Escoop (Économie solidaire et coopérative), porte-parole nationale du M’PEP, ancienne secrétaire générale et membre fondatrice d’Attac.
  • Suivie de l’intervention et des réponses de Serge Portelli
    Magistrat , vice-président du tribunal de Paris, président de la 12e Chambre correctionnelle, ancien conseiller auprès du président de l’Assemblée nationale et doyen des juges d’instruction au tribunal de Créteil, membre du Syndicat de la magistrature.

Ces vidéos ont été tournées lors de l’Université d’automne du M’PEP du 11 au 13 novembre 2010 à Luc-en-Diois (26).

 

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  • La stratégie de la peur appliquée aux manifestants de la place Syntagma à Athènes après le suicide du pharmacien de 77 ans le 4 avril 2012.

Grèce / Hier soir place Syntagma - Athènes, le 6 avril 2012.

Où cela va-t-il s'arrêter ? La colère monte devant le parlement,  place Syntagma à Athènes.



Le 04.04.2012 environ deux milles personnes se sont réunis place Syntagma à  Athènes pour commémorer le suicide le jour même de cet homme de 77 ans en  face du parlement. 

Cet homme s'étant donné la mort par en laissant une lettre : 

"Le gouvernement d'occupation de Tsolakoglou* a supprimé ma capacité de  survie qui se basait sur une retraite digne que j'ai moi même payé (sans  l'aide de l'état) durant 35 ans. 

Compte tenu du fait que mon âge ne me permet pas de réagir individuellement  de façon dynamique (bien que si un autre grec prenait une Kalashnikov je  l'aurais suivi), je ne peux pas trouver d'autre solution à part une fin  digne avant d'être obligé de chercher dans les poubelles pour me nourrir. 

Je pense que les gens sans avenir, vont un jour prendre les armes et vont  pendre sur la place public de Syntagma les traîtres, comme les Italiens  l'ont fait avec Mussolini en 1945." 

Autour d'un arbre en contrebas du parlement des centaines de bougies sont  posées au sol et des messages sont accrochés à l'arbre et aux alentour. 

Cette manifestation spontanée emplie de colère a commencé devant le  parlement par des cris de personnes de tout ages, des cris de désespoir  laissés sans réponse. La réponse fût donnée quelques heures plus tard  par  des coups des gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants. Une jeune  fille est au sol, les yeux clos, une poignée de manifestants arrivent pour  l'aider, parmi eux l'équipe sanitaire, présente sur place pour venir en  aide aux manifestants blessés. Tous sont repoussés au début par la police  qui ne prend visiblement pas cette histoire au sérieux. La colère monte, la  jeune fille a les clos, certains hurlent qu'il lui faut de l'aide, l'équipe  sanitaire est en colère elle aussi. 

Les cris fusent les gens courent et la peur est montée chez une bonne  partie des gens qui s'extraient de la manifestation, la colère prend le  dessus chez d'autres qui s'emparent de pierres pour riposter aux violences  policière. Le riot commence, la police riposte et provoque. La plupart des  policiers sont très jeunes, une vingtaine d'années et on se croirait dans  un jeu de "cap ou pas cap".  Plusieurs policiers font signes aux jeunes de  lancer des pierres pour voir s'ils sont cap'. Provocation qui amplifie la  colère de tous les manifestants. Pour finir, la police montre une bonne  fois pour toute qu'elle est cap' et  repoussés jusque dans les rues de  Monastiraki une centaine de manifestants se voit forcée de courir pour  échapper aux forces de l'ordre qui les pourchasse. Pourquoi ? Pour un  rassemblement commémoratif. Pour demander pourquoi, pour demander une  réponse, pour hurler que ce système a assassiné cet homme. 

Seuls sont restés une centaine de personne, pour la plupart âgées autour de  l'arbre, lieux symbolique que la police n'a pas eu ordre d'attaquer. La  manifestation s'est ternie après l'attaque des forces de l'ordre. La  circulation a repris une demie heure après, le camion poubelles est venue  ramasser les cadavres de bombes de gaz et les poubelles jonchant le sol.  Une heure plus tard les passants ne pouvaient se douter de rien. Rien ne  s'était passé. 

Même scénario en beaucoup plus violent le 05.05.2012 ou environ mille  manifestants se sont réunis spontanément place Syntagma aux alentours de  18H. La police cette fois n'a pas tardé à repousser les manifestants très  violemment, en prenant même des initiatives personnelles de tabasser  quelques personnes pour l'exemple, aux yeux de tous et des caméras. La peur est montée et une grosse partie des gens sont partis. 

Arrestation publique au beau milieu de la rue commerciale d'Athènes : 

Même scénario que la veille pour les vétérans qui se sont retrouvés à  devoir reprendre la même rue et courir pour échapper aux forces de l'ordre  qui cette fois avaient probablement eu l'ordre de semer la peur, encore  plus que la veille. Les "delta" (police à motos) ont barrés la route à une  partie des manifestants. Certains ce sont alors réfugiés dans le café le  plus proche. La police est entrée dans le café donnant l'ordre aux  manifestants d'en sortir. La plupart, effrayés, se plaquent contre le mur  du fond. La police choisit treize personnes qu'elle sort manu militari du  café et fait asseoir au sol en chaîne les uns derrière les autres puis  encercle. Arrestation publique au beau milieu de la rue commerciale  d'Athènes. Un groupe de manifestants et journalistes se réunit alors autour  des treize. La police fait "circuler" les touristes les promeneurs,  intimide et effraye le reste des gens autour. Le message est clair "vous  pouvez aussi être arrêté à n'importe quel moment et être mis au sol,  menotté et emmené au commissariat sous prétexte que vous étiez là" Et cela  marche, effectivement, les gens prennent peur, la police feinte de charger  ceux qui restent à regarder la scène pour finalement embarquer les treize. 

La police replie et le reste des manifestants en très petit nombre se  redirigent vers la place Syntagma, lessivés. 

 Les rues sont nettoyées aussitôt et la circulation reprend, les gardes  reprennent leur balai chorégraphique devant le parlement et restent une  centaine de personne devant l'arbre à pleurs. 

Une centaine de personnes, dont beaucoup de personnes âgées qui se désespèrent. 

Il se trouve qu'une personne que je connais personnellement a fait parti  des treize  arrêtés. Française étudiant le droit à Athènes elle s'est  retrouvée être dans ce café puis mise au sol et emmenée au commissariat  avec dix autres personnes. Pour quels motifs ? Inconnus. 

Devant le commissariat une trentaine de personnes et deux avocats attendent  des nouvelles des treize arrêtées. "Pour le moment on ne sait pas si elle  est là, on ne sait pas pour combien de temps ni pourquoi" nous disent les  agents devant le commissariat, derrière les barrières (on n'entre pas dans  le commissariat sans autorisation ici). Après une heure et demie onze sont  libérés et deux attendaient encore lorsque j'ai quitté les lieux à minuit  et demi. 

La tristesse était de mise après cette soirée, tristesse qui se  transformera sans doute demain en colère. Où cela va-t-il s'arrêter ?  Après avoir vu la hargne de la police et les décision personnelle de  tabasser pour l'exemple tandis qu'en haut, sur le balcon du parlement  regardent la scène des hommes en cravates, ces gens autour de l'arbre qui  comprennent cette situation et ne s'en sentent probablement pas si  éloignée, cette chasse aux immigrés quotidiennes pour les envoyer en camp  de travail, cette misère qui grandit dans les rues, je me demande ou cela  va-t-il s'arrêter ?


La Grèce est en tous les cas le laboratoire de l'Europe. 

Et bientôt, à qui le tour ? 

Laura 

Site national : http://www.audit-citoyen.org/

 

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